L’étude nancéienne sur les jardins thérapeutiques en finale nationale de « Ma thèse en 180 secondes »

« JAZ-ART » est le projet de recherche mené sur le jardin « art, mémoire et vie » du CHRU de Nancy et les apports thérapeutiques de ses œuvres d’art pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Manon Yzoard, doctorante en psychologie qui coordonne cette étude, a remporté l’étape lorraine du concours « Ma thèse en 180 secondes » à Nancy le 24 avril et représentera la région à la finale nationale organisée à Lyon en juin prochain. Evaluer l’efficacité d’une dimension artistique dans un jardin thérapeutique : c’est l’objectif de l’étude à présenter en 3 minutes, et pas une de plus, au jury de cette compétition menée par le CNRS et les Universités des régions participantes.

« JAZ-ART » est le projet de recherche mené sur le jardin « art, mémoire et vie » du CHRU de Nancy et les apports thérapeutiques de ses œuvres d’art pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Manon Yzoard, doctorante en psychologie qui coordonne cette étude, a remporté l’étape lorraine du concours « Ma thèse en 180 secondes » à Nancy le 24 avril et représentera la région à la finale nationale organisée à Lyon en juin prochain. Evaluer l’efficacité d’une dimension artistique dans un jardin thérapeutique : c’est l’objectif de l’étude à présenter en 3 minutes, et pas une de plus, au jury de cette compétition menée par le CNRS et les Universités des régions participantes. Le défi a été relevé par Manon Yzoard, au laboratoire INTERPSY de l’Université de Lorraine, sous la houlette du Pr Alain Trognon et du Dr Martine Batt.
Pour sa thèse financée par l’Ecole Doctorale Stanislas et débutée en octobre 2013, la psychologue applique la méthode issue de la logique interlocutoire développée par l’équipe du laboratoire INTERPSY qui s’appuie sur l’analyse des conversations et des interactions verbales avec les personnes étudiées. Concrètement, en immersion dans le service de Soins de suite et réadaptation à orientation gériatrique du CHRU de Nancy dirigé par le Dr Thérèse Jonveaux, Manon Yzoard rencontre individuellement les personnes. « Nous avons constitué 3 groupes : 20 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer hospitalisées dans le service du Dr Jonveaux et qui bénéficient de l’accès au jardin « art, mémoire et vie », 20 autres suivies en ambulatoire au Centre Mémoire de Ressources et de Recherche de Lorraine et 20 volontaires sains. »
Deux visites avec la psychologue sont prévues. La première débute par un entretien découverte du jardin : la promenade est l’occasion de s’arrêter devant les différentes œuvres d’art et de discuter avec la personne pour savoir si à cet instant, des fonctions cognitives atteintes par la maladie d’Alzheimer comme la mémoire, sont activées : formulations de souvenirs ou de connaissances générales. La psychologue observe également si la dimension artistique lui procure des émotions positives exprimées à travers une parole, l’intonation de la voix, des mimiques ou un sourire. D’autres échanges ayant notamment pour thématique la saison du moment permettent l’évaluation des capacités temporelles.
Ensuite, la psychologue s’entretient avec la personne, « hors contexte », c’est-à-dire sans visibilité avec l’extérieur, pour recueillir ses « impressions » de ce vécu au jardin. Cet entretien mnémonique est poursuivi en s’appuyant sur deux outils créés spécifiquement pour JAZ-ART. L’un répertorie plusieurs œuvres d’art classées dans des musées, de tous les styles, à la fois figuratifs et abstraits, afin de pouvoir évaluer les préférences esthétiques générales de la personne. Un autre outil est constitué de planches mettant en regard des photographies d’installations du jardin insérées au sein d’autres mettant en scène, dans l’environnement du jardin, des œuvres n’y appartenant pas. 4 à 11 jours plus tard, la personne est revue par la psychologue, selon la même trame que lors de la première visite.
A terme, l’analyse des données recueillies doit permettre d’établir des méthodes d’évaluation de l’efficacité thérapeutique de l’art dans l’environnement du jardin, et ses apports psychologiques pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Une étude qui pourrait également par exemple, contribuer à définir si ces personnes sont plus sensibles à tel ou tel type d’art.
JAZ-ART s’inscrit dans un programme de recherche global mené au CHRU de Nancy, avec le laboratoire INTERPSY,  autour de la maladie d’Alzheimer avec plusieurs axes portant sur la structure du jardin et la capacité des patients à s’orienter dans l’espace (JAZ-TOP), sur les effets du jardin pour les équipes soignantes (JAZ-BURN) ou encore sur les références à la mémoire culturelle régionale (JAZ-LOR). Autant d’éléments qui participeront à élaborer des recommandations précises pour l’aménagement de jardins à visée thérapeutique.

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