"Connaître les pratiques d’information des enfants conçus par don de gamètes – ovocytes ou spermatozoïdes" Tel est l’enjeu de la 1ère étude nationale lancée à Marseille auprès d’un large panel de personnes. Leurs réponses apporteront des éclairages sur les dynamiques familiales et personnelles déployées autour de la procréation avec don. L’analyse de toutes les réponses aidera à concevoir le meilleur accompagnement lors de la prise en charge des couples en assistance médicale à la procréation (AMP) avec tiers donneur.
Financée par l’Agence de la Biomédecine, cette recherche aborde une question fondamentale mais non prise en compte par le législateur. Pourtant, dès 1973, l’AMP avec tiers donneur a été rigoureusement encadrée au sein des CECOS (Centre d’Etude et de Conservation des œufs et du Sperme) notamment par les principes de gratuité, d’anonymat et de volontariat. Ces principes sont d’ailleurs repris dans la loi de bioéthique depuis 1994. Néanmoins, ni la loi ni le guide de bonnes pratiques cliniques et biologiques en Assistance Médicale à la Procréation n’évoquent la notion d’information des enfants conçus par don, et ils n’imposent rien aux couples ou aux équipes médicales à propos de l’information des enfants ainsi conçus sur leur mode de conception.
Conduite en sciences médicales et sociales, cette étude a donc pour objectif principal d’évaluer à l’échelle nationale les modalités d’information des personnes conçues par don de gamètes sur leur mode de conception.
Elle croise les points de vue et l’expérience des parents et des personnes qui sont nées grâce à ces pratiques. Elle utilise une démarche à la fois quantitative et qualitative en s’appuyant d’une part, sur des questionnaires en ligne et d’autre part, sur des entretiens semi-directifs, destinés aux parents ayant eu recours à un don et aux personnes qui en sont issues. « Cette étude poursuit un double objectif, détaille le Pr Catherine Metzler-Guillemain*, d’une part, esquisser de grandes tendances concernant le partage de l’information sur le recours au don dans les familles et d’autre part, comprendre les motivations des choix parentaux et le vécu des personnes nées de don quant à cette information.»
Le Pr Metzler-Guillemain et son équipe s’intéressent depuis de nombreuses années à l’information des enfants nés grâce à un don de gamètes sur leur mode de conception. Plusieurs études ont été menées dans le service et ont fait l’objet de publications scientifiques.
Les partenaires du projet
Ce projet relève d’un partenariat entre l’Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille et le Centre Norbert Elias, (Unité mixte de recherche 8562 Marseille et Avignon – EHESS / CNRS / Avignon Université / Aix-Marseille Université)
L’AP-HM a obtenu un financement par l’appel d’offre recherche 2018 de l’Agence de la biomédecine, pour la mise en place et la réalisation de ce projet de recherche.
Le service biologie de la reproduction – CECOS, – Hôpital de la Conception, AP-HM
L’investigateur principal de l’étude est le Pr Catherine Metzler-Guillemain, responsable du service de Biologie de la Reproduction – CECOS à l’Hôpital de la Conception, AP-HM, Marseille.
L’investigateur associé est Agnès Martial, directrice de recherche au CNRS. Anthropologue, Agnès Martial est spécialiste des questions de genre et de parenté contemporaines dans les nouvelles formes de vie familiales.
Le Centre Norbert Elias est un laboratoire pluridisciplinaire de recherche en sciences sociales (anthropologie, histoire, sociologie, sciences de l’information et de la communication), situé au Centre de la Vieille Charité, à Marseille.
*responsable du service de Biologie de la Reproduction (CECOS – Hôpital de la Conception, AP-HM)
Dix-neuf projets de recherche hospitalo-universitaires dévoilés au CHU Healthtech Connexion Day
A l’occasion de la deuxième édition du CHU Healtech Connexion Day, qui s’est tenu à Marseille le 20 novembre dernier et rassemblé près de huit-cents personnes, dix-neuf projets lauréats de recherche hospitalo-universitaires (RHU) ont été annoncés. La majorité d’entre-eux ont été directement coordonnés par un CHU.