Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Nouvel espoir pour le traitement du trouble obsessionnel-compulsif

Une équipe de chercheurs du CNRS et du CHU de Bordeaux vient de tester avec succès, sur une zone sous-corticale précise, la technique de stimulation cérébrale profonde (SCP) chez un patient souffrant d'une forme sévère et résistante de trouble obsessionnel-compulsif. Pour la première fois, l'efficacité de la SCP a été évaluée sans l'adjonction de traitements pharmacologiques, arrêtés avant l'intervention chirurgicale. Ces résultats représentent un grand espoir dans le traitement de ce trouble. Ils ont fait l'objet d'une publication dans le numéro d'octobre 2004 du « Journal of Neurosurgery ».

Une équipe de chercheurs du CNRS et du CHU de Bordeaux vient de tester avec succès, sur une zone sous-corticale précise, la technique de stimulation cérébrale profonde (SCP) chez un patient souffrant d’une forme sévère et résistante de trouble obsessionnel-compulsif. Pour la première fois, l’efficacité de la SCP a été évaluée sans l’adjonction de traitements pharmacologiques, arrêtés avant l’intervention chirurgicale. Ces résultats représentent un grand espoir dans le traitement de ce trouble. Ils ont fait l’objet d’une publication dans le numéro d’octobre 2004 du « Journal of Neurosurgery ».

Souvent associé à une dépression majeure, le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) touche 2 à 3% de la population. Il se caractérise par l’irruption d’obsessions qui contraignent le sujet, pour diminuer l’anxiété qu’elles lui procurent, à réaliser des comportements répétitifs, des compulsions . Des traitements médicamenteux et psychothérapiques existent, mais certains patients y sont résistants 25 à 30% des cas et les techniques neurochirurgicales lésionnelles alors utilisées sont très lourdes. Ainsi, diverses approches neurochirurgicales ont alors été utilisées, dont la réalisation de lésions bilatérales de la capsule antérieure, zone de passage des fibres reliant le thalamus au cortex, que la neuroimagerie fonctionnelle a montré comme fortement impliquées dans la physiopathologie du TOC. Ces techniques neurochirurgicales se sont révélées efficaces dans 60 à 70% des cas, mais elles sont aujourd’hui peu pratiquées car les lésions causées sont irréversibles et peuvent entraîner des complications.

La stimulation cérébrale profonde (SCP) de la capsule antérieure a été testée pour remplacer cette chirurgie lésionnelle. Cette technique, qui consiste en l’implantation d’électrodes au niveau de la région cérébrale d’intérêt, a été efficace chez trois des quatre patients présentant un TOC, opérés.
En se basant sur ces données et sur la physiopathologie du TOC, les chercheurs du CNRS et du CHU de Bordeaux ont choisi comme cible de la SCP l’une des régions bordant la capsule antérieure . Ils ont étudié les effets de la SCP de cette région chez un patient souffrant d’une forme sévère et résistante de TOC avec dépression secondaire. C’est la première fois que l’efficacité de la SCP a été évaluée sans l’adjonction de traitements pharmacologiques, arrêtés avant l’intervention chirurgicale.

Les chercheurs ont mis en évidence une réduction importante de la sévérité des symptômes dépressifs et anxieux dans les trois premiers mois de SCP, avec l’obtention d’une rémission après six mois . Les effets favorables sur le TOC se sont révélés plus tardifs avec une amélioration franche des symptômes et une rémission observées dès le 12ème mois de traitement , et perdurant trois mois plus tard. De plus, aucune altération des tests neuropsychologiques, ni aucun effet secondaire clinique n’ont été retrouvés.

Ces résultats, qui doivent être confirmés chez un plus grand nombre de patients, sont très prometteurs : ils confortent le rôle de cette zone sous-corticale dans la production des manifestations obsessionnelles-compulsives et dépressives. Elle pourrait représenter une cible de choix pour traiter par SCP des formes de TOC et de dépression majeure rebelles aux démarches thérapeutiques usuelles.

D’après un article du Pr Emmanuel Cuny – CHU de Bordeaux

Références
Stimulation cérébrale profonde de la région ventro-médiane du striatum dans le traitement du trouble obsessionnel-compulsif avec dépression majeure. J Neurosurg. 2004 Oct;101(4):682-6.
Bruno Aouizerate, Emmanuel Cuny, Corinne Martin-Guehl, Dominique Guehl, Hélène Amieva, Abdelhamid Benazzouz, Colette Fabrigoule, Michèle Allard, Alain Rougier, Bernard Bioulac, Jean Tignol & Pierre Burbaud
Centre Hospitalo-Universitaire de Bordeaux
Laboratoire Physiologie et physiopathologie de la signalisation cellulaire (CNRS – Université Victor Segalen Bordeaux 2)

Contacts chercheurs
Bruno Aouizerate (psychiatre)
Tél : 05 56 56 35 85, Mél : href= »mailto:bruno.aouizerate@u-bordeaux2.fr »

Emmanuel Cuny (neurochirurgien)
Tél : 05 56 79 55 77, Mél : href= »mailto:emmanuel.cuny@chu-bordeaux.fr »

Pierre Burbaud (neurologue – neurophysiologiste)
Tél : 05 57 57 35 15, Mél : href= »mailto:pierre.burbaud@umr5543.u-bordeaux2.fr »

Contact département des Sciences de la vie du CNRS :
Jean-Pierre Ternaux
Tél : 01 44 96 43 90, Mél : href= »mailto:jean-pierre.ternaux@cnrs-dir.fr »

Contacts presse
CNRS : Muriel Ilous
Tél : 01 44 96 43 09, Mél : href= »mailto:muriel.ilous@cnrs-dir.fr »

CHU Bordeaux : Frederique Albertoni
Tél : 05 56 79 53 42, Mél : href= »mailto:frederique.albertoni@chu-bordeaux.fr »

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”