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Mimivirus, Mamavirus, Sputnik: découverte d’infection de virus à virus

Jeudi 7 août, dans la revue scientifique Nature, l'équipe du Pr Raoult annonce la découverte de 2 nouveaux virus, dont un capable d'infecter le premier afin de s'y répliquer. Cette infection d'un virus par un autre virus est un mécanisme totalement inédit.

Jeudi 7 août, dans la revue scientifique Nature, l’équipe du Pr Raoult annonce la découverte de 2 nouveaux virus, dont un capable d’infecter le premier afin de s’y répliquer. Cette infection d’un virus par un autre virus est un mécanisme totalement inédit.

En 2003, le professeur Bernard La Scola, de l’équipe dirigée par le Professeur Didier Raoult (Unité de Recherche sur les Maladies Infectieuses et tropicales Emergentes, Faculté de Médecine de Marseille), publiait dans la revue scientifique Science un article relatant la découverte de Mimivirus, un virus géant, le plus grand connu à ce jour, dont la taille de la particule et du chromosome étaient supérieurs à ceux de nombreuses bactéries.
Ce microorganisme isolé de l’amibe Acanthamoeba polyphaga en 1992 dans l’eau d’une tour d’un système de climatisation située à Bradford (Royaume-Uni) avait été initialement supposé être une bactérie par son découvreur.

Cinq ans après, jeudi 7 août 2008, la même équipe annonce, sur le site de la revue scientifique Nature, avoir découvert 2 nouveaux virus dont un capable d’infecter le premier afin de s’y répliquer. Le premier nouveau virus est encore plus grand que Mimivirus, ce qui en fait le nouveau plus grand virus connu (d’où la dénomination de «Mamavirus»). Il a été trouvé sur une amibe (Acanthamoeba castellanii ) dans le système d’eau d’un système de climatisation.

Le second nouveau virus de petite taille (50 nanomètres et 18 000 paires de base contre plus de 2 millions pour Mamavirus) est capable d’infecter Mamavirus et Mimivirus quand ils sont en phase de réplication, en infectant directement l’organe de multiplication de ces virus géants dans l’amibe appelé «usine à virus».

Cette infection d’un virus par un autre virus est un mécanisme totalement inédit. De plus, cette infection a un effet pathogène sur les virus géants dont la croissance se ralentit et il est possible d’observer des formes anormales.

De façon intéressante, le génome de Sputnik est une mosaïque de gènes provenant de virus qui infectent les trois domaines du vivant : les eucaryotes (animaux, plantes, champignons, protozoaires…), les bactéries (ce virus sont appelés bactériophages) et les archaebactéries (organismes vivants dans des conditions extrêmes), illustrant le transfert de gènes entre les virus de ces différents mondes. Cette découverte ouvre ainsi des perspectives sur l’évolution des génomes viraux et plus largement sur l’évolution des espèces vivantes.

Contact
Pr Bernard LA SCOLA
Unité de Recherche sur les Maladies Infectieuses et Tropicales Émergentes (URMITE)
CNRS-IRD UMR60236,
Faculté de Médecine de Marseille,
27 Bd Jean Moulin,13385 Marseille Cedex 05, France
Tél. 33 (0)4 91 32 43 75
bernard.lascola@medecine.univ-mrs.fr

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