Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le CHU Martinique à l’heure de la préfiguration

Attendu au 1er semestre 2012, le CHU Martinique naîtra de la fusion entre le CHU de Fort-de-France et les CH du Lamentin et de Trinité. Dans cette île-région d’outre-mer, l’hospitalisation publique, pénalisée par des activités éclatées et redondantes, doit relever le défi de la modernisation et de la performance afin de garantir aux 400 000 martiniquais un égal accès aux soins de qualité. Une vaste restructuration est en cours, une des plus ambitieuses de France, elle se déroule simultanément sur 3 sites et concerne 6 500 personnels

Attendu au 1er semestre 2012, le CHU Martinique naîtra de la fusion entre le CHU de Fort-de-France et les CH du Lamentin et de Trinité. Dans cette île-région d’outre-mer, l’hospitalisation publique, pénalisée par des activités éclatées et redondantes, doit relever le défi de la modernisation et de la performance afin de garantir aux 400 000 martiniquais un égal accès aux soins de qualité. Une vaste restructuration est en cours, une des plus ambitieuses de France, elle se déroule simultanément sur 3 sites et concerne 6 500 personnels.
Depuis plus d’un an, un travail de fond est mené avec tous les acteurs afin de préparer et d’accompagner au mieux les transferts d’activités et les regroupements de services. Aujourd’hui l’équipe de préfiguration est à pied d’œuvre. Elle élabore son projet médical et prépare le décret qui officialisera la création de ce nouveau CHU.
Les difficultés sont de taille : offre de soins très inégalement répartie, couverture médicale insuffisante à l’origine de pertes de chance pour les martiniquais, confusion entre urgences médicales et chirurgicales, concurrence et doublons entre hôpitaux publics avec pour corollaire une sous activité qui, à l’heure de la T2A, les entraînent dans une spirale déficitaire.

La solution est à la hauteur des enjeux. Courageuse et ambitieuse, elle s’affranchit des logiques de structure et place le patient au centre des nouvelles organisations, privilégiant l’intérêt général, la qualité et la sécurité des soins. Les personnels doivent changer d’échelle, ne plus raisonner service, pôle ou hôpital mais aménagement du territoire, rationalisation des compétences et moyens, regroupements et complémentarités. C’est sur ces nouvelles bases qu’est lancée la grande aventure du CHU Martinique. Pour Christian Ursulet, directeur général de l’Agence régionale de santé de Martinique « il y a un potentiel énorme qu’il faut savoir valoriser, des professionnels de grande valeur et des structures performantes qui disposent de moyens non négligeables. » Mais les freins à cette profonde restructuration – la plus imposante menée en France – sont nombreux. « Il faut mettre fin aux égoïsmes et à la mauvaise foi et apprendre à jouer collectif. »
Le projet médical de territoire du CHU Martinique
« Ne plus additionner les déficits ni les inorganisations mais unifier la stratégie médicale et implanter l’activité là où elle est nécessaire » Le CHU Martinique apporte une réponse globale aux exigences de qualité et sécurité des soins, aux problèmes de démographie médicale et au nécessaire retour à l’équilibre budgétaire.
Ce projet de réorganisation se traduit par la fusion des 3 établissements publics de santé de médecine, chirurgie et obstétrique, CHU de Fort-de-France, CH de Trinité et CH du Lamentin (désormais installé dans la nouvelle cité hospitalière de Mangot-Vulcin). Cette fusion génère une nouvelle organisation des activités avec de nombreux transferts croisés d’équipes au sein de ces trois structures, des délocalisations temporaires et la fusion des services administratifs. Le projet prévoit également de renforcer les complémentarités entre le futur CHU Martinique et les établissements de proximité du Sud et du Nord de la Martinique.
Concrètement, le CHU de la Martinique, désormais seul établissement MCO, sera réparti en trois pôles :
-Fort-de-France offrant la palette complète de Médecine Chirurgie Obstétrique,
-Lamentin à orientation Médecine Chirurgie
-Trinité à orientation Médecine Obstétrique
Un maillage fin de consultations avancées réalisées par les spécialistes permettra de rapprocher les médecins de la population et d’orienter les patients vers des structures appropriées à leur prise en charge. 
Le schéma du projet médical de territoire, privilégie la logique de filière et de complémentarité à une logique de structure. Une démarche qui impose de penser et de travailler autrement ensemble : plus d’appartenance à un site mais une inscription dans une dynamique de soins gradués.  C’est peut-être la révolution la plus profonde demandée aux personnels car elle suppose mobilité et adaptabilité.
Particularité du projet : il ne vient pas d’en haut mais est construit par les professionnels du terrain
25 groupes de travail réunissant des représentants des  trois établissements concernés ont travaillé sur les scénarios les plus pertinents pour le redéploiement de l’offre hospitalière en urologie, chirurgie plastique et reconstructive, chirurgie digestive, chirurgie orthopédique, chirurgie tête et cou, anesthésie, réanimation et soins critiques, urgences adultes, périnatalité et chirurgie gynécologique, pédiatrie et urgences pédiatriques, biologie de territoire, logistique et travaux, ressources humaines, aspects juridiques et économiques, communication, recherche et questions universitaires, imagerie, soins de suite et de réadaptation- Médecine Physique et de Réadaptation, gastro-entérologie, diabéto-endocrinologie, pharmacie-stérilisation, pneumologie
Chargée de coordonner ces travaux et de préparer la maquette organisationnelle du CHU Martinique, son projet médical et sa politique managériale et de gestion, l’équipe de préfiguration est composée de douze membres avec, à sa tête Daniel Riam, directeur général préfigurateur
Le suivi de l’ensemble est assuré par le comité de pilotage présidé par Christian Ursulet. A ses côtés, le directeur général préfigurateur, des présidents des conseils de surveillance, des chefs d’établissement, les trois présidents de CME, la mission d’appui de l’IGAS, le directeur régional des finances publiques et le directeur de la caisse générale de sécurité sociale
Enfin un groupe restreint de suivi  (Agence régionale de santé/hôpitaux) approfondit les questions juridiques et techniques préalables à la fusion avec le concours d’experts nationaux du Ministère de la santé, consolide les travaux et analyses, porte le cadre méthodologique et organise le partage des informations
Calendrier prévu du CHU Martinique
– Octobre 2011 : Mise en place d’un directeur général préfigurateur, Daniel Riam, directeur général du CHU de Fort-de-France et d’une équipe de préfiguration
– Décembre 2011 : Délibérations des CME, CTE et Conseil de Surveillance des trois établissement sur la fusion, la dénomination « CHU de Martinique » et le siège social : Fort-de-France
. Mise en place d’une organisation médicale en pôles unifiés
– Janvier 2012 : Avis de la Conférence régionale de santé et de l’autonomie
– Avril 2012 :
. Election de la CME et de la CSIRMT du futur CHU Martinique
. Parution au JO du décret de création du CHU Martinique
. Procédure de nomination du DG du CHU Martinique
– Fin mai : 2012 Avis de la CME, du CTE sur le projet d’établissement et de la CSIRMT sur le projet de soins
-Juin 2012 : Constitution du Conseil de Surveillance et délibération sur le projet d’établissement
– Fin du premier semestre 2012 : Création du CHU Martinique par décret du 1er ministre sur proposition du Ministre de la santé
– Juillet 2012 :
. Mise en place du nouveau cadre juridique et financier et du nouvel organigramme des services fonctionnels
. Signature de la convention hospitalo-universitaire
. Signature du CPOM entre le DG de l’ARS et le DG du CHU de Martinique

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de Saint-Etienne : 40 centres maladies rares labellisés

Le mois dernier a eu lieu la Journée internationale des maladies rares. L’occasion pour le CHU de Saint-Etienne d’annoncer la labellisation pour cinq ans de quarante centres d’expertise, tous dédiés à la prise en charge de ces pathologies. Une décision ouvrant la voie à de nouvelles perspectives en termes de prise en charge et de suivi des patients.

Au CHU de Nîmes, on veille à la qualité du sommeil

Ce mois de mars a été marqué par la 24e Journée internationale du sommeil, encadrée au CHU de Nîmes par le service des Troubles du Sommeil et Acupuncture et l’Institut national du Sommeil et de la Vigilance (INSV). L’occasion pour ces deux acteurs de revenir sur les gestes simples à mettre en place pour favoriser un bon sommeil, notamment l’activité physique.