Deux études menées sur les lymphomes par le CHU de Montpellier montrent pour l’une une réduction de l’efficacité des traitements de chimiothérapie en cas d’exposition aux pesticides, et pour l’autre un meilleur pronostic des lymphomes de l’adolescent avec une prise en charge pédiatrique.
Deux études menées sur les lymphomes par le CHU de Montpellier montrent pour l’une une réduction de l’efficacité des traitements de chimiothérapie en cas d’exposition aux pesticides, et pour l’autre un meilleur pronostic des lymphomes de l’adolescent avec une prise en charge pédiatrique.
Le Dr Sylvain Lamure, chef de clinique en Hématologie Clinique au CHU de Montpellier et le Dr Pascale Fabbro-Perrey, médecin en santé publique au CHU de Nîmes, ont analysé l’effet de l’exposition aux pesticides sur la réponse au traitement et la survie des patients atteints d’un lymphome (1). En effet, l’exposition chronique aux pesticides pourrait conduire les cellules à développer des mécanismes de survie aux dommages cellulaires provoqués par ces mêmes pesticides. Or, il s’avère qu’ils agissent sur l’ADN des cellules de manière similaire à la chimiothérapie. Ainsi, les cellules exposées aux pesticides pourraient développer des mécanismes de survie qui pourraient aussi les rendre résistantes à l’effet des chimiothérapies en cas de survenue d’un cancer.
Cette étude est la première à montrer que l’exposition aux pesticides réduit l’efficacité des traitements de chimiothérapie réalisés pour le traitement d’un lymphome. Cette différence d’efficacité est particulièrement nette chez les agriculteurs, réduisant leur espérance de vie.
Une étude sur 244 patients au CHU de Montpellier. Pour arriver à cette conclusion, le CHU de Montpellier a analysé les caractéristiques cliniques et la réponse des patients pris en charge pour un lymphome dans 6 centres de la région Occitanie Est (ex région Languedoc-Roussillon) entre 2010 et 2015. Chacun des 244 patients sélectionnés a été interrogé sur son degré d’exposition professionnel aux pesticides. Si les caractéristiques de la maladie ne diffèrent pas, selon que les patients soient ou non exposés aux pesticides, les patients exposés aux pesticides ont un taux d’échec à la chimiothérapie de 22.4% contre 11.3% chez les patients non exposés. Cette résistance au traitement est particulièrement observée chez les agriculteurs avec un taux d’échec de 31.4%. De la même manière, la probabilité de survie est plus faible chez les agriculteurs (81% de patients vivants 2 ans après le diagnostic) contre 92% pour la population non exposée aux pesticides.
Une deuxième étude sur les lymphomes de l’adolescent. Le Dr Alexandre Theron, interne au CHU de Montpellier et le Dr Laurence Brugières de l’Institut Gustave Roussy, ont eux réalisé un travail collaboratif concernant la prise en charge des lymphomes chez les adolescents en démontrant les bénéfices d’une prise en charge pédiatrique avec une inclusion plus importante dans des essais cliniques. Les lymphomes de l’adolescent sont essentiellement pris en charge en pédiatrie avec un excellent pronostic.
La base de données du registre national du cancer de l’enfant (RNCE), et les bases de données des études protocolaires ont permis d’étudier l’épidémiologie et le parcours de soin des adolescents atteints de lymphome en France entre 2011 et 2014 (2).
Au total, 448 adolescents ont été pris en charge pour un lymphome sur cette période et l’équipe pédiatrique du CHU de Montpellier a pu analyser la prise en charge de 437 d’entre eux. Il s’agissait de lymphomes Hodgkiniens dans 75% des cas puis de lymphomes non-hodgkiniens avec essentiellement des formes B matures dans les autres cas. 70% de ces jeunes patients ont été traités dans un service de pédiatrie. Une majorité des adolescents, 72% des cas de lymphome hodgkiniens et 76% des cas de lymphomes non hodgkinien ont été traité selon des protocoles pédiatriques.
Sur l’ensemble de la période, seulement 36% des patients traités pour un lymphome hodgkiniens et 32% des patients traités pour un lymphome non hodgkinien ont été inclus dans un essai clinique. Les adolescents pris en charge en pédiatrie étaient plus fréquemment inclus dans des essais cliniques que ceux pris en charge dans les services d’hématologie. Pour l’ensemble des lymphomes, avec une durée moyenne de suivi de 39 mois, la survie à court terme à deux ans est bonne avec 96.7% pour l’ensemble des cas, 99.2% pour les lymphomes hodgkiniens et 88.5% pour les lymphomes non hodgkiniens.
Cette étude montre qu’en France, la plupart des adolescents atteints de lymphome sont traités dans les services d’oncologie et d’hématologie pédiatrique selon des protocoles pédiatriques. La survie est excellente et le choix de la meilleure stratégie thérapeutique doit tenir compte de la morbidité à court et à long terme du traitement. Malgré des essais ouverts, notamment dans les centres pédiatriques, pour la plupart de ces pathologies sur toute la durée de l’étude, le taux d’inclusion dans les essais cliniques reste faible. Des efforts doivent être réalisés pour traiter les adolescents de façon homogène dans des unités spécialisées favorisant l’inclusion dans des essais cliniques qui permettront les progrès dans la prise en charge et notamment la réduction de la morbidité liée au traitement.
Une deuxième étude sur les lymphomes de l’adolescent. Le Dr Alexandre Theron, interne au CHU de Montpellier et le Dr Laurence Brugières de l’Institut Gustave Roussy, ont eux réalisé un travail collaboratif concernant la prise en charge des lymphomes chez les adolescents en démontrant les bénéfices d’une prise en charge pédiatrique avec une inclusion plus importante dans des essais cliniques. Les lymphomes de l’adolescent sont essentiellement pris en charge en pédiatrie avec un excellent pronostic.
La base de données du registre national du cancer de l’enfant (RNCE), et les bases de données des études protocolaires ont permis d’étudier l’épidémiologie et le parcours de soin des adolescents atteints de lymphome en France entre 2011 et 2014 (2).
Au total, 448 adolescents ont été pris en charge pour un lymphome sur cette période et l’équipe pédiatrique du CHU de Montpellier a pu analyser la prise en charge de 437 d’entre eux. Il s’agissait de lymphomes Hodgkiniens dans 75% des cas puis de lymphomes non-hodgkiniens avec essentiellement des formes B matures dans les autres cas. 70% de ces jeunes patients ont été traités dans un service de pédiatrie. Une majorité des adolescents, 72% des cas de lymphome hodgkiniens et 76% des cas de lymphomes non hodgkinien ont été traité selon des protocoles pédiatriques.
Sur l’ensemble de la période, seulement 36% des patients traités pour un lymphome hodgkiniens et 32% des patients traités pour un lymphome non hodgkinien ont été inclus dans un essai clinique. Les adolescents pris en charge en pédiatrie étaient plus fréquemment inclus dans des essais cliniques que ceux pris en charge dans les services d’hématologie. Pour l’ensemble des lymphomes, avec une durée moyenne de suivi de 39 mois, la survie à court terme à deux ans est bonne avec 96.7% pour l’ensemble des cas, 99.2% pour les lymphomes hodgkiniens et 88.5% pour les lymphomes non hodgkiniens.
Cette étude montre qu’en France, la plupart des adolescents atteints de lymphome sont traités dans les services d’oncologie et d’hématologie pédiatrique selon des protocoles pédiatriques. La survie est excellente et le choix de la meilleure stratégie thérapeutique doit tenir compte de la morbidité à court et à long terme du traitement. Malgré des essais ouverts, notamment dans les centres pédiatriques, pour la plupart de ces pathologies sur toute la durée de l’étude, le taux d’inclusion dans les essais cliniques reste faible. Des efforts doivent être réalisés pour traiter les adolescents de façon homogène dans des unités spécialisées favorisant l’inclusion dans des essais cliniques qui permettront les progrès dans la prise en charge et notamment la réduction de la morbidité liée au traitement.
1 – Un lymphome est un cancer du système lymphatique, le principal élément du système immunitaire de l’organisme. C’est une maladie qui implique des cellules de la famille des globules blancs, appelées lymphocytes. Le lymphome est le 5ème cancer le plus fréquent en France.
2 – Les lymphomes sont les plus fréquentes des tumeurs malignes de l’adolescent et représentent plus de 20% des cancers chez les 15-17 ans. En France, les patients de cette tranche d’âge peuvent être traités comme des grands enfants ou de jeunes adultes avec des différences de traitement en fonction du lieu de prise en charge.