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Mai 2013 : De l’alerte au coronavirus à l’inauguration du salon santé autonomie, 31 jours d’actu santé non stop

Jeudi 9 mai 2013, un homme de 65 ans atteint du nouveau coronavirus baptisé nCoV était transféré du service de réanimation du Centre Hospitalier de Douai au CHRU de Lille pour être placé en soins intensifs. Il s’agissait du 1er cas français d'infection respiratoire aiguë « proche du SRAS » précisait l’AFP du 8 mai ; cet agent infectieux a déjà touché 30 patients dans le monde et en a tué 18, principalement dans la péninsule arabique...

Jeudi 9 mai 2013, un homme de 65 ans atteint du nouveau coronavirus baptisé nCoV était transféré du service de réanimation du Centre Hospitalier de Douai au CHRU de Lille pour être placé en soins intensifs. Il s’agissait du 1er cas français d’infection respiratoire aiguë « proche du SRAS » précisait l’AFP du 8 mai ; cet agent infectieux a déjà touché 30 patients dans le monde et en a tué 18, principalement dans la péninsule arabique. « Il n’existe aucun traitement s’inquiète Benoît Guéry, le chef du service d’infectiologie du CHRU de Lille qui juge son état très sérieux.» au micro de France Info.
Le patient,  suivi pour une maladie chronique, semble avoir contracté le virus lors d’un voyage à Dubaï. Le 23 avril, il avait été hospitalisé à Valenciennes puis transféré 6 jours plus tard à l’Hôpital de Douai. Dans le Figaro  du 9 mai,  Damien Mascret note que la période de contamination est estimée à 10 jours et que l’infection se traduit par des symptômes de fièvre, toux, essoufflement et difficultés respiratoires.
Le 12 mai, le Ministère confirmait la contamination du voisin de chambre du premier malade – lors de son séjour au CH de Valenciennes du 27 au 29 avril dernier. Le malade a été hospitalisé en réanimation au CHRU de Lille. Les médias préviennent alors le public que le virus se transmet de manière aéroportée.
Le Ministère de la Santé suit de très près cette menace. Il a communiqué sur les  trois enquêtes menées par l’Institut de veille sanitaire auprès des personnes de l’entourage et des soignants du premier malade et de la deuxième personne hospitalisée à Lille et aussi des personnes ayant participé au même voyage organisé dans la péninsule arabique que le premier patient. Un numéro vert 0800 1300 00 du lundi au samedi de 9h à19h a été ouvert pour répondre au public.
Le 28 mai, le premier patient de 65 ans décédait. La triste nouvelle a été annoncée par le CHRU de Lille où le malade était hospitalisé en réanimation, en isolement dans une chambre en dépression et placé sous circulation extra corporelle depuis le 9 mai.
Le second patient est toujours hospitalisé dans le centre de réanimation du CHRU, placé lui aussi sous circulation extracorporelle, son état est qualifié de "stable mais toujours très sérieux".
Les médias radios, télévisés et la presse écrite ont repris la dépêche de l’AFP " Ce nouveau virus, désormais désigné par l’OMS comme le Syndrome respiratoire coronavirus du Moyen-Orient (MERS), a affecté depuis septembre dernier 44 personnes, dont 24, désormais, sont décédées." précise l’agence.
Au chapitre des avancées médicales, les français retiendront le coeur artificiel de Carmat que les chirurgiens peuvent désormais implanter sur l’homme. "Le rêve du célèbre chirurgien cardiaque Alain Carpentier (…)  va devenir réalité après vingt ans d’un développement acharné." s’enthousiasme Chantal Houzelle dans les Echos du 14 mai. La pose de cette bioprothèse est désormais possible en la Belgique, la Pologne, la Slovénie et l’Arabie Saoudite. En France l’Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé  (ANSM) réclame un complément d’information concernant l’expérimentation vétérinaire. "Dès son feu vert, trois équipes françaises sont fin prêtes à intervenir à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, au CHU de Nantes et au Centre chirurgical Marie-Lannelongue, car le Comité de protection des personnes a d’ores et déjà donné son accord." précise la journaliste. Le compte à rebours pour une 1ère mondiale vient de commencer.
A Paris, la fermeture des Urgences de l’Hôtel-Dieu continue à faire polémique tandis qu’en Suisse, Sophie  Davaris dénonce la mauvaise organisation cet hiver des Hôpitaux Universitaires de la ville  dans la Tribune de Genève du 8 mai :  temps d’attente trop longs ayant « selon les sources de la journaliste » entraîné trois décès. Le président du conseil d’administration Michel Halpérin des HUV avance deux raisons «  un personnel insuffisant et une dispersion des efforts. Beaucoup de personnes se rendent aux urgences alors qu’elles n’en ont pas vraiment besoin ». Selon le Directeur médical Pierre Dayer sont aussi en  cause : la population vieillissante, des cas graves, une grippe virulente au moment des vacances scolaires lorsque de nombreux cabinets de ville sont fermés. Et une nouvelle habitude des médecins qui hospitalisent leurs patients en les envoyant directement aux Urgences au lieu de les adresser à un service spécialisé. Au Canada, le huitième palmarès annuel des urgences publié le 8 mai par La Presse fait état d’un léger mieux.  « Si la situation de la plupart des établissements québécois stagne, une poignée de ceux-ci sont parvenus à améliorer leur temps d’attente de façon significative. » passant de 25h42 à 18h12 avec une médiane de 14h24. « En moyenne, les Québécois ont patienté 17h30 dans les salles d’urgence de la province. C’est très loin de la cible de 12 heures du ministère de la Santé, le standard jugé médicalement acceptable. Seulement 27 des 85 hôpitaux évalués dans le palmarès atteignent cette cible, et il s’agit dans presque tous les cas d’hôpitaux de campagne… » remarque Daniel Leblanc, journaliste du Droit. Des comparaisons qui intéresseront les usagers du système de santé français.
A noter également le dossier de Daniel Rosenweg du Parisien du 10 mai sur le coût excessif des médecins intérimaires pour l’hôpital et résume ainsi l’impossible équation que les établissements doivent résoudre : Sachant que la rémunération d’un remplaçant ne peut normalement dépasser 330 euros par jour, comment trouver un médecin quand les prix du marché oscillent entre 600 et 1500 euros ? Réponse dans un article intitulé « Florilège des petites embrouilles » où le journaliste liste les « solutions » imaginées par les hôpitaux : faire appel à un retraité (exemple d’un médecins de 75 ans), chercher un médecin étranger ou payer les frais de transport que les praticiens remplaçants puissent rentrer chez eux le week-end, rémunérer les jours d’astreinte à domicile comme des jours travaillés, piocher dans des enveloppes budgétaires sans rapport, surenchérir…
La pénurie touche aussi les hôpitaux des grandes agglomérations où un poste sur quatre, en moyenne, est vacant selon le Centre national de gestion des praticiens hospitaliers (CNG).

« Les Français préfèrent l’hôpital public » annoncent le 21 mai les quotidiens et les sites des hebdomadaires suite à la présentation des résultats de l’étude baromètre les français et l’hôpital réalisée par la FHF et TNS Sofres. Un attachement qui perdure année après année « Malgré les salles d’attente surchargées, malgré les heures d’attente » l’AFP retient que « 81% des personnes interrogées ont une bonne opinion des hôpitaux publics ("plutôt" à 67%, "très bonne" à 14%). Elles sont très attachées aux principes d’accessibilité financière (52%) et géographique (29%).
Un enthousiasme douché par le rapport de l’inspection des finances sur l’endettement des hôpitaux dont l’encours a triplé en moins de dix ans passant de 9 milliards d’euros en 2003 à plus de 24 milliards en 2011. Face à cette situation l’instance recommande une forte limitation du recours aux emprunts bancaires de court terme. Dans Les Echos du 27 mai  Vincent Collen reconnaît que « la très grande majorité des hôpitaux n’a pas de problèmes de trésorerie, mais une vingtaine d’entre eux sont dans une situation financière tendue » dont les CHU de Caen et de la Martinique et les hôpitaux de Lens ou d’Ajaccio. Pour l’heure, aucune décision n’est arrêtée mais un comité ministériel renforce sa surveillance, étudiant chaque demande au cas par cas. Les investissements ont d’ailleurs commencé à reculer. « Alors que les hôpitaux dépensaient 6 milliards d’euros par an, l’objectif est de réduire l’enveloppe consacrée aux investissements à 4,5 milliards par an en moyenne au cours des dix prochaines années ». conclut Vincent Collen.

Lors de l’inauguration du Salon Santé Autonomie le 28 mai, Marisol Touraine a dressé un bilan de sa première année à la tête du ministère des Affaires sociales et de la Santé et annoncé les prochaines mesures. Concernant l’hôpital elle a qualifié d’alarmiste le rapport de l’inspection général des finances sur l’endettement alors que la situation budgétaire globale des hôpitaux était excédentaire en fin d’exercice 2012. Elle a aussi insisté sur la progression de l’autonomie des établissements et rappelé son engagement en faveur des hôpitaux en difficulté. 
A venir : le décret sur le statut de praticien médical de territoire devrait être publié d’ici l’été et  celui sur les CME est en cours. En octobre est attendu le rapport sur les urgences confié au Pr Carli qui doit identifier les sites connaissant une situation particulièrement tendue. A noter qu’il est aussi prévu d’accélérer le déploiement de médecins correspondants du Samu. A ce titre, les ARS disposent d’une  enveloppe spécifique.
D’ici l’été, les agences devront finaliser la première partie des schémas régionaux d’investissement en santé. Quant au Comité de réforme de la tarification hospitalière, la ministre attend des propositions pour encourager les acteurs à coopérer. Marisol Touraine a également confié à Claire Compagnon une mission sur la représentation des usagers dans les établissements. La restitution est prévue pour octobre.
Enfin, la ministre a désigné les huit régions expérimentatrices des parcours de soins des personnes âgées (Paerpa) de seconde génération : Aquitaine, Centre, Île-de-France, Limousin, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire.

Marie-Georges Fayn


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