Un bon "Moi(s) sans tabac"
Deux premières mondiales en CHU
La première greffe totale de peau réussie sur un grand brûlé a aussi placé les CHU à la une, le 23 novembre. Cette première mondiale, annoncée par l’équipe du Pr Maurice Mimoun à l’hôpital Saint-Louis AP-HP, a été saluée dans toute la presse. Le patient a bénéficié d’une greffe de peau sur 95% du corps prélevée sur son frère jumeau, ce qui a permis d’éviter tout risque de rejet. Victime d’un accident du travail en septembre 2016, le jeune homme était arrivé à l’hôpital, avec le SAMU, dans un état critique. «Il avait alors une chance infime de survivre », rapporte Le Monde.
Trois opérations ont été nécessaires sur une période d’un mois pour prélever et greffer suffisamment de peau, relate Le Figaro qui consacre une longue interview au Pr Mimoun. « La peau universelle, c’est-à-dire qui ne serait pas rejetée, est peut-être pour demain. Beaucoup d’équipes cherchent dans cette voie. Nous avons prouvé que si nous disposions d’une telle peau, nous serions capables de sauver la vie des grands brûlés », s’enthousiasme le spécialiste des grands brûlés.
Un an pour définir "le CHU de demain"
"Les hospitalo-universitaires ont un an pour définir le CHU de demain", a titré ce 15 novembre Hospimedia. Le site d’info hospitalière fait état du nouveau projet qui a été officiellement confié par le gouvernement aux acteurs hospitalo-universitaires à une période charnière. Soit: un an après les Assises nationales hospitalo-universitaires de décembre 2016 et un an avant la célébration du 60e anniversaire de la création des CHU, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, lancent une mission sur le « CHU de demain ».
Sont invités à travailler de concert pour proposer une vision rénovée du modèle hospitalo-universitaire: les présidents des conférences des directeurs généraux, des présidents de CME de CHU, Doyens des facultés de médecine, de pharmacie et d’odontologie, et des présidents d’université (CPU). Leur rapport est attendu pour novembre 2018. Une information qui a intéressé de près les médias santé (Décision & Stratégie Santé, Le Quotidien du Médecin…), la presse régionale (L’Est-Républicain) et des collectivités locales (Acteurs Publics.com).
Haro sur les interventions médicales inutiles
"Chirurgie le scandale des opérations inutiles": le 25 novembre, dans les colonnes du Journal du Dimanche, une enquête inédite commandée par la FHF jette ainsi un pavé dans la mare. Celle-ci révèle un nombre important d’interventions chirurgicales injustifiées en France, avec de fortes disparités selon les départements. "C’est un secret de Polichinelle dans le monde de la santé: certains chirurgiens, du privé mais aussi du public, opèrent beaucoup trop ou beaucoup trop vite", analyse le quotidien du week-end. De fait, depuis une dizaine d’années, la Fédération hospitalière de France (FHF) tire la sonnette d’alarme en réclamant une réflexion sur "la pertinence des actes médicaux". "Notre travail montre qu’il y a un problème d’actes inutiles en France", dénonce Frédéric Valletoux, son président.
Césarienne, pontage coronarien, chirurgie de la colonne vertébrale, pose d’un stent, chirurgie du cristallin. Cinq opérations fréquentes ont été scrutées à la loupe dans la base hospitalière PMSI (programme de médicalisation des systèmes d’information) par la société Héva pour mesurer la "consommation de soins" territoire par territoire.
Inégalités et disparités géographiques
Les résultats mettent au jour d’étonnantes disparités géographiques. Exemple: dans l’Est, le Sud-Ouest et le Sud-Est, les hernies discales sont beaucoup plus opérées qu’en région parisienne ou dans le Rhône. De manière surprenante, dans le cas des pathologies dorsales, plus le nombre de praticiens est important, moins il y a d’interventions. Cette modération pourrait s’expliquer par une offre plus riche en centres pratiquant la rééducation poussée du dos et la gestion de la douleur mais aussi par les habitudes des médecins qui prescrivent plus de kiné ou de traitements par infiltration.
Le recours à un pontage coronarien révèle aussi de grandes inégalités. La probabilité de subir cette lourde chirurgie cardiaque pour un patient de clinique est ainsi cinquante fois plus élevée dans certains départements que dans d’autres. Pour les césariennes, l’écart est de un à vingt. "Notre idée n’est pas de clouer les cliniques au pilori mais plutôt de mettre le doigt sur des pratiques injustifiées", confie au JDD Cédric Arcos, délégué général de la FHF.
"Corriger ces abus pour préserver le système de santé"
"Il faut corriger ces abus si on veut préserver le système de santé", a insisté de son côté Frédéric Valletoux au micro de RTL. Le président de la FHF a précisé que les nombreuses opérations chirurgicales inutiles pratiquées en France résultent de plusieurs facteurs, dont le manque de confiance des patients envers leur médecin.
Les résultats de cette enquête choc ont été du reste largement diffusés dans toute la presse. D’autant que le constat est confirmé par un sondage également commandé par la FHF dans lequel une écrasante majorité des médecins interrogés reconnaît avoir prescrit des actes inutiles. "90 % des médecins admettent avoir déjà prescrit des actes médicaux injustifiés", titre pour exemple Le Quotidien du Médecin.
Le stop au surcoût de l’intérim médical
"Payés 2 000 euros la journée: le scandale des intérimaires hospitaliers perdure", dénonçait Europe 1, le 8 novembre. "Hôpital : les intérimaires continuent de coûter très cher", titrait le 14 novembre le site Infirmiers.com, , évoquant une pratique qui chaque année coûte la somme colossale d’un demi-milliard d’euros à la Sécurité sociale.
Un plafonnement des rémunérations prévu dès janvier 2018
Enrayer le recours à des intérimaires hospitaliers hors de prix était une urgence pour Marisol Touraine, comme elle l’est pour l’actuel gouvernement. La rémunération des médecins intérimaires, employés dans les hôpitaux publics pour pallier la pénurie de praticiens, sera plafonnée à compter de janvier 2018 et de manière dégressive jusqu’en 2020, selon un décret paru le 26 novembre au Journal officiel. L’information qui a fait l’objet d’une dépêche AFP, a été diffusée par l’ensemble des médias.
"Pris pour l’application" de la loi santé du précédent gouvernement, ce décret vise à mieux encadrer l’intérim médical, qui grève le budget des hôpitaux et contribue au manque d’attractivité des postes de praticiens hospitaliers, deux à quatre fois moins rémunérés, est-il notamment précisé. Il fixe ainsi "un salaire brut maximum pour la rémunération d’un praticien (médecin, dentiste, pharmacien) mis à disposition dans un établissement public de santé par une entreprise de travail temporaire pour une journée de vingt-quatre heures de travail effectif". Ce salaire brut est calculé au prorata de la durée de travail effectif accompli dans le cadre de la mission.
Dans un arrêté publié à la même date, le plafond est fixé "pour une journée de vingt-quatre heures de travail effectif, à 1.170,04 euros" à compter de l’année 2020. Pour 2018, ce plafond est, "de manière transitoire, porté à 1.404,05 euros", contre "1.287,05 euros pour l’année 2019".
Betty Mamane
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