Les troubles du sommeil

Pour répondre à la demande thérapeutique, des centres de diagnostic et de traitement des pathologies du sommeil se sont ouverts en France. Présentation d'une discipline récente : la médecine du sommeil et du laboratoire du sommeil du CHU d'Angers...

Pour répondre à la demande thérapeutique, des centres de diagnostic et de traitement des pathologies du sommeil se sont ouverts en France. Présentation d’une discipline récente : la médecine du sommeil et du laboratoire du sommeil du CHU d’Angers… 
Deux événements ont contribué au développement de la médecine du sommeil en France. Le premier, au milieu des années 60, est la description d’arrêts respiratoires chez des malades atteints de syndrome de Pickwick (1)qui associe une obésité, une somnolence et une insuffisance respiratoire.
Le deuxième événement, le plus marquant, est la mise au point par une équipe australienne au début des années 80 d’un traitement efficace des apnées du sommeil. Ce traitement consiste à appliquer une pression positive continue (PPC) dans les voies aériennes. Le patient porte alors, au cours de la nuit, un masque relié à un générateur de pression. Cet équipement propulse l’air ambiant au patient permettant alors d’écarter les parois du pharynx et de maintenir ainsi les voies aériennes supérieures ouvertes. Dans l’hexagone, les premiers appareils de PPC sont validés par les centres hospitaliers universitaires de Strasbourg, Angers et Grenoble et commercialisés fin 1985.

Des centres de diagnostic et de traitement des pathologies du sommeil

Le syndrome d’apnées du sommeil est aujourd’hui la pathologie du sommeil la plus fréquemment diagnostiquée. Sa prévalence est au moins de 5%. En France, on estime à 500 000 le nombre de patients qui nécessiteraient un traitement par PPC. Or seulement 100 000 patients sont actuellement traités ; dont environ 1000 au CHU d’Angers au sein de l’unité de Pathologie du Sommeil du Département de Pneumologie.

Cette unité répond à la demande des malades qui présentent une somnolence anormale et dont la prise en charge nécessite des compétences pneumologiques, ORL, stomatologiques, neurologiques et psychiatriques. Elle suit égaement les patients atteints de pathologies aggravées par le sommeil d’origine respiratoire ou neurologique (Sclérose latérale amyotrophique, myopathie).

La prise en charge diagnostique d’un patient atteint d’une somnolence diurne excessive est souvent réalisée en 2 ou 3 étapes.

L’enregistrement du sommeil

Tout d’abord, une consultation initiale permet une première analyse des problèmes rencontrés. En fonction de l’orientation diagnostique, des explorations complémentaires seront éventuellement prescrites. Lors d’une suspicion forte de syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS), un enregistrement polygraphique nocturne, limité aux paramètres respiratoires, suffit le plus souvent à confirmer le diagnostic.

Lorsque la probabilité de SAOS est faible, ou lorsqu’une autre cause de somnolence diurne est évoquée, un enregistrement polysomnographique -comportant également les paramètres du sommeil- est alors nécessaire.

Ces enregistrements permettent également l’évaluation diagnostique et thérapeutique (ventilation non invasive) des pathologies aggravées par le sommeil. Certaines pathologies neurologiques ou neuromusculaires comme la myopathie ou la sclérose se manifestent par un affaiblissement des muscles de la respiration (diaphragme).

Par ailleurs, les enregistrements polysomnographiques sont indispensables au suivi des traitements du SAOS. Le médecin doit, en effet, pouvoir évaluer les effets d’un traitement ou d’une chirurgie ORL (ablation des amygdales). Si l’apnée du sommeil peut se traiter par pression positive, dans certains cas, une simple orthèse endobuccale, appareil placé dans la bouche du patient, suffira. Le suivi du traitement par Pression Positive Continue implique 2 à 3 consultations au cours de la première année.

L’équipe angevine formatrice

L’équipe angevine a contribué à la création de deux formations nationales : le DIU "le Sommeil et sa Pathologie", reconnue par le Conseil National de l’Ordre et une formation médicale continue : "Les Ateliers d’Arcachon".

L’équipe médicale du laboratoire du sommeil du CHU d’Angers :

Pr Jean-Louis Racineux – Chef du Département de Pneumologie
Dr Frédéric Gagnadoux
Dr Nicole Meslier
Dr Christine Person-Tacnet
Dr Laëtitia Tomé

(1) célèbre personnage de Charles Dicken souffrant d’apnées du sommeil

Secrétariat des consultations du centre du sommeil du CHU d’Angers : 02 41 35 34 69 

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