Maladie du foie gras (NASH): un test de dépistage non invasif en cours de validation à Angers

Appelée maladie du foie gras, la stéatohépatite non alcoolique (ou NASH) se décèle par une biopsie, un dépistage par prélèvement d’un fragment d’organe qui pourrait, d'ici 2021, être remplacé par une simple analyse de sang. Tel est l’enjeu d’un nouveau test hépatique dont la validité clinique est étudiée conjointement par une société de technologie médicale* et par les hépatologues du CHU d’Angers. Fin juin, un accord entérinant cette collaboration a été signé. Des millions de patients français sont concernés par cette recherche prometteuse.

Appelée maladie du foie gras, la stéatohépatite non alcoolique (ou NASH) se décèle par une biopsie, un dépistage par prélèvement d’un fragment d’organe qui pourrait, d’ici 2021, être remplacé par une simple analyse de sang. Tel est l’enjeu d’un nouveau test hépatique dont la validité clinique est étudiée conjointement par une société de technologie médicale* et par les hépatologues du CHU d’Angers. Fin juin, un accord entérinant cette collaboration a été signé. Des millions de patients français sont concernés par cette recherche prometteuse.

5 % de la population adulte touchée par la NASH

La stéatohépatite non alcoolique (ou NASH) est une conséquence possible des désordres métaboliques tels que l’obésité ou le diabète de type 2. On estime que plus de 5 % de la population des pays développés est touchée par la NASH. Ses principales conséquences sont la cirrhose et le carcinome hépato-cellulaire.

Aujourd’hui, un examen histologique du foie par biopsie est nécessaire pour identifier et diagnostiquer la NASH.
Le développement d’une nouvelle méthode non invasive est donc un besoin reconnu par les autorités de santé public et nécessaire pour améliorer la prise en charge des patients. La solution pourrait  bien être le test de dépistage non invasif de la NASH établi à partir d’une simple goutte de sérum. L’objectif ambitieux de cette recherche est d’obtenir les approbations réglementaires nécessaires pour la commercialisation en 2021.

Le test de dépistage non invasif est une technologie brevetée qui associe l’enregistrement de la signature métabolique du sérum sanguin par moyen infrarouge via la plateforme SPID™ et la délivrance d’un score diagnostique grâce à un algorithme propriétaire. Ce test a été élaboré sur la base de plusieurs biobanques provenant de patients souffrant de la NASH et ayant subi une biopsie du foie. L’objectif principal de cette collaboration est de mettre à disposition la plateforme SPID au sein du service d’hépatologie du CHU d’Angers et de sept autres centres hospitalo-universitaires associés afin d’évaluer de manière prospective jusqu’à 1 000 patients en deux ans.
« Nous sommes très heureux d’annoncer cette collaboration qui concrétise une étape importante dans la recherche contre la NASH », se félicite Jérôme Bernard, Directeur Général de DIAFIR qui poursuit « Je suis ravi de cette collaboration, qui permettra de faire du test un outil de diagnostic in vitro (DIV) pour l’identification des patients NASH. »
De son côté, Jérôme Boursier, M.D., Ph.D, Hépatologue au CHU d’Angers souligne l’importance de ce projet de recherche clinique conjoint : « Il n’existe toujours pas d’outil non-invasif validé pour le diagnostic de NASH. Dans ce contexte, DIAFIR apporte un dispositif innovant à la famille des tests hépatiques non invasifs. Leur nouvelle technologie de spectroscopie permet d’identifier les patients à risque de NASH en moins d’une heure, positionnant ainsi la plateforme SPIDTM comme porte d’entrée de la prise en charge du patient en pratique clinique. »
Le service d’Hépato-Gastro-entérologie du Centre Hospitalier Universitaire d’Angers est spécialisé dans le développement et la validation (diagnostic, pronostic) de tests non invasifs hépatiques. En collaboration avec les services d’Anatomopathologie, de Biochimie, de Radiologie ainsi que le Centre de Ressources Biologiques du CHU, ils s’appuient sur leur connaissance des hépatites virales chroniques pour travailler dans le domaine de la NASH. Le service propose des solutions pour identifier les patients présentant une maladie active. Par son expertise et son engagement dans la recherche, il peut les faire bénéficier des nouveaux traitements actuellement en cours d’évaluation dans les essais cliniques.
*DIAFIR est spécialisée dans le développement de test de diagnostic in vitro innovants pour améliorer la détection et le suivi des patients atteints de maladies métaboliques chroniques ou de pathologies infectieuses.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.

Dr Jean-Victor Blanc : « On sort des tabous qui ont trop longtemps englobé les troubles psychiques »

Changer le regard du grand public sur la santé mentale. C’est la mission que s’est donné Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital Saint Antoine à Paris et auteur du livre Pop & Psy. Et pour déstigmatiser et sensibiliser le plus grand nombre aux troubles psychiques, quoi de plus accessible que d’utiliser les films et les séries. Rencontre.