A Montpellier, un nouvel essai clinique contre la Maladie d’Alzheimer

Le CHU de Montpellier a débuté une étude pilote évaluant l’efficacité d’un nouveau dispositif médical développé par la société REGEnLIFE. Associant un casque et un plastron abdominal, l’appareil cible en même temps le cerveau et l’intestin. L’étude recrute des patients volontaires atteints de la maladie d’Alzheimer entre 55 et 85 ans disponibles 25 minutes par jour, 5 jours par semaine, pendant deux mois.
Le CHU de Montpellier a débuté une étude pilote évaluant l’efficacité d’un nouveau dispositif médical développé par la société REGEnLIFE. Associant un casque et un plastron abdominal, l’appareil cible en même temps le cerveau et l’intestin. L’étude recrute des patients volontaires atteints de la maladie d’Alzheimer entre 55 et 85 ans disponibles 25 minutes par jour, 5 jours par semaine, pendant deux mois.
L’essai thérapeutique lancé par le CHU de Montpellier se déroule au Centre Mémoire de Ressources et de Recherche (CMRR) au sein du département de Neurologie du CHU de Montpellier. Depuis le mois de septembre, des volontaires, âgés de 55 à 85 ans, atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade léger à modéré sont recrutés. Les patients bénéficient de séances quotidiennes (25 minutes par jour, 5 jours par semaine) avec le dispositif REGEnLIFE pendant 2 mois.
Le Pr Audrey Gabelle, responsable de l’équipe, étudie les effets thérapeutiques de cette nouvelle approche. Les patients sont évalués par des tests cliniques, neuropsychologiques, et imagerie en IRM pendant 3 mois. Actuellement, les patients présentent une bonne acceptabilité du traitement. 

Pas de médicaments remboursés 

Avec près de 1 million de malades d’Alzheimer en France alors que 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, l’épidémiologie est galopante et l’impact économique et sociétal est immense. Les médicaments prescrits dans le cadre de la maladie d’Alzheimer ont été déremboursés par la Sécurité Sociale et suite à plusieurs échecs thérapeutiques, aucun nouveau traitement médicamenteux n’est aujourd’hui en mesure d’arriver rapidement sur le marché. Toutefois, industriels et chercheurs continuent d’émettre de nouvelles hypothèses sur le traitement de la maladie. 
Afin de répondre à des enjeux de santé publique liés à une maladie qui touche des sujets âgés et fragilisés, la société REGEnLIFE a opté pour le développement d’une technologie non-invasivea priori sans ou avec peu d’effets indésirables et peu contraignante pour le patient. Le coût du traitement est également prévu pour être accessible aux patients et aux systèmes de santé pour un déploiement à grande échelle. Il s’agit d’une technologie inédite en photothérapie.
L’entreprise est partie de l’hypothèse que l’axe cerveau-intestins est impliqué dans le développement de la maladie d’Alzheimer ou du vieillissement cérébral ; et que certaines formes d’émissions électromagnétiques pourraient permettre de prévenir, voire de traiter de manière non invasive cette maladie. L’innovation a été testée à travers des expérimentations précliniques aux résultats probants et prometteurs.

L’importance du microbiote dans la maladie d’Alzheimer

Le microbiote intestinal humain, anciennement appelé flore intestinale humaine, est l’ensemble des micro-organismes qui se trouvent dans le tube digestif humain. Il ne s’agit pas uniquement de bactéries intestinales, mais de celles de tout le système gastro-intestinal.
Au regard de l’importance, maintenant démontrée, du rôle du microbiote intestinal dans de nombreux troubles neurologiques, celui-ci pourrait désormais être considéré comme une nouvelle cible thérapeutique pour le traitement de la maladie d’Alzheimer. De plus, la combinaison de multiples cibles apparaît actuellement comme une possible stratégie thérapeutique des troubles aussi complexes que les atteintes neurodégénératives.

A l’origine de la technologie : Une startup de Montpellier

Suite à différentes études, l’entreprise REGEnLIFE a développé un prototype dédié au traitement de la maladie d’Alzheimer avec des résultats prometteurs sur la mémoire tout en impactant le microbiote intestinal. REGEnLIFE a participé en octobre 2018 à la conférence internationale Clinical Trials in Alzheimer’s Disease (‘Etudes cliniques pour la maladie d’Alzheimer’) à Barcelone. Des équipes cliniques du monde entier se sont réunies pour échanger leurs derniers résultats dans l’objectif d’identifier les stratégies thérapeutiques de demain. REGEnLIFE a ainsi saisi l’opportunité de présenter en avant-première ses derniers travaux scientifiques menés avec les sociétés Amylgen (Montpellier) et Vaiomer (Toulouse). Ces travaux ont également été présentés au congrès Photonics West à San Francisco début février 2019.
La société REGEnLIFE, dirigée par Guillaume Blivet, est incubée au BIC Montpellier et a obtenu le prix du « produit du futur de l’année » au concours des Inn’Ovations en région Occitanie. 
Les patients souhaitant participer à ce projet, sont invités à contacter l’équipe du Pr Audrey Gabelle : etudes-prevention-cmrr@chu-montpellier.fr ou 04 67 33 04 04.

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