Symbole d’une nouvelle ère architecturale hospitalière, Mercy, le nouvel hôpital « plots » messin répond aux nécessités de rationaliser les organisations et de regrouper les activités en un seul et même site. Un an après son ouverture, l’établissement de 776 lits et places vient d’être inauguré. L’occasion d’apprécier les premiers retours sur investissement : activité en augmentation de 5%, plus de 400 naissances en plus – soit près de 3 000 au total, essor de l’activité ambulatoire et de l’éducation thérapeutique, connectivité exemplaire à tous les niveaux… Retour sur les temps forts de ce chantier d’ampleur exceptionnelle qui en cours de réalisation a été redimensionné pour pouvoir intégrer un deuxième bâtiment, l’Hôpital-Maternité de Metz – soit un total de 125 000 m² pour un investissement de 340 millions d’euros (terrain et équipements)
« La reconstruction était indispensable, il fallait réunir toutes les spécialités médicales jusqu’alors éclatées sur cinq sites dont l’hôpital Bon-Secours en centre-ville, trop vétuste et exiguë. La maternité Sainte-Croix, repris par le CHR en 2009, souffraient des mêmes maux auxquels il faut ajouter les difficultés d’accès et de parking. Rappelle Véronique Anatole-Touzet, Directrice Générale du CHR. Aujourd’hui les messins peuvent s’enorgueillir de disposer d’un hôpital public de dernière génération ! ».
Pour le patient et autour de son parcours
La conception de l’hôpital de Mercy repose sur un choix médical et fonctionnel novateur, ni hôpital monobloc, ni hôpital pavillonnaire mais« hôpital plot », il concilie technicité et humanité et sécurité maximale. Chacun des 5 plots représente un ensemble architectural cohérent de pôles,(spécialités associées et complémentaires) et de plateaux d’hébergement.
Toutes les unités sont conçues de manière modulaire et peuvent s’adapter ainsi aux évolutions dans l’activité médicale. Modulaire et extensible, le bâtiment a intégré dès le départ des possibilités d’évolution. Une inscription dynamique dans l’espace qui contribue à l’optimisation des organisations et participe à la maitrise des coûts d’exploitation.
Une attention particulière a été portée à la gestion des flux, avec des axes et circulations séparées pour les urgences, les consultations, les séances de dialyse et de radiothérapie et la mise en œuvre d’un « axe rouge » reliant l’hélistation et les urgences au plateau technique lourd central*. Celui-ci regroupe à sur même niveau les blocs opératoires, les réanimations (réanimation pour les grands brûlés, réanimation cardiaque, réanimation polyvalente), le secteur de soins intensifs neuro-vasculaires, l’unité de soins intensifs cardiaques et le plateau de coronarographie.
Les patients apprécient l’accueil et le confort hôtelier optimum avec une grande majorité de chambres à un lit. L’ensemble des activités ambulatoires (consultations et hôpitaux de jour pour la médecine et les chimiothérapies) sont regroupées, facilement accessibles et ont été fortement développées.
Ambulatoire et éducation thérapeutique : deux longueurs d’avance
En matière d’alternative à l’hospitalisation traditionnelle, le CHR dispose d’une unité autonome de chirurgie ambulatoire développée dès 2008 dans l’ancien hôpital. En plein essor aujourd’hui, cette activité situe Metz-Thionville parmi les hôpitaux publics leaders. De même, un espace prévention-éducation-addictologie, en niveau de l’entrée, permet d’établir un lien avec l’ensemble des réseaux de ville, et avec les associations d’usagers.
Enfin, le CHR Metz-Thionville a reçu le "Label 2012 – Droits des usagers de la santé" de l’ARS de Lorraine, pour la création de sa maison des Usagers regroupant près de 30 associations.
Le CHR a aussi anticipé le Plan « Hôpital Numérique ». Le dossier médical du patient a totalement été informatisé dans un délai record et ceci bien avant l’ouverture de l’Hôpital de Mercy.
Les terminaux multimédia pour les patients, la table d’orientation numérique, les rappels de rendez-vous par SMS, l’e-carte multi-usage pour les professionnels, l’informatisation du transport patient, le développement dès 2009 de la télémédecine en radiologie mise en œuvre avec le CH de BRIEY (géré par une direction commune avec le CHR) et les radiologues libéraux, le bracelet électronique sécurisé pour les patients, l’expérimentation du DMP (dossier médical personnel), l’outil informatique unique en France du SAMU, illustrent la palette de facilités offertes par le 2.0. Saluée par l’Académie de Médecine, cette connectivité donne toutes ses chances à l’établissement dans le cadre des appels à projets à venir sur les territoires numériques, véritables Data Center hébergeant les données de santé du territoire ou encore le Pacte Lorraine signé par l’Etat et la Région.
Une efficience boostée
La construction de ce nouvel établissement, son ouverture il y a un an et les actions de restructuration qui l’ont accompagnées ont permis d’améliorer à la fois la situation économique et financière de l’établissement et la performance de l’utilisation des moyens et ressources mis à sa disposition. L’activité Médecine-Chirurgie-Obstétrique (champ tarifé à l’activité – T2A) depuis l’ouverture, présente une augmentation de près de 5 %. Le programme capacitaire initial a été largement optimisé. Près de 200 lits ont été fermés ou transformés depuis 2007, et de nombreuses réorganisations ont été mises en œuvre, favorisant l’amélioration de l’efficience interne.
Environ 70 lits non prévus initialement (transférés lors du déménagement et venant d’un autre site, l’Hôpital Félix Maréchal) ont permis d’optimiser le Nouvel Hôpital et ses surfaces. Les réorganisations ont été mises en œuvre dans le cadre d’un dialogue social très actif avec les organisations syndicales, dans le cadre d’un « comité social des réorganisations » mis en place depuis 2007 et qui se réunit très régulièrement.
Le coût global de l’opération de construction de l’ensemble hospitalier s’élève à 340 M€ (avec équipements) et est financé essentiellement par emprunt et par une subvention de l’Etat au titre du plan Hôpital 2007 de 44% du coût du projet.
La construction du nouvel Hôpital-Maternité de Metz, contigüe au Nouvel Hôpital a permis de réduire le montant du projet initial de construction de 70 M€ à 40 M€ soit 30 millions d’économies. Ouvert depuis 10 mois, le nombre de naissances de l’Hôpital femme-mère-enfant de Metz a augmenté de 16% et le nombre de naissances pris en charge devrait avoisiner les 3000 naissances en 2014.
Malgré le poids de la dette liée à l’investissement, le CHR a pu réduire son déficit qui avoisinait 13 M€ en 2007 à 3,4 M€ en 2012, et ce, malgré l’intégration d’hôpitaux privés très déficitaires (hôpital maternité Sainte Croix, en 2009, hôpital d’Hayange en 2012, hôpitaux de statut Espic), et cette politique de retour à l’équilibre financier a été soutenue par l’ARS de Lorraine.
Depuis l’ouverture de l’Hôpital de Mercy et de l’Hôpital femme, mère, enfant, des ajustements fonctionnels et organisationnels ont été opérés.
Après deux hivers 2012/2013 très difficiles suite à une forte augmentation du nombre de passages aux urgences, le CHR Metz-Thionville a lancé une réflexion sur la gestion des lits et crée une cellule de gestion des lits dès mai 2013. Le temps moyen de durée de passage a été ainsi diminué de 45 minutes soit 3 heures en moyenne.
Dans la continuité de l’ouverture du nouvel hôpital, le CHR Metz-Thionville a poursuivi son implication majeure dans les coopérations hospitalières. Il participe au GCS Grand Est avec les CHU du Grand Est. Un projet médical commun a été élaboré avec le CHU de Nancy sur 6 axes prioritaires (brulés, hématologie, chirurgie cardiaque, neurologie, prélèvements d’organes, transports SMUR). Dans le cadre de la Communauté Hospitalière de Territoire, un pôle territorial hospitalo-universitaire de chirurgie cardiaque, vasculaire et de transplantation a été créé entre le CHU de Nancy et le CHR Metz-Thionville. Le CHR a également engagé l’élaboration d’un projet médical commun avec l’Hôpital militaire d’Instruction des Armées Legouest, dans le cadre du projet du service de santé des Armées.
Enfin, le CHR coopère depuis longtemps également avec la médecine de ville qui participe au bon fonctionnement du SAMU et aux 21 programmes d’éducation thérapeutique labellisés du CHR.
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*Le plateau technique situé au cœur du nouvel hôpital a été totalement modernisé et renforcé. Il dispose de 17 salles d’opération, 5 salles d’endoscopie, 2 salles de coronographie, 4 gamma cameras, 1 Petscan, 3 accélérateurs de particules, 1 IRM, 2 scanners et de laboratoires spécialisés très bien équipés, avec notamment une chaîne de gestion des prélèvements totalement automatisée.
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