Ophtalmologie de pointe : première pose d’un implant rétinien au CHU de Nîmes

Un implant rétinien de dernière génération a été posé sur un patient de 40 ans non-voyant atteint de rétinite pigmentaire. Une première au CHU de Nîmes, une troisième en France. À ce jour, seuls deux patients, opérés dans deux autres centres français, ont bénéficié bénéficier de cette avancée.
Un implant rétinien de dernière génération a été posé sur un patient de 40 ans non-voyant atteint de rétinite pigmentaire. Une première au CHU de Nîmes, une troisième en France. À ce jour, seuls deux patients, opérés dans deux autres centres français, ont bénéficié bénéficier de cette avancée.
"Cette première pose d’implant rétinien conforte nos espoirs d’améliorer notablement la vie de personnes devenues malvoyantes. Voilà un signe fort qui nous invite à poursuivre nos efforts et notre soutien en faveur de la recherche en ophtalmologie", s’est réjoui Vincent Michel, le président de la Fédération des aveugles de France. 
Cette intervention chirurgicale, réalisée le vendredi 14 octobre par l’équipe du service Ophtalmologie du CHU de Nîmes, s’inscrit dans le cadre d’un essai clinique européen organisé par la société Pixium Vision. Cette société française innovante, fondée par Bernard Gilly et le Pr José-Alain Sahel, est spécialisée dans le développement de systèmes de restauration de la vision permettant aux non-voyants de retrouver une meilleure autonomie et qualité de vie.
Un caméra de pointe et une rétine intelligente
"Le principe de l’essai est de restaurer un minimum de vision pour faire passer des patients du statut d’aveugle à celui de mal voyant pour leur redonner un minimum d’autonomie", explique le Dr Gérard Dupeyron, investigateur principal du projet de recherche IRIS II*. "Ce dispositif est réservé aux patients devenus aveugles des suites d’une rétinite pigmentaire, une maladie génétique et dégénérative qui touche 20 000 à 40 000 personnes en France", précise-t-il. Cette maladie se caractérise par une perte progressive et graduelle de la vision évoluant généralement vers la cécité.
Le dispositif IRIS II, créé par la société française Pixium Vision, fonctionne avec une caméra intelligente, intégrée dans une paire de lunettes, reproduisant le fonctionnement de l’œil humain : elle capte les mouvements et les retranscrit grâce à un implant doté de 150 électrodes sur la rétine du patient. Celui-ci stimule la rétine déficiente et lui redonne une vision des formes et des mouvements. Importante nouveauté, l’implant a été conçu de manière à être perfectible, permettant ainsi aux patients de bénéficier d’un remplacement ou d’une version améliorée du dispositif dans le futur.
Une fructueuse collaboration régionale
La réalisation de cet essai est le fruit d’une fructueuse collaboration régionale. Le Pr Christian Hamel du CHU de Montpellier a effectué le recrutement des patients, les Dr Gérard Dupeyron, Luc Jeanjean et Didier Audemard, du CHU de Nîmes, ont réalisé la chirurgie et l’institut ARAMAV a en charge la rééducation du patient.
Le CHU de Nîmes, très impliqué depuis de nombreuses années dans la recherche clinique en ophtalmologie, s’appuie sur un axe très fort de collaboration l’institut ARAMAV, qui a conduit en 2012 à la création d’un Groupement de coopération sanitaire entre les deux structures. Cette synergie s’est concrétisée dès 2007 par l’obtention d’un Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) interrégional permettant le développement du premier outil de mesure de l’autonomie et de la qualité de vie des patients déficients visuels. Celui-ci va prochainement être proposé à la communauté scientifique sous forme de logiciel. 
Le CHU de Nîmes et l’ARAMAV ont du reste travaillé ensemble à l’étude des informations minimales nécessaires à la perception de l’environnement pour les personnes malvoyantes. Ces travaux ont jeté les bases de plusieurs essais cliniques s’appuyant sur l’utilisation de lunettes de réalité virtuelle pour la rééducation et la prise en charge de patients déficients visuels.
* projet " Compensation de la cécité à l’aide du système d’implant rétinien intelligent (IRIS 2) " chez des patients atteints de dystrophie rétinienne

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