Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Mort inattendue du nourrisson: le couchage sur le dos est vital !

Non, le couchage sur le dos pour prévenir la mort inattendue du nourrisson (MIN) ne favorise pas les déformations posturales du crâne du bébé. Mise au point des pédiatres, neurochirurgiens et chirurgiens maxillo-faciaux de l’hôpital Femme Mère Enfant des Hospices civils de Lyon (HCL) à l'occasion de cette semaine nationale de prévention de la mort inattendue du nourrisson.
Non, le couchage sur le dos pour prévenir la mort inattendue du nourrisson (MIN) ne favorise pas les déformations posturales du crâne du bébé. Mise au point des pédiatres, neurochirurgiens et chirurgiens maxillo-faciaux de l’hôpital Femme Mère Enfant des Hospices civils de Lyon (HCL) à l’occasion de cette semaine nationale de prévention de la mort inattendue du nourrisson.
Face à l’inquiétude de certaines associations de parents relayé par de nombreux articles parus dans la presse, les médecins des Hospices civils insistent sur le bien-fondé du couchage sur le dos. «Certains expliquent que le couchage sur le dos serait la cause directe de l’augmentation des cas d’aplatissement du crâne (plagiocéphalie positionnelle), s’indigne Béatrice Kugener responsable du Centre de référence Mort Inattendue du Nourrisson-HCL. Il est même proposé aux parents de coucher leur nourrisson sur le côté avec un cale-bébé, et donc de le mettre délibérément dans une position dangereuse qui augmente singulièrement le risque de mort inattendue par basculement puis étouffement».
Aussi, pour compléter l’information des parents et des professionnels de la petite enfance, des ateliers de prévention de la mort inattendue du nourrisson se tiendront tout au long de la journée du 19 septembre à l’hôpital Femme Mère Enfant.

Une incidence particulièrement élevée de la MIN en France

De fait, la France est un des pays européens où l’incidence de la mort inattendue du nourrisson est la plus élevée: 0,35/1000 naissances alors que la moyenne européenne est de 0,25/1000 naissances. L’enquête INVS de 2007-2009 a conclu que chaque année en France, 100 à 150 nourrissons seraient sauvés si les simples gestes de couchage sans risque étaient respectés.
Or le couchage sur le côté est un facteur de risque reconnu pour le nourrisson comme le sont les coussins et les cale-bébés de toute sorte. Aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) a considéré ces «gadgets» comme tellement dangereux car augmentant le risque de suffocation, qu’elle a demandé leur retrait intégral du marché de la consommation.

La tête plate en augmentation pour d’autres raisons

Par ailleurs, «La plagiocéphalie positionnelle devient un problème important de santé publique de par sa fréquence et ses éventuelles répercussions sur la statique vertébrale et faciale», relève de son côté le Pr Arnaud Gleizal, chirurgien maxillo-facial à l’hôpital Femme Mère enfant-HCL. Mais pour la principale raison que le bébé est trop souvent coincé dans une coque ou un transat pendant son éveil, estiment les spécialistes. 
La plagiocéphalie positionnelle est souvent congénitale mais passe le plus souvent inaperçue à la naissance ainsi que les premiers jours/semaines de vie. Elle va tendre à s’aggraver dans les premiers mois de vie. Le degré de déformabilité du crâne est variable selon les nourrissons mais des facteurs de risque de ces déformations sont connus: poids élevé, présence d’un retard psychomoteur, grossesse gémellaire, présence d’un torticolis congénital…

Attention à certains équipements "spécial bébé"

Le couchage dorsal prolongé sans mouvements de rotation de la tête à la fois pendant la veille et le sommeil va aggraver progressivement cette déformation et «c’est pourquoi il faut, avant tout, prévenir toute déformation en évitant d’installer le bébé dans de mauvaises positions pendant l’éveil», prévient le Pr Di Rocco, neurochirurgien à l’Hôpital Femme Mère Enfant-HCL.
Sont ainsi mis en cause le siège auto utilisé hors de la voiture certains équipements «spécial bébé» (transat, pouf, cocon, coussin d’allaitement,balancelle etc…) qui, trop largement utilisés, contraignent l’enfant à adopter une position l’empêche de bouger naturellement (container baby syndrome). Alors qu’il est recommandé au bébé un environnement favorisant l’activité motrice spontanée et permettant donc la variation des postures.

De bonnes conduites préventives

Les déformations du crâne des bébés peuvent être évitées de diverses manières "mais surtout pas en dérogeant à la consigne du couchage sur le dos qui vise à prévenir la mort subite du nourrisson", comme le rappelle également le CHU Montpellier spécialisé dans leur prise en charge.

La normalisation de la forme du crâne doit passer par la mise en place de pratique de « bonnes conduites » qui commencent par celle de laisser le bébé bouger le plus librement possible quand il est évéillé, en évitant les appuis prolongés sans bouger sur des supports trop durs.

Consulter en cas de déformation persistante

A 4 mois, si une déformation persiste malgré les mesures posturales, il est recommandé de consulter un médecin spécialisé. Celui-ci pourra mettre en place un  un traitement spécifique aidé par des gilets posturaux. Parfois, le recours à une orthèse crânienne peut s’avérer nécessaire. Cependant l’absence de remboursement et les contraintes pour l’enfant doivent la faire réserver à certains cas particuliers.
Reste le principal conseil à diffuser auprès des parents: coucher le bébé sur le dos avec la tête tournée tantôt à droite tantôt à gauche dès la maternité, à plat, sur un matelas ferme recouvert d’un drap housse, avec une turbulette bien ajustée à sa taille pour tenir chaud et c’est tout. Ni coussins, cale-tête, cale bébé, tour de lit… RIEN D’AUTRE !

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de Saint-Etienne : 40 centres maladies rares labellisés

Le mois dernier a eu lieu la Journée internationale des maladies rares. L’occasion pour le CHU de Saint-Etienne d’annoncer la labellisation pour cinq ans de quarante centres d’expertise, tous dédiés à la prise en charge de ces pathologies. Une décision ouvrant la voie à de nouvelles perspectives en termes de prise en charge et de suivi des patients.

Au CHU de Nîmes, on veille à la qualité du sommeil

Ce mois de mars a été marqué par la 24e Journée internationale du sommeil, encadrée au CHU de Nîmes par le service des Troubles du Sommeil et Acupuncture et l’Institut national du Sommeil et de la Vigilance (INSV). L’occasion pour ces deux acteurs de revenir sur les gestes simples à mettre en place pour favoriser un bon sommeil, notamment l’activité physique.