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Il se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment St Stanislas, l'une des deux Unités de Soins de Longue Durée du CHU de Nancy et accueille des personnes âgées résidentes atteintes d'altération intellectuelle et de troubles du comportement. Dès la porte d'entrée, on comprend pourquoi un patient lui a spontanément attribué ce nom en faisant à haute voix une réflexion de bon sens : « Quel bel appartement !». C'est là une des premières originalités du lieu : à l'opposé des chambres d'hospitalisation classique, « L'appartement » est un espace de vie structuré sur le modèle de nos habitations.

Il se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment St Stanislas, l’une des deux Unités de Soins de Longue Durée du CHU de Nancy et accueille des personnes âgées résidentes atteintes d’altération intellectuelle et de troubles du comportement. Dès la porte d’entrée, on comprend pourquoi un patient lui a spontanément attribué ce nom en faisant à haute voix une réflexion de bon sens : « Quel bel appartement !». C’est là une des premières originalités du lieu : à l’opposé des chambres d’hospitalisation classique, « L’appartement » est un espace de vie structuré sur le modèle de nos habitations.

Une salle à manger, une cuisine équipée grâce aux dons des comités 54 de la Légion d’Honneur et du Mérite, un coin repos, où, deux fois par semaine, se retrouve une dizaine de résidents parmi les plus lourds pour bénéficier d’une prise en charge autre que médicamenteuse.

Aux formules chimiques, on préfère ici l’alchimie des relations humaines qui donne du sens à la vie. Nul ne ménage ses efforts afin que deux fois par semaine, de 10 à 15 heures, des résidents difficiles à prendre en charge dans un cadre traditionnel, aient la possibilité de rester en contact avec la réalité malgré leur démence. Quel est le secret ? Il n’y en a pas, si ce n’est celui d’avoir su unir des volontés et rassembler des moyens pour déployer autour d’eux un encadrement de soignants volontaires et impliqués et un minimum d’outils.

Le docteur Claude Lederlin, gériatre du CHU de Nancy qui, avec un psychologue et un cadre de santé chapeaute l’équipe composée chaque semaine de 3 soignants et d’une bénévole, précise qu’il ne s’agit pas d’occuper les résidents à travers des activités tous azimut « Ce ne sont pas des animations au sens où on l’entend traditionnellement dans ce genre d’établissement, c’est de la thérapeutique, c’est soigner autrement, c’est-à-dire en déployant tout ce qui peut favoriser le bien être, canaliser l’agressivité et mettre en valeur la relation dans un environnement humanisé. »

Le petit déjeuner est pris en commun dès l’arrivée des résidents, ensuite,selon l’envie, c’est la lecture à haute voix du journal quotidien ou d’autres activités manuelles qui permettent de stimuler la mémoire, la gestuelle et les échanges. Vient la préparation du déjeuner avec la contribution de ceux qui le désirent sous la surveillance étroite de l’équipe d’encadrement. Tout est propice à la mobilisation des sens comme autant de clefs pour garder ouvertes les portes de la réalité. Dans le respect absolu de chacun, les résidents sont sollicités verbalement, visuellement, tactilement sans la barrière du fonctionnement hospitalier et du manque de disponibilité. L’ambiance à « L’appartement » est détendue, confiante, rassurante. La proximité de l’autre, la présence des autres apaise et repousse les angoisses liées à l’isolement grandissant que génère la maladie. Il n’est pas rare ici, d’entendre fuser des rires spontanés ou encore d’interpréter à l’unisson des chansons de variété ou du répertoire traditionnel.

Chaque journée se termine pour l’équipe soignante par une réunion bilan pour voir encore et encore ce qu’il est possible d’améliorer dans cette prise en charge humaniste de la maladie qui complète l’approche médicamenteuse. A Nancy, comme partout ailleurs, la réflexion engagée autour de la création d’une unité Alzheimer au CHU concrétise ce qui relève désormais d’une priorité.

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