A Marseille, le service d'hématologie de la Conception (AP-HM) encourage les patients à pratiquer une activité physique dans leur chambre. Bénéfice : moins de douleurs et de fatigue, meilleure humeur et meilleure qualité de sommeil.
A Marseille, le service d’hématologie de la Conception (AP-HM) encourage les patients à pratiquer une activité physique dans leur chambre. Bénéfice : moins de douleurs et de fatigue, meilleure humeur et meilleure qualité de sommeil.
"Ici, dans le service d’hématologie, nos patients suivis pour des leucémies aiguës ou en cours d’autogreffe passent souvent plusieurs semaines, voire plusieurs mois en chambre isolée, explique le Dr Farnault, hématologue à l’hôpital de la Conception (AP-HM) de Marseille. Rester hospitalisé pendant des périodes si longues vous déconditionne globalement : physiquement, psychiquement, socialement… La pratique régulière d’une activité physique dans ce contexte permet au patient de prendre une part active à son traitement et limite les risques liés au confinement." Et l’expérience menée depuis mars 2016 dans ce service par le Dr Stéphanie Ranque-Garnier, du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD) en témoigne. "Avant, on conseillait aux gens atteints d’un cancer de se reposer toute la journée, souligne-t-elle. Maintenant, c’est le contraire : on les pousse à pratiquer une activité physique adaptée, qui va améliorer leur qualité de vie."
Le muscle : antidouleur, antifatigue, antidépresseur
Sport en Chambre est précisément un programme soignants-soignés-sportifs lancé par l’équipe du CETD avec l’aide d’une dizaine d’éducateurs sportifs et à destination de tous patients hospitalisés, quelle que soit leur pathologie. Parce que le maintien d’une activité physique permet de mieux supporter la toxicité d’une chimiothérapie, atténue la fatigue, la douleur, et améliore l’humeur et la qualité du sommeil.
Les études scientifiques le confirment : même chez des jeunes gens en parfaite santé, rester inactif entraîne une fonte musculaire responsable de douleurs, notamment de lombalgies et de douleurs articulaires. "Les articulations ont besoin de muscles. Lorsque ces derniers sont inutilisés et fondent, elles font mal", précise le Dr Ranque-Garnier. A l’inverse, la contraction musculaire libère une quantité importante de facteurs (myokines, etc.) : l’activité physique a des effets métaboliques, endocriniens, immunitaires et neurobiologiques. "Le muscle est une pharmacie ambulante : antidouleur, antifatigue, antidépresseur, antalgique, favorisant le sommeil… ".
Une dynamique positive
Aider à la réadaptation et la réhabilitation physique influe sur le psychique. "On crée une dynamique positive, observe le Dr Farnault. Les patients sont de plus en plus actifs, et cela retentit sur la vie du service".
Le service s’est enrichi avec l’aide de la CAMI 13, d’un éducateur médico-sportif, Marco Becherini, danseur chorégraphe, sur place deux fois par semaine. Une activité physique est proposée à chaque patient, adaptée à ses goûts, ses besoins et sa condition physique : couché, assis, debout avec ou sans appui…. Dix vélos d’intérieur ont été installés dans les chambres. A la sortie de leur hospitalisation, les patients peuvent poursuivre une activité physique adaptée en autonomie ou en participant aux autres programmes de la CAMI13.