Dans le cadre de l’Observatoire Régional des Thérapeutiques Innovantes et Coûteuses, une plate-forme Onco-Picardie a été développée sous l’impulsion du CHU d’Amiens. Aujourd’hui 8 établissements de la région saisissent les prescriptions des patients traités pour un cancer sur une même base de données. Ainsi, les équipes disposent d’une meilleure visibilité des habitudes de prescriptions et d’informations fiables au niveau régional. Les résultats sont restitués aux comités de cancérologie.
Voici un an que le service fonctionne et des milliers de dossiers de patients sont venus enrichir la base de données faisant de la plate-forme onco-Picardie un outil indispensable de gestion du suivi des patients. Un système baptisé M2C2 abréviation de dossier Médical Minimum Commun de Cancérologie a été élaboré. Ce logiciel propose de nombreuses fonctionnalités ; (recherche de patients, saisie facilitée, éditions claires et synthétiques&)
Un hébergement externalisé, pour une sécurité digne du militaire
La Loi du 4 mars 2002 dessine les contours des futurs hébergeurs de données de santé. Inspiré par les premiers projets de décret, le CHU d’Amiens a proposé une externalisation de la gestion des données recueillies via M2C2 auprès des rares prestataires offrant un niveau de sécurité suffisant : le Réseau santé social (groupe Cegetel), pour le transport de l’information, et la société Proval (groupe Cegedim), pour le stockage.
Ces sociétés offrent un niveau de sécurité très élevé, proche du militaire, pour les données nominatives médicales liées au Cancer recueillies dans le cadre de ce projet. Niveau de sécurité qu’un établissement, même régional et universitaire, ne peut raisonnablement mettre en place et maintenir.
L’accès aux données s’appuie, conformément aux directives nationales, sur la Carte du Professionnel de Santé. Chaque médecin, chaque infirmière, chaque personnel d’établissement, est reconnu de manière nominative et personnelle par le système. Tout message échangé sera lui aussi crypté, grâce à l’outil Sentinelle, distribué par Cegetel le Réseau santé social. Cet outil, très intuitif, peut s’intégrer aux outils de tous les jours.
Une logique de partage
Le CHU d’Amiens s’est orienté dès le début dans une logique de partage et de gratuité : l’outil M2C2 est édité suivant une licence dite « logiciel libre ». Il s’agit d’une licence de type GPL, garantissant l’usage sans contrainte, dans un contexte restant libre et ouvert, du logiciel. La société Alicante, rompue à ce type de projet « logiciel libre », a assuré l’assistance à maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’oeuvre du projet.
L’hébergement effectué par la société Proval, s’appuie sur le système d’exploitation Linux, système d’exploitation de qualité professionnelle, mais auquel n’est associé aucun coût de licence, contrairement aux autres systèmes.
Enfin, l’ensemble s’est fait dans un respect strict et absolu de l’éthique, et des contraintes juridiques. La CNIL a donné un aval global pour l’ensemble du projet. A chacun de ses séjours, le patient donne son consentement, après avoir reçu une information personnalisée.
Assurée par le CHU d’Amiens, la gestion du système va désormais être transférée au niveau régional
Maintenant que le service est opérationnel, et que les correspondants de terrain utilisent quotidiennement les outils, la gestion de la suite du déploiement est confiée aux établissements eux-mêmes, au travers du GIP Télémédecine-de-Picardie.
Des perspectives d’essaimage
Dans la région, plusieurs établissements, publics et privés, ont manifesté leur intérêt pour le système. Au niveau national, l’outil M2C2 suscite déjà l’intérêt d’établissements, d’Agences Régionales de l’Hospitalisation, et voire de Centres-Anti-Cancéreux. L’adoption du principe du logiciel libre favorise la valorisation de ce produit régional initié en Picardie.
Partenaires industriels : la société Alicante , le Réseau santé social (RSS), la société PROVAL, le Groupement d’Intérêt Public – Carte de Professionnel de Santé