Le registre général des cancers en région Limousin vient d’obtenir sa qualification par le Comité National des Registres (CNR), comité composé par l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) et l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm). Il s’agit de la troisième labellisation Inserm en deux ans pour le CHU de Limoges.
Cette qualification est le fruit du travail de nombreux acteurs et s’inscrit dans une démarche initiée dès 1985 par le Dr Jacques Grasser aujourd’hui décédé. A son origine, le registre était une association loi 1901 qui a ensuite été transformée, en 1999, en une Unité Fonctionnelle du CHU de Limoges et dirigée par le Dr Michel Druet-Cabanac.
Aujord’hui, le registre des cancers s’intègre dans une politique régionale de recherche en santé publique. Depuis le début, l’ensemble des acteurs de la région, Monsieur le Préfet de Région, Monsieur le directeur de l’Agence régionale de l’hospitalisation, a soutenu le registre dans sa demande de qualification déposée auprès du Comité national des registres. Il était en effet important de disposer d’un outil de surveillance épidémiologique des cancers dans une région où la structure d’âge de la population est particulière (plus de 23 % d’habitants âgés de plus de 65 ans) et où l’existence d’une exploitation minière d’uranium ancienne nécessite d’en connaître l’impact sanitaire. Sa vocation régionale est justifiée par la taille de la région (710 000 habitants), par la similitude du milieu (ruralité) et par la nature de son sous-sol (présence de gisements uranifères).
Le registre général des cancers en région Limousin est un registre généraliste qui a pour premier objectif d’être un outil de santé publique. Il travaille aux côtés des différentes structures sanitaires régionales (Observatoire régional de la santé du Limousin, Union régionale des caisses d’assurance maladie, Agence régionale de l’hospitalisation, Direction régionale des affaires sanitaires et sociales, Réseaux Oncolim et Hematolim). Il est impliqué depuis maintenant quatre ans dans le réseau français des registres des cancers (Francim) où il va pouvoir maintenant y travailler comme un réel acteur du fait de cette qualification. Il est également fortement impliqué au niveau du Cancéropôle Grand Sud-Ouest où il coordonne, pour le Limousin, l’axe : « Epidémiologie et Sciences Humaines et Sociales ». Il participe avec trois autres registres (Gironde, Hérault et Tarn) aux différents projets de recherche épidémiologiques développés dans cet axe.
Le développement de la gériatrie dans notre région avec notamment l’oncogériatrie, qui a fait l’objet d’une reconnaissance récente par l’Institut National du Cancer (INCA), nécessite de disposer d’indicateurs épidémiologiques. Son implication récente dans la thématique des cancers d’origines professionnelles avec l’unité U593 (Dr Sasco) et le Laboratoire-Santé-Travail-Environnement du Pr Brochard à Bordeaux vont permettre le développement de nouveaux projets. Le registre général des cancers en région Limousin est une pierre angulaire de la recherche sur les maladies cancéreuses dans notre région en partenariat avec le service d’hématologie clinique du Pr Bordessoule, le service d’Oncologie Médicale du Pr Tubiana-Mathieu, la tumorothèque du Pr Labrousse et l’Unité fonctionnelle de recherche clinique et de biostatistiques du Pr Preux.
Cette reconnaissance est l’aboutissement du travail de 8 années de travail et d’une coopération médicale et institutionnelle sans faille de l’ensemble des intervenants dans le domaine de la santé du Limousin. Elle associe l’action des professionnels de la santé (médecins libéraux et hospitaliers et plus particulièrement la participation des laboratoires d’anatomo-pathologie, de biologie et des départements de l’information médicale), des caisses d’assurance maladie des 3 départements (tout régime confondu), de l’Agence régionale de l’hospitalisation et des instances hospitalo-universitaires (CHU et Faculté de Médecine de Limoges).
Sans l’appui du doyen de la faculté de médecine, de la direction de la recherche Clinique, de la direction des affaires médicales, du président de la CME et du directeur général, ce dossier n’aurait pu aboutir favorablement.