Volontiers provocateurs les chefs d’établissement, un rien désespérés ou tout à fait insatiables ou peut-être les trois à la fois. L’Association des directeurs d’hôpital ouvre le débat sur la finalité du management lors des journées nationales des 20 et 21 mars. Il sera question d’intelligence émotionnelle, de motivation, de participation et même de connexion à la génération Y. L'occasion de dresser le portrait des futurs manageurs. Une esquisse tracée par Florence Baguet, 27 ans...

Volontiers provocateurs les chefs d’établissement, un rien désespérés ou tout à fait insatiables ou peut-être les trois à la fois. L’Association des directeurs d’hôpital ouvre le débat sur la finalité du management lors des journées nationales des 20 et 21 mars. Il sera question d’intelligence émotionnelle, de motivation, de participation et même de connexion à la génération Y. L’occasion de dresser le portrait des futurs manageurs.  Une esquisse tracée par Florence Baguet, 27 ans, Directrice adjointe aux hôpitaux universitaires Paris Île-de-France Ouest. Digne représentante des « why », elle évoque les motivations de ces nouveaux professionnels, leurs visions de la gouvernance, leurs valeurs…
Réseau CHU : Les attentes des jeunes diplômés diffèrent-elles d’une profession à l’autre : directeurs, médecins, infirmiers, techniciens, ASH ?
Florence Baguet : Il serait ambitieux de répondre au nom de toutes les professions de l’hôpital ! Certains aspirations sont communes à tous les jeunes diplômés, par exemple le souci de préserver sa qualité de vie, l’envie de se sentir associé aux projets et pas seulement exécuter un ordre sans en comprendre le sens, le besoin d’information sur les décisions prises, l’exigence de performance de l’outil informatique du fait de l’habitude de manipuler chez soi des technologies souvent plus performantes que sur son lieu de travail. Leur motivation dépend fortement du sentiment d’avoir été associé à une décision ou à un projet.
Comment intégrer ces nouveaux profils au sein d’une institution maintes fois séculaires, caractérisée par une organisation hiérarchique et une pesanteur administrative ?
FB : Vaste question ! Le management de proximité reste à mon sens l’échelon le plus important : c’est dans la communication avec le supérieur direct et au sein même de l’équipe que se construit la relation au travail. Les nouveaux arrivants n’hésitent pas à questionner les organisations et les fonctionnements en place, voire à proposer des idées de fonctionnement qui leur semblent plus simples. Il est essentiel de les accompagner, soit pour expliquer le sens des organisations en place et des contraintes à prendre en compte, soit pour encourager leurs idées de transformation et d’amélioration. Le rapport à l’autorité est nettement mieux accepté quand les limites de ce qu’il est possible de faire évoluer sont clairement expliquées. L’adhésion à l’institution est plus forte quand les responsables prennent la peine de donner du sens et d’accompagner les décisions prises par une communication directe. 
Quelles sont les initiatives qui séduisent les plus connectés de la geek generation ?
FB : Tout ce qui concourt à la simplification des processus, à la diffusion de l’information, et qui participe à faire gagner du temps à tous est plébiscité : par exemple l’accès à l’information sur smartphone (à quand le téléchargement en direct de sa fiche de paie ?), la suppression des doublons papiers/informatique, le fait pour le patient de pouvoir payer en ligne en dehors des heures ouvrables, pouvoir travailler en visioconférence pour les équipes sans avoir à se déplacer, ou encore un wikipédia de l’institution (taper « congés annuels » ou « heures supplémentaires » pour avoir toutes les informations directement ?)… Il ne s’agit pas nécessairement d’utiliser l’outil informatique, mais d’avoir en tête de se « simplifier la vie » autant que possible.
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