Simone Veil, ancienne déportée, ancienne ministre de la Santé, icône des droits des femmes, s’est éteinte ce vendredi 30 juin à l’âge de 89 ans. «Puisse son exemple inspirer nos compatriotes, qui y trouveront le meilleur de la France», lui a rendu hommage le Président Macron.
Le Premier ministre Edouard Philippe a salué celle qui "restera le visage d’une République debout, humaine, généreuse". Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, a elle rendu hommage à "la femme de conviction, à l’européenne engagée et à la ministre courageuse qui a mené le combat en faveur des droits des femmes".
Une femme de tous les courages
Simone Veil, née Jacob le 13 juillet 1927 à Nice de parents juifs allemands, avait été déportée à Auschwitz à l’âge de 16 ans. Rescapée de la Shoah, celle qui fut le matricule 78651, n’eut de cesse de placer au cœur de ses combats politiques ceux de la liberté et de l’humanité.
Ministre la Santé, elle fit voter en novembre 1974, la loi autorisant en France, l’interruption volontaire de grossesse.
A la tribune de l’Assemblée nationale, sous les attaques et les insultes, y comprix de son propre camp, elle déclarait : "L’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue".
"La France perd une de ses grandes consciences (…) Dignité de l’enfant juive jetée dans l’abîme de la Shoah qui devint, pour toutes les Françaises et tous les Français, une haute figure morale", a pour sa part déclaré l’ex-président Francois Hollande.
De la magistrature au ministère de la Santé
Simone Jacob rencontre à Sciences-Po son futur mari Antoine Veil. Ils auront trois enfants. Mme Veil commence en 1956 sa carrière dans la magistrature, elle deviendra la première femme à devenir secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature (1970-74).
Entrée en politique en 1974, comme ministre de la Santé de Valery Giscard d’Estaing, elle le demeurera dans les trois gouvernements Barre, se voyant adjoindre la Sécurité sociale en 1977-78, et la Famille en 1978-79.
Une européenne convaincue
De 1979 à 1982, elle est la première présidente du Parlement européen, nouvellement élu au suffrage universel. Européenne convaincue, cette survivante de la déportation fut une précurseuse dans la réconciliation franco-allemande. "Dès 1945, elle explique autour d’elle qu’il n’y a aucun autre choix pour faire l’Europe que de se réconcilier avec le peuple allemand, souligne son biographe, le journaliste Maurice Szafran. Réélue en 1984 et 1989, elle siègera au Parlement jusqu’en 1993.
Une inoubliable "immortelle"
Simone Veil a du reste été ministre d’État, ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, et « numéro deux » dans le gouvernement Édouard Balladur, puis siège au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007.
Le 18 mars 2010, elle avait fait son entrée à l’Académie française, devenant ainsi la sixième femme "immortelle" de l’histoire. Elle le restera dans le cœur des Français dont elle fut, à raison, tout au long de sa vie, l’une des personnalités préférées.
Betty Mamane
L’ICI, nouveau temple de la cancérologie
Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.