La médecine nucléaire de demain

A l'occasion de l'année d'inauguration du cyclotron de haute puissance ARRONAX qui produira à Nantes de nouveaux agents radiopharmaceutiques pour la recherche en médecine nucléaire en Europe, le symposium intitulé Nuclear Medicine Tomorrow « La médecine nucléaire de demain » se tiendra du 31 mars au 2 avril 2008 à la Cité Internationale des Congrès de Nantes-Métropole.

À l’occasion de l’année d’inauguration du cyclotron de haute puissance Arronax qui produira à Nantes de nouveaux agents radiopharmaceutiques pour la recherche en médecine nucléaire en Europe, le symposium intitulé Nuclear Medicine Tomorrow « La médecine nucléaire de demain » se tiendra du 31 mars au 2 avril 2008 à la Cité internationale des Congrès de Nantes-Métropole.

Ce congrès international réunira des leaders mondialement reconnus en cancérologie, cardiologie et neurologie qui dialogueront avec des spécialistes de médecine nucléaire pour anticiper les progrès attendus, dans la prochaine décennie, de cette discipline médicale en pleine évolution technologique.

La médecine nucléaire et ses applications
Créée il y a 50 ans à la suite des travaux d’Irène et Frederic Joliot-Curie qui leur valurent le prix Nobel en 1935, la médecine nucléaire connaît de nombreuses applications diagnostiques en cardiologie et en cancérologie. 2 millions de malades par an en France sont concernés.

En injectant de plus grandes quantités de radioactivité, elle permet de traiter principalement des cancers chez 50 000 à 100 000 malades par an. Depuis une dizaine d’années, cette discipline médicale a été marquée par une véritable révolution technologique (développement des systèmes hybrides associant tomographie par émission de positons (TEP) et scanner X) qui a élargi et amplifié son domaine d’application diagnostique et thérapeutique. Aujourd’hui la multiplication des agents radiopharmaceutiques dans des situations pathologiques très variées ouvre de grandes perspectives qui vont être discutées dans ce symposium par les meilleurs spécialistes internationaux, qui sont souvent des pionniers dans ces disciplines, dans chaque type de pathologie.

En cancérologie la TEP utilise un analogue du glucose marqué au fluor-18, émetteur de positons (FluoroDesoxyGlucose ou FDG). Associée à un scanner X pour ajouter des informations morphologiques précieuses, elle devient progressivement l’imagerie de référence (110 000 examens en France en 2007) et ses perspectives de développement sont très importantes. De nouveaux agents radiopharmaceutiques permettront par exemple de vérifier beaucoup plus tôt qu’aujourd’hui si, après le début du traitement, une chimiothérapie est efficace ou non. En thérapie, alors que la chirurgie et la radiothérapie classique utilisant une source de rayonnement externe à l’organisme sont efficaces pour enlever ou détruire une tumeur bien délimitée, la radiothérapie vectorisée par injection d’agents radiopharmaceutiques est principalement indiquée pour détruire les microtumeurs résiduelles disséminées dans l’organisme qui peuvent persister après le traitement initial. Des résultats très prometteurs dans le lymphome folliculaire, la leucémie et le cancer du colon seront présentés et de vastes perspectives de développement dans d’autres types de cancer seront discutées.

En cardiologie la scintigraphie myocardique est utilisée en routine pour évaluer la perfusion. Dans un contexte symptomatique, elle permet, avec la coronarographie, d’orienter vers un traitement efficace des sténoses coronariennes et d’éviter l’évolution vers le stade de l’infarctus. L’ambition de la médecine nucléaire est le développement de nouveaux agents radiopharmaceutiques qui permettront, par imagerie TEP, de visualiser des plaques vulnérables d’athérome à un stade encore plus précoce de la maladie artérielle, avant l’apparition des symptomes et avec l’objectif de stabiliser l’évolution de la maladie athéromateuse.

En neurologie la médecine nucléaire a de grandes perspectives de détection précoce, par imagerie TEP, de maladies dégénératives comme la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer en utilisant des agents radiopharmaceutiques spécifiques de chaque pathologie. Le but de cette imagerie sera de détecter la maladie aux premiers stades de son développement, dès l’apparition des premiers symptômes, et d’évaluer si les nouveaux médicaments actuellement en évaluation clinique pour freiner l’évolution de la maladie sont efficaces ou non. Le champ d’application pourra s’étendre à de nouveaux domaines comme la détection des prédispositions à l’addiction à l’alcool et aux drogues pouvant aider les psychiatres dans leurs approches thérapeutiques.

Toutes ces nouvelles applications nécessitent la disponibilité de nouveaux radioisotopes qui seront produits par le cyclotron Arronax grâce à une étroite collaboration entre les spécialistes nantais en physique et chimie nucléaire, en radiopharmacie, radiobiologie, radiophysique et en médecine nucléaire

Pour en savoir plus : www.nmt2008.org et www.arronax-nantes.fr

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