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Novembre 2011 : paiement des RTT, formation et recrutement des internes… Les médecins à la Une

En novembre le dossier explosif des RTT à l'hôpital est révélé par le Parisien du 24 nov «les médecins menacent de poser tous leurs congés dès janvier ». Le bras de fer entre les syndicats de médecins hospitaliers et le ministère pour le paiement de 2,1 millions de jours de RTT tient en haleine toute la presse. Quelle solution sera proposée avant la fin de l’année pour régler les 6 mois de RTT accumulés en moyenne par chaque praticien depuis 10 ans ?

En novembre le dossier explosif des RTT à l’hôpital est révélé par le Parisien du 24 nov «les médecins menacent de poser tous leurs congés dès janvier ». Le bras de fer entre les syndicats de médecins hospitaliers et le ministère pour le paiement de 2,1 millions de jours de RTT tient en haleine toute la presse. Quelle solution sera proposée avant la fin de l’année pour régler les 6 mois de RTT accumulés en moyenne par chaque praticien depuis 10 ans ?
Trois options se dégagent : permettre aux médecins de prendre leur RTT en étant remplacés ou payer ces 6 mois accumulés en salaire ou encore transformer ces jours en points de retraite permettant des départs anticipés. Quelle que soit l’option retenue précise l’AFP, le coût des mesures sera « de l’ordre de 600 millions d’euros ! »
Interrogé par la Croix, Gérard Vincent délégué général de la Fédération Hospitalière de France (FHF) estime que « les hôpitaux n’ont pas les moyens de régler la totalité de la note ». Pour lui « cette affaire des 35 heures est une bombe à retardement financière qui n’a jamais été anticipée ».  Le 25 novembre, dans un communiqué, la FHF exprime ses craintes : « Le pire serait de demander aux hôpitaux de dégager les ressources nécessaires par de nouvelles économies. Ce n’est pas possible, sauf à mettre en péril la qualité des soins. L’hôpital public a déjà contribué, quasiment seul, aux efforts d’économie demandés par la nation au secteur hospitalier grâce à sa gestion rigoureuse ! La FHF demande instamment aux pouvoirs publics de trouver une solution qui épargne. la qualité du service public hospitalier ! »
La formation des internes dans le privé, disposition entérinée dans la loi Hôpital, patiens, santé et territoires de 2009 inquiète les hôpitaux publics confrontés à une pénurie de 10 000 praticiens. Pierre Bienvault dans un article dans La Croix du 8 novembre note que 3face à l’appel d’air que représente l’ouverture d’une quarantaine de stages dans les cliniques, la Fédération Hospitalière de France lance une campagne auprès visant à attirer les futurs médecins3. Le journaliste expose les arguments des forces en présence : Pour jean-Loup Durousset, président de la Fédération de l’Hospitalisation Privée cette évolution est normale "Dans certains régions, les cliniques assurent 80% de l’activité d’ophtalmologie ou de la chirurgie de la main. Elles peuvent donc être d’excellents terrains de stages". Les intéressés sont « favorables à une découverte des différents modes d’exercice : hyperspécialisation des CHU, chirurgie plus polyvalente en clinique ». Gérard Vincent, délégué général de la FHF insiste quant à lui sur « l’offre de carrière bien plus large dans le public que dans le privé qui privilégie une activité de  "niches" dont le seul objectif est de faire de l’argent ». Et pour sa campagne nationale de séduction lancée auprès génération très courtisée des internes 2011, la FHF a choisi un ton un brin provocant  "Futurs médecins, laissez-vous guider par l’intérêt – Choisissez l’hôpital public ! » La carrière, la recherche, la pluridisciplinarité, les valeurs de l’exercice médical hospitalier sont mises en avant sur les affiches et vidéos. Au programme quizz, mini-série, détails des rémunérations à l’hôpital en ligne sur www.ph-parinteret.com ainsi que des offres d’emplois, des actu médicales et une page Facebook
Scandale des biberons toxiques
Suite à une enquête exclusive de Guillaume Malaurie et Fabrice Nicolino publiée dans le Nouvel Observateur le 17 novembre, les français découvrent que « les tétines et biberons jetables des maternités sont stérilisés en toute illégalité depuis des années avec un gaz hautement toxique : l’oxyde d’éthylène », le ministère de la Santé va déployer progressivement des « solutions alternatives permettant dès que possible le retrait des biberons et tétines stérilisés avec ce gaz cancérogène». Cette décision a été publiée le 18 novembre dans les colonnes du même magazine.  Les autorités précisent également "qu’en l’état des connaissances actuellement disponibles, il ne semble pas que le non-suivi par les industriels de la réglementation puisse avoir des conséquences sanitaires avérées, compte tenu des durées et des doses d’exposition". Une enquête sur ce procédé est en cours par les agences nationales sanitaires. L’information a été largement relayée sur tous les médais TV, radio…
Au chapitre des avancées thérapeutiques : Une combinaison efficace de traitements améliore le taux de survie des patients atteints d’hépatite alcoolique sévère Une équipe de recherche de l’Inserm, en partenariat avec le service d’hépato-gastroentérologie du CHU d’Amiens (Somme), a démontré l’efficacité d’un nouveau traitement pour améliorer la survie des patients atteints d’hépatite alcoolique sévère. Les résultats de leurs travaux ont été publiés dans la revue The New England Journal of Medicine, jeudi 10 novembre
L’avenir de la chirurgie cardiaque au CHU Mondor (AP-HP) alimente depuis plusieurs mois une polémique symptomatique des difficultés d’application d’un schéma régional d’organisation des soins (SROS) alors même que cette fermeture était programmée dans le cadre du plan de restructuration de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. L’affaire tourne à l’opposition entre l’ARS Ile de France et le personnel du  CHU Henri-Mondor (Créteil, Val-de-Marne). Xavier Bertrand, Ministre du travail, de l’emploi et de la santé arbitre. Il a confié en juin 2011 une mission d’appui à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur l’organisation de la chirurgie cardiaque à l’AP-HP dont les résultats vont à l’encontre de la fermeture du service de Créteil. Le 2 novembre le ministre explique dans les Echos qu’après une succession mal organisée, le service a repris son activité. Pour connaître le dénouement, il faudra attendre le prochain SROS de 2012. Mais dès le 17 novembre, le sujet apparaît à nouveau dans les colonnes du Point sous la signature de François Malye et de Jérôme Vincent. Cette fois-ci la qualité du service est en cause. Il enregistre « depuis deux ans et demi une mortalité régionale équivalant au double de la moyenne pour les opérations du cœur ». « L’évitement chronique » du dossier de la chirurgie cardiaque à l’AP-HP profiterait aux CHU de province et les journalistes de conclure «  si ces chiffres sont confirmés par le prochain rapport de l’Igas, ce sont des patients qui ont payé le prix de l’indécision ».
Hôpital et rentabilité – Longtemps antinomiques ces mots devraient désormais résonner en harmonie seulement leur rapprochement ne débouche pas sur l’autonomie de gestion mais sur le contrôle accru de l’Etat. Laetitia Clavreuil revient sur le « malaise des hôpitaux face à la course à la performance » dans un article paru dans le Monde du 18 novembre. Saluant la sortie de l’ouvrage « l’hôpital en réanimation »*, initiative du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs qui a sollicité des économistes et des sociologues, la journaliste recense l’impact  des modes de gestion du privé sur le fonctionnement hospitalier. Qualifiée de véritable choc culturel, la T2A a eu pour effet pervers d’inciter les établissements à réaliser « des soins non pertinents mais lucratifs ». La loi HPST donne plus de poids aux directeurs et aux impératifs d’économie (regroupement de structures,  réduction de poses…) mais sans grande visibilité. Conséquence : l »a désillusion de travailler davantage pour répondre à des indicateurs de rentabilité qui font passer l’humain au 2nd rang, l’émergence d’une nouvelle bureaucratie, les conditions de travail dégradée, souffrance et épuisement du personnel ». L’hôpital souffre en silence et les praticiens ont peur pour l’avenir du service public hospitalier, ils regrettent leur perte d’indépendance et constatent le manque d’attractivité des postes hospitaliers comparés au privé. La journaliste estime que le temps est venu pour l’hôpital public de dresser le bilan du « new public management »
La saison des palmarès s’ouvre avec le classement des établissements français signé le Nouvel Observateur. En haut du tableau la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) qui s’illustre dans les catégories pathologies lourdes (pontage aorto-coronarien, chirurgie des artères carotides et traitement de la sclérose en plaques). Deuxième, le CHU de Toulouse et ses bons scores sur les AVC, les angioplasties des coronaires par stents, la polyarthrite rhumatoïde. Troisième l’hôpital parisien de Tenon pour notamment la chirurgie de l’utérus et de l’adénome de la prostate et les calculs rénaux. La quatrième place revient au CHU de Bordeaux, classé parmi les 3 premiers pour les pontages aorto-coronariens, la chirurgie du cancer colorectal, les AVC et la rhinoplastie
Le Palmarès du Nouvel Observateur est fondé sur les données d’hospitalisation issues du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI) de l’année 2010 ; il intègre la nouvelle classification des groupes homogènes de séjours (GHS), qui associent des critères médicaux et économiques. Il prend compte le public et le privé, (23 millions de dossiers provenant de plus de 1.500 établissements). L’édition nationale couvre 25 spécialités et les éditions régionales, 50 pathologies.
*Editions du Croquant 368p, 19€
Marie-Georges Fayn


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