1 personne sur 5 vît avec un mal de dos depuis au moins 3 mois et les lombalgies sont très fréquentes : 80 % des français auront mal au dos au moins une fois dans leur vie. Pour éviter que ces douleurs ne s’installent, le CHU de Grenoble a mis sur pied un programme de réadaptation et d’éducation précoce nommé « le module dos » .
Ces douleurs récurrentes ont des répercussions sur les activités quotidiennes et amènent de nombreux patients à consulter des rhumatologues pour leur mal de dos (lombalgie, radiculalgie, sciatique…). L’évolution redoutée est la chronicité de la maladie.
La lombalgie se manifeste par des douleurs siégeant dans le bas du dos. C’est une manifestation clinique de différentes pathologies affectant diverses structures anatomiques : disques, ligaments, articulaires postérieur, muscles, racines nerveuses. Elle peut même se transformer en sciatique lorsque la douleur dépasse le genou.
Extrêmement fréquentes, les lombalgies évoluent favorablement en quelques semaines dans la majorité des cas. Toutefois, chez 10 % des patients ce mal devient chronique entrainant une altération durable de la qualité de vie. 3e cause de mise en invalidité la lombalgie pèse lourd dans le budget de la sécurité sociale : 80 % des coûts médicaux sont liés à la lombalgie. Et pour ces patients chroniques, les thérapeutiques médicamenteuses et les rééducatives habituelles sont inefficaces.
Face à l’augmentation des lombalgies chroniques dans notre société, des solutions pour réduire leurs nombres et leur coût pour le système de santé ont été élaborées. Au CHU de Grenoble, le programme de réadaptation et d’éducation nommé « le module dos » poursuit plusieurs objectifs :
– accroître les connaissances du patient sur sa pathologie rachidienne dans le but de le rassurer par rapport à la « solidité » de son dos et les connaissances sur la gestion des médicaments ;
– lui enseigner les moyens de mieux gérer sa douleur (TENS, chaleur, ceinture, relaxation…) ;
– lui apprendre une gestuelle d’économie rachidienne avec une mise en application pratique (situations rencontrées par le patient dans sa vie quotidienne : ménage, courses, bricolage, jardinage, ordinateur… mais aussi dans sa vie professionnelle) ;
– lui apprendre également des techniques de manutention augmentant ses compétences dans le port de charge pour permettre de moins appréhender ce type d’effort ;
– lutter contre la peur du mouvement par la reprise de l’activité physique (balnéothérapie, travail sur appareil de musculation fitness, gymnastique de type gainage…) pour diminuer la douleur, se rassurer sur ses capacités, et aider à trouver « le bon mode d’emploi » pour redémarrer en sécurité ses activités antérieures sportives et professionnelles.
En pratique
Le stage est animé par une équipe pluridisciplinaire. Sa durée est de 5 jours (du lundi au vendredi) et correspond au temps hebdomadaire moyen de travail (35 heures). Le nombre de patients par stage est de 5 ce qui permet à la fois un suivi individuel de chaque participant et la réalisation d’une dynamique de groupe stimulante pour aider le patient à sortir de ses comportements habituels face à la douleur.
Les patients ayant bénéficié du module dos constatent de considérables améliorations :
• le nombre d’arrêt de travail diminue dans les mois qui suivent ce module ;
• le nombre de patients pratiquant régulièrement une activité physique augmente ;
• 55 % des patients affirment consommer moins de médicaments (32 % de ces 55 % arrêtent même de prendre des médicaments) ;
• 76 % annoncent avoir une meilleure gestion de leurs douleurs.
Dossier : L’obésité
Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.