10e établissement en recherche au niveau national, Nancy estime qu’il peut faire mieux. Comment ? D’abord, en s’appuyant sur des spécialités déjà bien positionnées comme la cardiologie, les MICI, le vieillissement biologique et pathologique nourries par les travaux des équipes de recherche à la réputation internationale. Ensuite, en attirant de jeunes médecins susceptibles de s’inscrire à leur tour dans la recherche fondamentale clinique.
Mais, pour mieux rayonner, « la recherche nancéienne doit se réinventer » estime Marie-Reine Losser, anesthésiste-réanimateur au CHRU de Nancy, et membre de son Conseil Scientifique « La spécialité, en particulier dans le service public, doit s’ouvrir, créer des connexions pour monter des études multicentriques et, ainsi, se projeter dans l’avenir. » Pour atteindre cette ambition, la première étape de la stratégie du CHRU a été de commander un audit interne sur la recherche en 2018 au cabinet expert, CMI, et de publier ses résultats en 2019 laissant apparaître de nombreuses marges de progression.
Les réponses de 313 praticiens hospitaliers-professeurs des universités (un tiers des 978 médecin ayant au moins un mi-temps hospitalier) sont éclairantes. S’ils se sentent majoritairement intéressés et impliqués dans l’activité de recherche de leur service, la plupart reconnaissent cependant qu’ils n’ont pas une vision claire des priorités recherche du site et, qu’en conséquence, ils ont la conviction qu’ils pourraient faire mieux. Pour 68% les freins à la recherche sont le manque de temps, même si la majorité d’entre eux consacre 1 jour par semaine à la recherche, la complexité administrative (61%), le manque de supports scientifique (51%) et le manque de formation (37%)
Pour ceux qui ont participé à l’audit, au-delà des avancées thérapeutiques qu’elle permet, la recherche hospitalo-universitaire est un atout pour le recrutement de chercheurs, de personnels médicaux, un facteur au service de l’attractivité auprès des étudiants et, ce que l’on sait moins, un outil au service du développement de l’esprit d’entreprise. « C’est en grande partie sur la qualité de cette recherche et sur la communication qui en est faite que repose l’image universitaire nationale et internationale de l’établissement. » confirment Pierre Mutzenhardt, Président de l’Université de Lorraine et Pierre-Yves Marie, Vice-Président Recherche du CHRU de Nancy. Or, plus de 80% des répondants à l’audit estiment que la communication autour de la recherche est insuffisante : en interne (les chercheurs entre eux) ou à l’externe (la valorisation des études menées) ce déficit de communication est dommageable. « Nous devons, en France, apprendre à porter le dossard, le maillot de l’équipe, à partager l’esprit de la réussite collective. Il y a une part d’autosuggestion dans ce « We are the best ! » Pourtant c’est basique : moi, je défends l’hôpital qui me nourrit » tance Marie-Reine Losser.
La recherche nancéienne doit donc se faire davantage connaître et reconnaître. Elle doit aussi s’ouvrir aux autres spécialités. L’avenir de la recherche en biologie et en santé passe par une association avec des disciplines telles que l’Intelligence Artificielle, l’informatique, la robotique, la modélisation, les nouveaux matériaux, les sciences de l’environnement, chimie / physique, sans oublier la place croissante des sciences humaines et sociales. « La recherche est une ambition qui peut cristalliser l’effort collectif dans un établissement hospitalier universitaire. » déclare Laurent Brunaud, spécialiste de la chirurgie métabolique, référent recherche du pôle digestif qui voit dans la réorganisation actuelle du secteur, une saine émulation.
Le détail dans la revue Re.Med. de Juin 2019 : https://fr.calameo.com/read/005449163a44e08945db3?page=1
Plus d’information
Laurence verger
Communication recherche du CHRU de Nancy
l.verger@chru-nancy.fr
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