Le refroidissement thérapeutique : nouvel espoir pour les victimes d’AVC ?

Deuxième cause de mortalité dans le monde et de handicap dans les pays du Nord, l'Accident Vasculaire Cérébral (AVC) fait l’objet d’une attention soutenue de la part de 25 pays européens porteurs du programme EuroHYP-1.L’enjeu de ce nouvel essai clinique à échelle paneuropéenne : évaluer l'hypothermie légère en tant que traitement le plus prometteur de l'AVC ischémique aigu.

Deuxième cause de mortalité dans le monde et de handicap dans les pays du Nord, l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) fait l’objet d’une attention soutenue de la part de 25 pays européens porteurs du programme EuroHYP-1.L’enjeu de ce nouvel essai clinique à échelle paneuropéenne : évaluer l’hypothermie légère en tant que traitement le plus prometteur de l’AVC ischémique aigu.

L’hypothermie thérapeutique est déjà reconnue pour son efficacité en cas de lésions ischémiques du cerveau à la suite d’arrêts cardiaques et d’accidents de naissance. En induisant une forme d’hibernation du cerveau, elle réduit le besoin d’oxygène et prévient les lésions supplémentaires. Si les bienfaits de l’hypothermie légère sont avérés en cas d’AVC, ce nouveau traitement pourrait bénéficier à près de 40 000 européens par an.

Le consortium mené par Universitätsklinikum Erlangen et le European Stroke Research Network for Hypothermia (EuroHYP) rassemble les plus grands experts européens en matière de conception et analyse de statistiques, hypothermie thérapeutique, imagerie, économie de la santé, ultrasons, biomarqueurs et exécution d’essais cliniques (mise en place et suivi) ainsi que des associations de défense de patients et de leurs familles et de Petites et Moyennes Entreprises.
L’initiative est financée par la Commission Européenne, un investissement de près de 11 millions d’euros. En plus de l’efficacité thérapeutique et de la sécurité, l’impact économique de l’hypothermie thérapeutique sera aussi étudié.

Le programme EuroHYP-1 est essai clinique ouvert, aléatoire et de phase 3 (dernière phase avant la recommandation du traitement). Le CHRU de Lille participe à cette étude qui devrait concerner 120 patients français. Le Docteur Charlotte Cordonnier (Neurologie) a été désignée coordonatrice pour la France.

Chaque jour 1 000 européens meurent d’AVC, soit un toutes les 90 secondes et près de 2 000 deviennent handicapés.

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