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Médecine : des pionnières incognito !

Leurs images restent rares sur les supports de communication qui évoquent l’histoire de la médecine. Plus prolixe, Internet cite la première femme de France diplômée de la faculté de médecine de Paris (Madeleine Brès, reçue en 1875 pour une thèse sur « La mamelle et l’allaitement ») et l’unique femme médecin présente à Verdun en 14/18, Nicole Gérard-Mangin, mobilisée grâce au préjugé culturel et administratif de l’époque n’imaginant pas un seul instant qu’elle puisse être une femme ! En revanche, trouver les noms et les histoires des pionnières qui ont ouvert la voie de ces études restent une gageure. Il faut dire que le chemin n’a pas été facile pour elles, à une époque où la spécialité était considérée « par nature » inadaptée aux femmes selon le neurologue et académicien Jean Martin Charcot tel qu’il le développera dans un commentaire de thèse en 1888. Décidées à faire reconnaître leurs compétences et prêtes à se battre contre les préjugés, ces pionnières méritent d'être saluées. Re.Med.* et Réseau CHU leur rendent hommage en ce 8 mars, journée de la femme.

Leurs images restent rares sur les supports de communication qui évoquent l’histoire de la médecine. Plus prolixe, Internet cite la première femme de France diplômée de la faculté de médecine de Paris (Madeleine Brès, reçue en 1875 pour une thèse sur « La mamelle et l’allaitement ») et l’unique femme médecin présente à Verdun en 14/18, Nicole Gérard-Mangin, mobilisée grâce au préjugé culturel et administratif de l’époque n’imaginant pas un seul instant qu’elle puisse être une femme ! En revanche, trouver les noms et les histoires des pionnières qui ont ouvert la voie de ces études restent une gageure. Il faut dire que le chemin n’a pas été facile pour elles, à une époque où la spécialité était considérée  « par nature » inadaptée aux femmes selon le neurologue et académicien Jean Martin Charcot tel qu’il le développera dans un commentaire de thèse en 1888. Décidées à faire reconnaître leurs compétences et prêtes à se battre contre les préjugés, ces pionnières méritent d’être saluées. Re.Med.* et Réseau CHU leur rendent hommage en ce 8 mars, journée de la femme.
La recherche est complexe. Depuis 1868, date de l’autorisation nationale donnée aux femmes de faire des études de médecine en France (un siècle et demi…seulement), les multiples structurations des universités, les organisations et réorganisations des études de médecine, le rattachement des écoles aux facultés déjà existantes, obligent les curieux (ses) à se plonger dans d’abondantes archives universitaires et municipales. Des documents dont le classement, qui plus est, ne répond que très rarement à cette question pourtant légitime : qui sont les premières femmes médecins ? Pourtant le sujet a de l’intérêt. Ne serait-ce que parce qu’il permettrait d’éclairer autrement le milieu médical, le mettant en perspective avec l’évolution des mentalités sur l’accès des femmes au savoir et aux études supérieures, ou avec le partage des connaissances scientifiques se rapportant au corps humain. Il y a là sans doute des pistes à approfondir au-delà de la clinique pour explorer la réalité d’un milieu « misogyne » (Le Quotidien du Médecin 8.2.2018).
Quoi qu’il en soit, Re.Med.* et Réseau CHU ont recensé ces pionnières dans les diverses académies de France appuyés par la Conférence nationale des Doyens et son président Pr. Jean Sibilia.  Premier constat : la question n’est pas nouvelle puisqu’en 1900, Mélanie Linpinska, soutenait sa thèse de doctorat en médecine sur « L’histoire des femmes médecins » qui note à l’époque « Depuis 1895 le nombre des étudiantes a diminué en France sans doute lié à l’instauration d’un nouveau régime rendant l’étude de la médecine plus longue et plus difficile ». La recherche actuelle est loin d’être close**, mais en ce 8 mars 2018, il nous a paru opportun de partager quelques informations. Les prénoms de ces femmes, les thématiques de leurs travaux, évoquent à eux seuls les images d’un temps qui est seulement un hier.
Marie Ernestine Roussel : première femme médecin installée à Rouen. Cette diplômée de la faculté de l’académie de médecine de Paris en 1890, a dû rencontrer Anna Robineau, première interne titulaire à Rouen également en 1986 et prix d’Anatomie du Conseil Général.
Camille Borix : reçue à l’Ecole de Médecine de la Faculté de Montpellier en 1882 laquelle avait ouvert ses amphis aux femmes en 1868. A noter que cette Faculté créée au 12 e siècle est la plus ancienne Faculté de médecine en exercice au monde.
Denise Ponsolle : première étudiante en médecine qui s’inscrit en 1916 (elle a 22 ans) à l’Ecole préparatoire d’Angers, rattachée à la Faculté de médecine de Paris. Avant elle, toujours à Angers, Marie Reless-Rosenbann s’installe comme médecin. Elle avait été diplômée à 25 ans par la faculté de médecine de Paris.
Marie louise Chevrel : première femme interne des hôpitaux de Rennes en 1923. Elle a édité une, revue brochée « Femmes médecins » sous le signe de la déesse crétoise de la santé « Hygie ». Elle était la fille d’un dermatologue de l’Hôtel Dieu de Rennes et d’une journaliste militante féministe, Louise Bodin, appelée « La bolchévique aux Bijoux » .
Maria Daïreva : bulgare, elle est la 1ere à soutenir une thèse à la faculté de médecine de Nancy en 1899. Elle travaille avec le Pr Paul Vuillemin***, titulaire de la chaire d’histoire naturelle et mycologue qui, en opposition à Charcot déclarera à son propos : « Vous avez démontré que, par son travail et son énergie, la femme peut conquérir des droits nouveaux sans perdre aucune des qualités qui font l’honneur de son sexe. »
Laurence Verger
*La revue recherche du CHRU de Nancy prévoit de publier un numéro en juin 2018 intitulé « les femmes en recherche » qui sera en ligne sur href= »http://www.chru-nancy.fr » target= »_blank »
**Merci aux historien(ne)s et aux communicant(e)s pour leurs informations
***Percebois G. Le docteur Jean Paul Vuillemin (1861-1932). Bull Acad  Soc lorraines  Sciences 1973 ; 12 : 197-220.

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