1 femme sur 10 souffre d’hypersensibilité de la vulve appelée aussi vestibulodynie, une maladie sous-diagnostiquée et pourtant très invalidante au quotidien. Pour pallier, le retard de diagnostic et l’errance thérapeutique, le Centre Hospitalier Lyon Sud (HCL) vient d’ouvrir une consultation spécialisée, alliant gynécologie et dermatologie qui reçoit chaque année 200 à 250 femmes.
Le syndrome de vestibulodynie apparaît tôt : plus de la moitié des femmes ont ressenti des douleurs tenaces et persistantes, provoquées ou spontanées avant l’âge de 25 ans, et 75% avant 35 ans (1). « Au début c’est juste une douleur pendant les rapports puis ça devient persistant. Avant de rencontrer les médecins, j’avais mal tout le temps : pour m’assoir, faire du vélo… le simple fait d’appuyer sur mon périnée me faisait souffrir atrocement ! » témoigne Vanessa. Même le toucher avec un coton tige peut induire une douleur « C’est une pathologie difficile à diagnostiquer car elle ne comporte pas de lésions visibles. Explique le Dr Véronique Julien, gynécologue au centre Hospitalier Lyon sud. « Le diagnostic se fait notamment en provoquant la douleur avec le test du coton-tige. Je détermine, selon les réactions de la patiente les zones sensibles ».
Une maladie sous diagnostioquée
Le délai moyen entre le début de la douleur et le diagnostic se situe entre 5 et presque 7 ans. Ce retard de diagnostic contribue, d’après les patientes, à la sévérité de leurs symptômes. (2)
Les causes de la vestibulodynie sont multiples et divisent encore les médecins. Parmi les plus crédibles, on trouve les infections dont les mycoses à répétition, la ménopause, certains traitements locaux, certaines dermatoses comme le lichen scléreux vulvaire. Les principales pathologies diagnostiquées en consultation à Lyon sont la vestibulodynie (25%), le lichen ou autres dermatoses (psoriasis, eczéma,..) (25%), cancers et précancers (25%), mycoses à répétitions ou autres infections (25%).
Des traitements au long cours
On peut associer plusieurs prises en charge : des traitements locaux contre la douleur (anesthésiants) et des corps gras. Des massages et de la relaxation périnéale. De la kinésithérapie vaginale avec biofeedback si besoin. Une prise en charge psychologique et/ou sexologique selon les cas.
« Le traitement va durer plusieurs mois, l’amélioration sera progressive avec d’éventuelles rechutes, d’où l’importance d’un suivi régulier. » Prévient Dr Sandra Ronger, dermatologue au Centre Hospitalier Lyon Sud.
Plus d’information sur la consultation de vestibulodynie des HCL
1. Jantos M, Burns NR. Vulvodynia. Development of a psychosexual profile. J Reprod Med 2007; 52: 63-71
2. Dr Clarence de Belilovsky, Paris, France
Le CHU de Bordeaux aux petits soins avec ses nouveaux internes
Le 15 mai dernier, deux cent six nouveaux internes ont été accueillis au Grand Théâtre, bâtiment phare de la capitale girondine et propriété du CHU de Bordeaux. Un événement en grandes pompes voulu par Yann Bubien, peu de temps après son arrivée en tant que Directeur général.