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L’Hôpital pédiatrique Debrousse : premier site hospitalier français équipé d’un spectromètre de masse en tandem

L'acquisition du spectromètre de masse en tandem par un laboratoire hospitalier constitue une première, en France. Cet équipement performant représente un apport exceptionnel au diagnostic des maladies rares du métabolisme, dites "orphelines". A la fois parce qu'il permet immédiatement le résultat des examens et donc de détecter et d'intervenir très rapidement en cas d'urgence, mais aussi parce qu'il élargit l'éventail des diagnostics à des maladies jusque-là impossibles à détecter.

La spectrométrie de masse : un élément clé dans le diagnostic et la prévention des maladies héréditaires du métabolisme (MHM)

Jusqu’à présent, les examens étaient réalisés avec le matériel du CNRS de Solaize (Rhône). En s’équipant d’un spectromètre de masse en tandem, les HCL affirment leur place dans le diagnostic et la recherche des maladies rares en France et au-delà des frontières.

Les MHM, rares (un enfant sur 2 500) mais graves.

Les maladies héréditaires du métabolisme constituent le prototype des maladies dites « orphelines ». Malgré leur rareté, ces maladies concernent dans leur ensemble, plus d’une naissance sur 2 500. A titre d’exemple, sur 240 nouveaux malades diagnostiqués en France entre juillet 1997 et juillet 1998, 50 % ont été identifiés par les laboratoires des HCL et sur 400 maladies connues, 150 sont diagnostiquées au laboratoire de Biochimie de l’hôpital Debrousse. Environ 600 malades sont suivis au sein des HCL, majoritairement en pédiatrie. Leur caractère génétique les rend définitives, ce qui implique un traitement tout au long de la vie.

Elles se caractérisent par un blocage du métabolisme, c’est-à-dire des processus chimiques destinés à répondre aux besoins de l’organisme en énergie, à entretenir et réparer les tissus et à élaborer certaines substances. Les conséquences sont principalement neurologiques (généralement non traitables), viscérales, dysmorphiques (difformités) et métaboliques. Les déficits énergétiques brutaux entraînent des hypoglycémies sévères, des comas et parfois la mort subite du nourrisson. Les déficits chroniques entraînent des troubles musculaires ou des manifestations cardiaques.

Diagnostiquer le plus tôt possible

Le diagnostic précoce de ces maladies est un élément majeur pour la survie des jeunes malades et l’instauration rapide d’un traitement et d’un régime adaptés. En dépistant les MHM si possible avant l’apparition de tout symptôme, on évite les phases de décompensation, souvent à l’origine de handicaps irréversibles.

La spectrométrie de masse : une technique performante

Le spectromètre de masse en tandem (MS/MS) fait intervenir trois spectromètres de masse qui travaillent conjointement. Cette technique constitue un atout majeur dans le diagnostic des MHM, car elle permet :
– de travailler sur des micro-prélèvements sanguins (taches de sang sur papier buvard type Guthrie ou 300 microlitres de plasma), ce qui représente un avantage évident en pédiatrie,
– d’obtenir des gains de temps de l’ordre de 70 % environ par rapport aux examens standards (lecture et interprétation plus rapides), ce qui permet d’augmenter la capacité des demandes d’examens et d’ajuster les traitements dans le suivi des malades,
– de diminuer les coûts,
– de réunir des examens de même type (dosage des acides aminés, par exemple) sur un seul site des HCL, alors qu’ils étaient traités sur des sites éclatés, ce qui contribue à mieux connaître l’expression clinique des maladies rares et en améliore la prise en charge,
– de pratiquer ultérieurement d’autres types d’explorations,
– d’augmenter l’éventail de maladies pouvant être diagnostiquées.

Pour le jeune enfant, cette nouvelle technologie apportera un confort supplémentaire :

– un seul micro-prélèvement suffit pour rechercher plus d’une trentaine de maladies héréditaires du métabolisme

– plus de prélèvement à répétition ni d?hospitalisation prolongée dangereuse pour le patient (épreuve de jeûne notamment).

La rapidité des analyses devrait permettre d’ajuster le traitement et le régime à l’issue de la consultation.

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