L’hypnose thérapeutique pour échapper à la douleur

Au CHU de Nîmes, l'hypnose est pratiquée en anesthésie et en oncologie. Depuis juin 2008, le Dr Guylaine Tran l'utilise comme alternative à l'anesthésie générale. A ce jour, seul le secteur de gastro-entérologie bénéficie pleinement de cette nouvelle approche pour la réalisation des endoscopies grâce à l'étroite collaboration du Pr. Philippe Pouderoux et de son équipe. Les bons résultats obtenus laissent présager d'autres applications dans de nombreux secteurs tant au bloc opératoire que dans les services d'hospitalisation.

Au CHU de Nîmes, l’hypnose est pratiquée en anesthésie et en oncologie. Depuis juin 2008, le Dr Guylaine Tran l’utilise comme alternative à l’anesthésie générale. A ce jour, seul le secteur de gastro-entérologie bénéficie pleinement de cette nouvelle approche pour la réalisation des endoscopies grâce à l’étroite collaboration du Pr. Philippe Pouderoux et de son équipe. Les bons résultats obtenus laissent présager d’autres applications dans de nombreux secteurs tant au bloc opératoire que dans les services d’hospitalisation.

S’éloigner d’une situation douloureuse par hypnose
Basée sur la dissociation du corps et de l’esprit, l’état de veille paradoxale, ou transe hypnotique, permet au patient de revivre le souvenir agréable de son choix, préalablement relaté au médecin, alors que se déroulent le pansement, la mobilisation articulaire et l’examen invasif .
Le patient n’est pas endormi, seulement « déconnecté » de la réalité du présent douloureux , dans un autre espace temps, et effectivement, la durée de l’examen ou du soin est ressentie plus brève qu’en réalité. La reviviscence de ce souvenir agréable associée à la découverte d’une telle capacité constitue une expérience positive enrichissante : le patient devient acteur de sa prise en charge.

Dans un autre contexte thérapeutique, le Dr Catherine Dattez propose l’hypnose Ericksonienne aux patients souffrant de douleurs rebelles et persistantes, après échec des traitements conventionnels ou en complément de ceux-ci.

L’équipe mobile des soins palliatifs et, en particulier, le Dr Hélène André et Mme Danièle Azaury (IDE) proposent également l’hypnose dans les symptômes de fin de vie : dyspnée , angoisse , stress et pour les douleurs induites par les soins. Elles utilisent l’hypnose dite conversationnelle pour un accompagnement personnalisé au plus proche des désirs des patients. L’apprentissage de l’autohypnose, en mobilisant les ressources du patient, le rend acteur de ses soins à cette phase ultime de la vie.

Chacun et chacune peut aussi, au quotidien, pratiquer la bienveillance verbale en évitant les écueils si nombreux de la communication et ainsi éviter de propager le stress engendré par le travail au plus près de la souffrance et de la douleur. Apprendre à se protéger également soi-même, par la pratique de l’autohypnose est une source personnelle de bien-être et de confort professionnel.
Pour Dr Marie-Pierre Farcy Jacquet, radiothérapeute et oncologue, les champs d’application de l’outil Ericksonien sont larges et particulièrement intéressants en cancérologie.

La souffrance physique liée à la maladie ou aux traitements des cancers est fréquente. Si les traitements de la douleur aiguë ou chronique se sont étoffés et apportent des réponses sur les différents types de douleur, l’hypnose peut venir en complément. En effet, force est de reconnaître que les traitements peuvent être inégalement efficaces et leurs effets secondaires parfois trop contraignants. La gestion de la douleur grâce à l’outil hypnotique intègre le patient, il devient acteur dans son contrôle, peut apprendre à la connaître et à la transformer de telle sorte qu’elle ne prenne plus tout le champ de sa conscience.

La souffrance morale liée à la maladie cancéreuse se manifeste à chaque étape de la maladie : l’annonce, la phase de traitement, l’arrêt des traitements et la rémission, la rechute, les soins palliatifs … Chacune de ces étapes impose un réaménagement psychique du patient, une phase d’adaptation est nécessaire pour « faire face ». L’apport de l’hypnose permet de développer avec le patient des ressources inconscientes, tournées vers la meilleure adaptation possible en fonction de chaque individu. Cette approche tend vers une prise en charge globale du patient, en respectant son intégrité psychique.

L’outil hypnotique se développe en oncologie. Au CHU de Nîmes, un médecin et deux psychologues sont formés et pratiquent déjà l’hypnose. 12 autres professionnels se sont inscrits pour recevoir cet enseignement.
Depuis avril 2010, un Institut rennais dispense un cycle de formation à l’hypnose aux professionnels des services d’oncologie la désirant utiliser cette technique complémentaire du soin pour améliorer la prise en charge de la douleur aiguë et de l’anesthésie.

D’après l’article « Hypnose Ericksonienne et Prise en Charge de la Douleur » rédigé par les docteurs Guylaine Tran, anesthésiste et Marie Pierre Farcy Jacquet, radiothérapeute, CHU de Nîmes, publié dans Flash infos, journal interne du CHU de Nîmes, février 2010.

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