Mise en place en 2016, la « Filière Fracture » du CHU de Lille, animée par le service de Rhumatologie de l’hôpital Roger Salengro, fête ses deux ans. Et un bilan particulièrement positif : près de 600 patients ont été sensibilisés à l'ostéoporose et près de 300 d’entre eux ont été pris en charge.
Mise en place en 2016, la « Filière Fracture » du CHU de Lille, animée par le service de Rhumatologie de l’hôpital Roger Salengro, fête ses deux ans. Et un bilan particulièrement positif : près de 600 patients ont été sensibilisés à l’ostéoporose et près de 300 d’entre eux ont été pris en charge.
Les « Filières Fractures », structures de prévention secondaire internes à certains établissements hospitaliers, permettent de renforcer l’information et le dépistage de l’ostéoporose puis de proposer aux patients concernés fracturés une prise en charge adaptée. En effet, la survenue d’une fracture ostéoporotique expose à un risque important de nouvelles fractures, à une perte d’autonomie et pour certaines d’entre-elles à une mortalité anormalement supérieure.
Il existe environ 30 filières en France réunies au sein du club « Filières Fractures » à l’initiative du Groupe de Recherche et d’Information sur les Ostéoporoses (Grio) présidé par le Professeur Bernard Cortet du CHU de Lille.
Le Professeur Julien Paccou, rhumatologue en charge de la « Filière Fracture » du CHU de Lille, insiste sur le fait que contrairement à la croyance populaire, il n’est pas normal après 50 ans de se fracturer (poignet, hanche, épaule, vertèbre, jambe …) après une simple chute de sa hauteur. Ces fractures représentent donc autant d’alertes à prendre au sérieux car « il existe des traitements très efficaces et très simples qui permettent de soigner l’ostéoporose et de prévenir la survenue d’autres fractures » précise-t-il.
Collaboration étroite avec le service de gériatrie
Concrètement, un représentant de la "Filière Fracture" se rend chaque semaine auprès des patients hospitalisés en Traumatologie dans le service du Professeur Christophe Chantelot suite à une fracture et présentant des facteurs de risque. Après une explication de la maladie, une consultation en Rhumatologie et la mesure de leur densité minérale osseuse (mesure de la teneur en calcium des os) leur sont proposés.
Un des objectifs de la filière fracture du CHU de Lille à terme est de pouvoir également s’adresser aux patients non hospitalisés mais vus en consultation de Traumatologie après un passage aux urgences.
Depuis 2016, près de 600 patients qui ont été sensibilisés dans le service de Traumatologie, dont près de la moitié d’entre eux qui ont accepté une prise en charge dans le service de Rhumatologie. Par ailleurs, le Professeur Julien Paccou précise que son équipe collabore étroitement avec le service de gériatrie du Professeur François Puisieux pour la prise en charge des chutes chez les patients les plus âgés.
Rappelons que l’ostéoporose est un problème majeur de santé publique, entraînant une augmentation de la morbidité et de la mortalité chez les sujets âgés. Les fractures ostéoporotiques sont la principale complication de l’ostéoporose et leur nombre est en constante augmentation en raison du vieillissement de la population et de l’augmentation du risque de chute chez les personnes âgées. Une femme sur deux et un homme sur cinq présenteront une fracture ostéoporotique après 50 ans.