L’intubation difficile, des techniques incontournables

Au CHU de Nantes, du 23 au 25 janvier 2008, une formation étonnante va permettre à des médecins anesthésistes, urgentistes et réanimateurs de toute la France, de parfaire leurs connaissances des techniques d'intubation difficile.

Au CHU de Nantes, du 23 au 25 janvier 2008, une formation étonnante va permettre à des médecins anesthésistes, urgentistes et réanimateurs de toute la France, de parfaire leurs connaissances des techniques d’intubation difficile.
L’intubation trachéale est un geste d’anesthésie ou de réanimation, fréquemment utilisé en médecine d’urgence, qui consiste à placer dans la trachée à travers l’orifice glottique une sonde dont l’extrémité supérieure émerge par la bouche ou les narines. Elle assure la liberté et l’étanchéité des voies aériennes et permet la ventilation mécanique.

La détection d’une intubation difficile
L’intubation s’effectue le plus souvent facilement, grâce à un matériel simple et dans une position standardisée. Mais l’éventualité d’une intubation difficile doit toujours être recherchée en utilisant certains critères prédictifs (déroulement des anesthésies antérieures, lésions dentaires et/ou gingivales, antécédents et signes d’obésité morbide, affection rhumatismale, diabète, dyspnée, troubles du sommeil, trachéotomie, traumatismes maxillofaciaux…).

Selon l’expertise collective de 1996, réactualisée en 2006 par la société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR), on considère qu’une intubation trachéale est difficile pour un anesthésiste expérimenté, lorsqu’elle nécessite plus de deux laryngoscopies.

L’intubation difficile, facteur de morbi-mortalité important
L’intubation difficile est responsable, directement ou indirectement, du tiers des accidents entièrement imputables à l’anesthésie et représente ainsi, chez l’adulte, la première cause de morbidité et de mortalité anesthésiques.

Un projet d’organisation, d’équipement et de formation est recommandé au sein de chaque établissement par les conclusions de la conférence d’experts d’intubation difficile 2006 de la SFAR et recommandé par la Haute Autorité de Santé dans le cadre des Evaluations de Pratiques Professionnelles.

La formation d’un référent aux techniques d’intubation difficile répond à ce cahier des charges. Après avoir été organisée pendant 10 ans à Bordeaux (Dr Anne-Marie Cros) et à Villejuif (Dr Jean-Louis Bourgain), cette formation est poursuivie avec la même philosophie à Nantes et Paris à partir de 2008.

Les simulateurs d’anesthésie pour des conditions proches du réel
Les simulateurs d’anesthésie présentent un réel intérêt tant pour l’enseignement que pour la diminution des risques anesthésiques. Le simulateur donne à chaque praticien la possibilité de gérer différentes situations, des incidents, des complications et des urgences, sans aucun risque pour le patient. Lors d’ateliers, les médecins formés vont ainsi être confrontés à des problèmes virtuels dans l’ancien bloc d’orthopédie du CHU avec un simulateur dans le rôle du malade.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

AVC : COURSE CONTRE LA MONTRE AU CHU DE MONTPELLIER

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.

Dossier : la maladie de Lyme

Dans ce dossier, nous abordons la piqure de tique et la transmission de la bactérie Borrelia, à l’origine de la très médiatisée maladie de Lyme. L’occasion, sur la base de travaux et d’études scientifiques, de démêler le vrai du faux à l’heure où les controverses et fausses informations pullulent sur internet.