L’obésité prise en charge en semaine éducative

L'obésité prise en charge en semaine éducative : Un projet de recherche mené par deux cadres soignants Les patients obèses requièrent un suivi pluridisciplinaire et coordonné sur le long terme. Tel est le premier constat établi par Mesdames Dominique DANIEL-LAMAZIERE (cadre supérieur diététicienne) et Françoise TARIS-MOREL (cadre infirmier) en charge d'un projet de recherche, portant sur la “ Prise en charge de l'obésité en semaine éducative, étude de faisabilité ”. Cette étude est financée par le CHU de Bordeaux, dans le cadre de l'appel d'offres interne, pour la recherche en soins. Tout au long de leurs travaux, les auteurs ont bénéficié de l'aide du service de la recherche clinique du CHU et de l'unité de soutien méthodologique de la recherche (USMR).

Un projet de recherche mené par deux cadres soignants

Les patients obèses requièrent un suivi pluridisciplinaire et coordonné sur le long terme. Tel est le premier constat établi par Mesdames Dominique DANIEL-LAMAZIERE (cadre supérieur diététicienne) et Françoise TARIS-MOREL (cadre infirmier) en charge d’un projet de recherche, portant sur la “ Prise en charge de l’obésité en semaine éducative, étude de faisabilité ”.
Cette étude est financée par le CHU de Bordeaux, dans le cadre de l’appel d’offres interne, pour la recherche en soins. Tout au long de leurs travaux, les auteurs ont bénéficié de l’aide du service de la recherche clinique du CHU et de l’unité de soutien méthodologique de la recherche (USMR).

Au CHU de Bordeaux, le service d’endocrinologie, diabétologie et maladies métaboliques du professeur P. ROGER (USN, groupe hospitalier sud) accueille personnes présentant une obésité dans différentes unités de soins (hospitalisation traditionnelle, de semaine, de jour). Soucieux de contribuer à l’amélioration de la qualité des soins dispensés aux patients obèses, les professionnels de ce service (aides-soignants, diététiciennes, infirmières, kinésithérapeute, médecins et psychologues), ont participé aux travaux animés par les cadres soignants.

La recherche s’est effectuée en deux temps, tout d’abord une analyse descriptive portant sur :
– les caractéristiques de la population accueillie dans le service.
– l’organisation d’une semaine éducative où interviennent différents professionnels de santé.
– la mesure de la satisfaction des soignés et des soignants.
A partir d’une analyse commune de la situation, les cadres de santé ont été moteurs dans l’organisation et la coordination de la semaine éducative.

Les cadres soignants ont ensuite animé des travaux afin d’actualiser les connaissances :
– en matière d’obésité (référentiels).
– de pédagogie
– de prise en charge éducative de l’adulte (individuelle, ateliers, self éducatif) comprenant le choix et la création d’outils (cours magistral, travail de groupe avec formalisation d’objectifs par le patient, questionnaires de type QCM, échelle de dépression, d’évaluation de la qualité de vie…)

En interne, une réflexion a été entreprise sur les champs de compétence communs à tous les professionnels et sur les savoirs spécifiques afin d’harmoniser et de formaliser les différentes interventions.

A ce jour, les chercheurs ont déjà réalisé le recueil et la saisie informatique des données concernant 150 patients, l’analyse reste à mener.

La dynamique d’une recherche qualité
Cette étude aide à mieux connaître la population des patients obèses, elle contribue également à mieux cerner les comportements addictifs associés à l’obésité ;
Quant aux processus retenu, il s’inscrit tout naturellement dans une démarche d’accréditation : des indicateurs de qualité et de satisfaction seront définis à l’issue des travaux, ils permettront d’apprécier l’amélioration des soins et de valoriser les compétences des équipes.

Des perspectives à moyen terme
Dominique DANIEL-LAMAZIERE et Françoise TARIS-MOREL envisagent à terme la mise en place d’un réseau ville-hôpital : « Notre implication dans ce travail de recherche nous a amenées, en tant que cadres de santé, à entrevoir un projet de prise en charge des facteurs de risques associés (diabète de type 2, maladies cardio-vasculaires, insuffisance respiratoire chronique, par exemple…) dans le cadre d’une unité transversale reconnue au sein d’un réseau ville hôpital permettant à tous une égalité d’accès à des soins de qualité. »

En France, l’obésité est concerne environ 10% de la population adulte et 12 % des enfants. Pour enrayer ce phénomène, le gouvernement a mis en place une politique nutritionnelle de santé publique avec pour fer de lance le plan quinquennal 2001-2006 intitulé “ Programme National Nutrition Santé ” (PNNS) dont un des six axes stratégiques est de “ prévenir, dépister et prendre en charge les troubles nutritionnels dans le système de soins ”. De son côté, l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé a édité des “ recommandations pour le diagnostic, la prévention et le traitement de l’obésité ”.

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