Le déficit – plus de 10 % du budget – menaçait la survie même du CHU. Créer un électrochoc salutaire était nécessaire. C’est la voie choisie par le nouveau Directeur Général de l’époque, Emmanuel BOUVIER MULLER.
Le Directeur Général, le Président de la CME – le Pr Philippe PAQUIS – et le Doyen de la Faculté de Médecine – le Pr Daniel BENCHIMOL – ont résolument impulsé une politique de fédération des énergies autour de 5 principes forts :
– La transparence : faire connaître à tous et sans complaisance l’état réel des finances du CHU
– Le jeu collectif : fédérer tous les hospitaliers du plus petit agent au plus grand professeur, car ce sont eux qui vont réaliser le plan. Sans leur force, rien de possible.
– La progressivité : l’effort a été étalé sur 6 ans.
– Le pragmatisme : chaque cause de déficit a été repérée, analysée et réduite
– L’équité sociale : chacun devait contribuer à l’effort du haut en bas de l’échelle, ainsi aucune catégorie ne serait sacrifiée .
Le Plan de Retour à l’équilibre a été décliné en 5 chapitres et 28 mesures, avec des objectifs annuels quantifiables : optimisation des fonctions supports, révision des politiques de gestion, réorganisation et développement de l’activité au sein des pôles cliniques et médico-techniques.
Dans le même temps, Emmanuel Bouvier Muller affichait sa volonté de n’effectuer aucun plan de licenciement massif, de maintenir les investissements lourds, de favoriser la création d’activités, de réaliser la construction de 3 bâtiments au 1er rang desquels Pasteur 2, l’Institut de la Face et du Cou et l’Institut Claude Pompidou tout en préservant l’acquisition d’équipement biomédical de pointe.
Des efforts collectifs donc, mais aussi des projets pour maintenir un cap dynamique et donner de la perspective aux 8000 salariés du CHU. Pendant les 6 ans de PRE, l’activité en nombre de séjours a progressé de plus de 13%.
C’est bien un véritable pilotage médico-administratif novateur et cette vision d’une gouvernance transparente , en s’appuyant sur une équipe de direction et des trios de pôles convaincus par le dispositif, qui a permis de fédérer l’ensemble des acteurs et de décliner le PRE dans tous les services de l’établissement, médicaux et administratifs.
La création des pôles, la mise en place d’un espace de décision pour leurs responsables et leur association constante à la stratégie générale du CHU a été déterminante dans la réussite de ce challenge.
Courage, persévérance, pugnacité sont sans doute les maîtres mots pour qualifier le chemin parcouru depuis 6 ans par l’ensemble des hospitaliers du CHU de Nice.
Un atout de taille était indispensable : l’appui de la Mairie de Nice, celui de l’ARS PACA et enfin celui du Ministère de la Santé. Aucun n’a fait défaut.
Les résultats confirment que ces choix étaient les bons. Aujourd’hui, le CHU de Nice a retrouvé des marges de manœuvre. Il clôture l’exercice avec un excédent de 600 000 €. Cet équilibre est structurel, au sens où toutes les provisions réglementaires sont effectuées (CET, ensemble des provisions pour risques qui étaient exsangues en 2007, mais aussi la politique d’intéressement) et sans abondement par des crédits ponctuels de fin d’année de l’ARS. L’impact du coefficient de transition et la réforme des MERRI ont été absorbés.
La gestion est désormais saine.
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Les 2 années à venir vont rester très tendues car en 2014, le CHU de Nice ouvre Pasteur 2 et l’activité sera perturbée pendant quelques mois. Les efforts et la vigilance vont donc être maintenus.