Plus de 7 400 nouveaux cas de mélanomes sont diagnostiqués chaque année en France et leur forte progression (de 5 à 7 % par an en Europe)* est principalement la conséquence d’une surexposition aux rayons ultraviolets naturels (soleil) et artificiels. D’où les mises en garde des spécialistes sur les dangers d’une exposition trop importante à ces mêmes rayons. Pourtant, les vertus du soleil à petites doses sur certaines maladies de peau ont été constatées depuis longtemps et les rayons solaires reproduits artificiellement sont devenus une thérapeutique à part entière utilisée par les dermatologues. Alors où sont les limites ? Réponses lors 16es Journées Nationales de la Société Française de Photodermatologie organisées les 6 et 7 juin par le service Dermatologie du CHU de Nancy dirigé par le Pr Jean-Luc Schmutz.
Le développement récent de la recherche en photobiologie cutanée aide à mieux connaître les mécanismes d’actions des rayons UV sur la peau. L’arrivée de la photoimmunologie a également permis d ‘expliquer de nombreux phénomènes jusque-là inconnus notamment sur le plan physiopathologique, de certaines maladies immuno-allergologiques ou cancérologiques et sur le mode d ‘action des différentes photothérapies. Avec la progression de la génétique des cancers cutanés et le développement de photosensibilisants efficaces et de lampes mieux adaptées (LED, lampes flash), la photodermatologie est en plein essor et de plus en plus de patients peuvent bénéficier des thérapies par la lumière.
Alternative à la chirurgie, la photothérapie dynamique est une technique récente qui permet le traitement non invasif de certaines lésions précancéreuses mais aussi de certains cancers cutanés superficiels ; elle associe substance active et irradiation lumineuse de la peau. La technique est également utilisée en esthétique pour le photorajeunissement (traitement des vaisseaux capillaires éclatés, taches de vieillesse, etc.).
Mais si l ‘utilisation des UV thérapeutiques représente un atout supplémentaire dans la prise en charge de nombreuses maladies dermatologiques, les médecins doivent veiller à toujours bien informer les patients et à mesurer les bénéfices-risques dans chaque situation médicale.
Vieillissement cutané et surtout cancers, le rayonnement solaire à haute dose peut être en effet un ennemi de la peau. Les avancées en matière de photoprotection constituent aussi un volet essentiel dans la prévention des cancers cutanés avec les recommandations liées à la bonne utilisation des écrans solaires et à la photoprotection vestimentaire.
Concernant le rayonnement solaire artificiel, plusieurs études scientifiques démontrent clairement le risque cancérigène des cabines UV dont l’utilisation est encadrée par la loi, et le phénomène d’addiction (tanorexie ou dépendance pathologique au bronzage) particulièrement dangereux chez les plus jeunes. Lancée en France en 2012, l’étude SOLADO vise à évaluer chez 10 000 adolescents français recrutés par 1 000 dermatologues libéraux, les comportements vis-à-vis des techniques de bronzage artificiel (autobronzants et centres de bronzage), afin de mieux cibler les campagnes de prévention et de protection.
* source Brochure « Les cancers de la peau » – La Ligue Contre le Cancer – mars 2009
Première greffe française de larynx : récit d’une performance lyonnaise
Pour la première fois en France, un larynx a été greffé sur une femme les 2 et 3 septembre dernier. Deux mois et demi après cette opération spectaculaire qui a mobilisé douze chirurgiens issus des Hospices Civils de Lyon et autres CHU français durant vingt-sept heures, le CHU lyonnais communique sur le sujet. Quant à la patiente âgée de 49 ans, elle pourrait retrouver durablement l’usage de la parole vingt ans après l’avoir perdue.