La Métropole Européenne de Lille (MEL), le CHU et l’Université de Lille, s’associent avec Eurasanté dans le cadre d’un partenariat d’envergure pour soutenir la recherche-innovation en santé. Répondant au Schéma Métropolitain d’Enseignement Supérieur et de Recherche, les projets retenus seront financés à hauteur de 1,81 million d’euros par la MEL.
«L’association de nos institutions dans ces projets d’envergure pour le territoire est une opportunité unique. Elle nous permet d’unir nos volontés et nos moyens, afin de développer des innovations d’excellence au service de la prise en charge des patients», s’est félicité Frédéric Boiron, directeur général du CHU de Lille.
Les deux premiers projets consistent en la création d’une plateforme d’essais cliniques (Clinical Trial Unit: CTU) et d’une Chaire hospitalo‐universitaire d’excellence pour accueillir un chercheur de haut niveau.
Une plateforme dédiée au patient diabétique
La plateforme de recherche clinique (PreciDIAB CTU) est une plateforme dédiée au patient diabétique, unique en France. Point d’accès, d’orientation, de concertation et d’instruction des projets proposés, cette plateforme a pour objectif d’augmenter le nombre de protocoles de recherche clinique menés au CHU de Lille et sur le territoire dans la prise en charge du patient diabétique.
Une chaire d’excellence
La chaire d’excellence sera pour sa part consacrée à approfondir trois domaines potentiellement d’intérêt pour la recherche et le développement économique de la métropole lilloise: le renforcement de la recherche clinique et translationnelle en diabète, le déploiement de l’intelligence artificielle dans la santé et la relation diabète et cognition.
La création d’un Institut hospitalo-universitaire
Les deux projets sont partie prenante de l’ambition lilloise de créer l’Institut hospitalo‐universitaire (IHU)*PreciDIAB, réunissant chercheurs, cliniciens, enseignants et industriels, et visant à repenser le parcours de santé et de soin du patient diabétique en s’appuyant sur les outils de la médecine de précision.
Déposé en décembre 2017, le dossier PreciDIAB a été présélectionné parmi 17 projets par un jury international, pour être auditionné en août 2018. Ce projet a impliqué dans sa construction 130 cliniciens, chercheurs et représentants institutionnels, et 40 partenaires industriels sont mobilisés pour son succès. Ce partenariat est le symbole d’une ambition commune de faire émerger, sur le campus et site d’excellence Eurasanté, une nouvelle filière économique au bénéfice des patients diabétiques et tous les patients atteints de pathologies chroniques (cardiovasculaires, neurodégénératives, cancers).
Des partenariats public-privé de grande envergure
«Les nombreux acteurs industriels associés à PreciDIAB confèrent à ce projet toutes les clés pour sa réussite future, a observé Didier Delmotte, président d’Eurasanté. Les savoir‐faire émanant de ce projet seront vecteurs de partenariats R&D public‐privé de grande envergure, et ne manqueront pas de rejaillir l’écosystème santé régional en permettant dans un horizon de 10 ans d’accueillir l’implantation de 25 entreprises et de créer 15 start‐ups que le Bio Incubateur Eurasanté pourra accompagner dans sa mission de valorisation de la recherche».
Pour un entrepôt des données de santé lillois
Le troisième projet concerne la mise en place d’un outil stratégique visant à positionner Lille comme centre d’excellence français pour l’exploitation des données massives en santé: la création de l’Entrepôt de Données de Santé du CHU de Lille (EDS). En association avec l’INRIA Lille Nord Europe, l’EDS est la première étape dans le développement d’un système et d’une organisation nécessaires pour être un acteur incontournable de l’intelligence artificielle sur le territoire.
Inscrit dans le projet d’établissement du CHU, l’EDS sera à même d’intégrer tous les types de données de santé disponibles au sein de l’établissement. Celles-ci seront dès lors exploitées selon plusieurs finalités telles que la recherche, l’amélioration de la qualité des soins et l’analyse médico‐économique.
Constituer le 1er pôle de recherche mondial sur le diabète
«Avec PréciDIAB je souhaite, que nous constituions le premier pôle de recherche mondial sur le diabète. Nous avons aujourd’hui sur notre territoire tous les atouts pour réussir ce projet, a ainsi déclaré Damien Castelain, président de la Métropole Européenne de Lille. A savoir: un centre de recherche dont profiteront toutes les entreprises et les start‐ups locales dédiées à ces questions. «L’enjeu, grâce à cette mobilisation conjointe, est de positionner la métropole lilloise parmi les grandes métropoles européennes en matière d’excellence scientifique mais aussi de compétitivité et d’attractivité internationale.» La labellisation I‐SITE qui vient de lui être attribuée atteste pour le moins de cette dynamique territoriale.
Jean Christophe Camart, président de l’Université de Lille apprécie quant à lui l’importance de cette ambition collective «en réponse aux grands défis de société».
«La recherche médicale est un facteur de visibilité internationale du site lillois, a -t-il souligné. Et ce partenariat va permettre d’amplifier le déploiement de nouvelles approches, notamment dans les liens entre santé et numérique, générant de nouvelles hypothèses qui trouveront leur concrétisation dans des essais cliniques d’envergure. L’IHU PreciDIAB sera un catalyseur, comme l’est déjà l’I‐site, de cette démarche portée conjointement par l’Université de Lille et le CHU, en lien avec les grands organismes et l’Institut Pasteur de Lille».
Pour en savoir plus: www.precidiab.org
*Les Instituts hospitalo‐universitaires (IHU) sont des projets d’excellence centrés sur un enjeu de santé publique. Ils doivent couvrir l’ensemble du processus d’innovation, jusqu’à la valorisation et au transfert des résultats de la recherche vers le patient et associe donc universités, CHU et structures de recherche publique.