Maladies respiratoires : l’aggravation des symptômes en cas de pollution confirmé par une étude

L’étude PolluBPCO menée à Amiens a démontré la corrélation entre les pics de consultations aux urgences et/ou d’hospitalisations pour cause d’exacerbation de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et les variations des concentrations de polluants dans l’air, pendant et en-dehors des épisodes de pollution. Les chercheurs ont analysé les données de 168 patients qui ont consulté 240 fois au CHU Amiens-Picardie ou à la Clinique de l’Europe pour exacerbations de BPCO entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017. En mettant en évidence le lien entre sur-hospitalisation des plus fragiles et trop forte concentration en particules (PM10, PM2.5), de dioxyde d’azote et d’ozone sur la santé, les spécialistes entendent sensibiliser les patients et le grand public à la menace sanitaire que représente la pollution atmosphérique.

L’étude PolluBPCO menée à Amiens a démontré la corrélation entre les pics de consultations aux urgences et/ou d’hospitalisations pour cause d’exacerbation de la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) et les variations des concentrations de polluants dans l’air, pendant et en-dehors des épisodes de pollution. Les chercheurs ont analysé les données de 168 patients qui ont consulté 240 fois au CHU Amiens-Picardie ou à la Clinique de l’Europe pour exacerbations de BPCO entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017. En mettant en évidence le lien entre sur-hospitalisation des plus fragiles et trop forte concentration en particules (PM10, PM2.5), de dioxyde d’azote et d’ozone sur la santé, les spécialistes entendent sensibiliser les patients et le grand public à la menace que représente la pollution atmosphérique.
Ils espèrent aussi que ces résultats vont inciter les pouvoirs publics à prendre des décisions pour améliorer la qualité de l’air. Enfin, cette connaissance plus fine leur permet de mener auprès des patients des actions spécifiques d’information afin prévenir ces crises comme la remise aux patients de brochures sur la qualité de l’air et sur les recommandations sanitaires.

Une cohorte de 168 patients

La plupart des patients suivis (62% d’hommes et 38% de femmes) vivaient en milieu péri-urbain, étaient âgés en moyenne de 69,2 ans et souffraient d’une BPCO à un stade avancé. 65 % des consultations ont abouti à une hospitalisation et 96,4 % des patients avaient des antécédents de tabagisme. Les patients du CHU avaient une BPCO plus sévère que ceux de la Clinique. Parmi ces 168 patients, près d’un quart ont fait 35 (24,4%) ont fait 2 exacerbations ou plus. A noter que 2 patients ont eu 7 passages et un patient 12 passages. Des analyses statistiques ont été réalisées sur ces patients concernés par des exacerbations fréquentes.

3 à 5 jours : délais entre pic de pollution aux particules PM10 et pic de consultations

Le nombre moyen de consultations pour cause d’exacerbations de la BPCO est de 0,65 patient par jour en 2017. L’étude des données d’inclusion a permis de considérer qu’une augmentation à 6 patients ou plus sur 3 jours était un pic de consultations. En dehors de juin, où beaucoup de patients ont consulté aux urgences pour exacerbations de leur BPCO, la majorité des patients ont consulté durant les périodes hivernales (janvier à avril et décembre). Le mois d’août a été le mois avec le moins d’inclusions (probablement lié à de nombreux facteurs : pas de grippe, pas de pic de pollens, pas de pic de pollution et période de vacances scolaires). 
Concernant la qualité de l’air en 2017, les valeurs réglementaires annuelles ont été respectées par toutes les stations de mesures d’Amiens Métropole, sauf les objectifs à long terme pour la protection de la santé et la protection de la végétation pour l’ozone, ainsi que l’objectif de qualité pour les particules fines PM2.5. Des épisodes de pollution ont néanmoins été recensés pour les particules PM10 ainsi que pour l’ozone.En hiver, les pics de consultations ont eu lieu entre 3 et 5 jours après le début de l’épisode de pollution aux particules PM10 et en lien également avec la grippe. En été, la canicule a eu une incidence sur le pic de consultations observé, concomitant à un pic d’ozone.
L’étude a été conduite par le CHU Amiens-Picardie et l’Observatoire de l’Air (ATMO) des HAUTS-DE-FRANCE.
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