Maladies Inflammatoires Chroniques de l\’Intestin (MICI), une prise en charge spécialisée et innovante

La fréquence de ces maladies est en augmentation dans le monde sans doute en raison des modifications alimentaires et environnementales. En France près de 250 000 personnes en sont atteintes, avec un pic de prévalence entre 20 et 30 ans. Le service de Gastro-Entérologie du CHU de Saint-Etienne, dirigé par le Pr Jean-Marc Phelip, propose de nouvelles prises en charge qui ont considérablement amélioré la vie des patients.

Les MICI, sources de complications graves et invalidantes

Parmi les MICI la maladie de Crohn peut atteindre tous les segments du tube digestif (de la bouche à l’anus) et la rectocolite hémorragique (RCH) est localisée au niveau du côlon. L’atteinte, l’étendue et la gravité de ces maladies sont vues en endoscopie et/ou en radiologie par IRM. Leur évolution est marquée par des poussées, sources peu à peu de complications graves et invalidantes, qui vont nécessiter un geste chirurgical. Ainsi, avant l’aire récente de nouveaux traitements très ciblés, 75% des maladies de Crohn étaient opérés au moins une fois dans les 10 ans suivant leur découverte, et près d’un patient sur 4 porteurs d’une RCH devait avoir une colectomie totale.

Des thérapeutiques plus ciblées et intensives grâce à la recherche clinique

Une prise en charge thérapeutique très ciblée, avec des stratégies plus intensives d’emblée, change aujourd’hui l’histoire naturelle de nos patients. Beaucoup de ces nouveaux traitements s’initient après éducation en hôpital de jour.

De nouvelles molécules d’avenir sont étudiées dans le service en accord avec le patient dans le cadre d’essais internationaux. Ces essais permettent d’élargir au plus vite l\’arsenal thérapeutique et parfois de sortir d’une impasse clinique. Les nombreuses avancées en recherche clinique du service, dans les domaines de la pharmaco-immunologie et de la virologie, ont bénéficié de publications internationales.

Une unité de recherche fondamentale de l\’université stéphanoise (GIMAP dont est responsable le Pr Bruno Pozzetto) s’intéresse également aux MICI. Le rôle de certains virus, plaquettes et candida albicans font l’objet d’études.

Une prise en charge pluridisciplinaire

Sur le plan clinique, plus de 700 patients porteurs de MICI sont suivis dans le service de Gastro-Entérologie. Il s’agit d’une prise en charge pluridisciplinaire afin d’apporter des soins les plus appropriés aux patients.

Une réunion mensuelle de concertation entre différents gastroentérologues de ville et de l’hôpital permet de proposer un choix thérapeutique en fonction du cas rapporté.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.

Dr Jean-Victor Blanc : « On sort des tabous qui ont trop longtemps englobé les troubles psychiques »

Changer le regard du grand public sur la santé mentale. C’est la mission que s’est donné Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital Saint Antoine à Paris et auteur du livre Pop & Psy. Et pour déstigmatiser et sensibiliser le plus grand nombre aux troubles psychiques, quoi de plus accessible que d’utiliser les films et les séries. Rencontre.