Personnes âgées : renouer le dialogue par la danse

Spectatrice d’un émouvant ballet, le Dr Karine Guignery-Kadri, gériatre au CHU-Hôpitaux de Rouen, assiste à l’éclosion de moments d’osmose entre les personnes âgées à l’équilibre fragile et parfois même lourdement handicapée et des danseurs : « Un résident, qui se déplace habituellement avec une aide technique, va s’en séparer et entreprendre des pas de danse avec l’artiste en toute sérénité ; un autre, confiné au lit, pourra tendre sa main en réponse à un geste ». Petits miracles insufflés par les elfes du Studio.

Spectatrice d’un émouvant ballet, le Dr Karine Guignery-Kadri, gériatre au CHU-Hôpitaux de Rouen, assiste à l’éclosion de moments d’osmose entre les personnes âgées à l’équilibre fragile et parfois même lourdement handicapée et des danseurs : « Un résident, qui se déplace habituellement avec une aide technique, va s’en séparer et entreprendre des pas de danse avec l’artiste en toute sérénité ; un autre, confiné au lit, pourra tendre sa main en réponse à un geste ». Ces petits miracles sont insufflés par les elfes du Studio, un lieu de résidence artistique au cœur de l’hôpital – (EHPAD Boucicaut). Observation des bienfaits du rayonnement d’un espace de création au sein d’une maison de retraite médicalisée
Une salle des fêtes métamorphosée en studio de dance
En 2007, la salle des fêtes inutilisée de l’EHPAD Boucicaut est réaménagée en Studio dédié à l’accueil d’artistes en résidence. Equipé d’un tapis de danse, le Studio reçoit la Cie Sylvain Groud pour un travail d’acculturation au long cours. Suivent d’autres Compagnies. Leur présence réussit à ancrer l’intervention et la création autour du mouvement dans l’univers du troisième âge où tout semble ralenti. Le choc de ces deux mondes interroge les pratiques artistiques et soignantes et crée une ouverture sur les institutions de proximité et la vie de la cité
De cette immersion en territoire souvent relégué, les artistes de renommée nationale voire internationale extraient des problématiques et des interprétations nouvelles. Quant aux résidents, ils deviennent spectateurs-partenaires de théâtres improvisés dans les couloirs, les chambres et les lieux de vie. Et chacun redécouvre sa capacité à exercer un regard critique, à exprimer sa créativité, à s’ouvrir aux approches sensibles, poétiques, déroutantes, enchanteuses, stimulantes. « La maladie physique ou mentale, même à un stade sévère, passe au second plan. Pour ceux qui ne présentent pas ou peu de troubles cognitifs, cette collaboration artiste/résident permet de retrouver une estime de soi et d’être valorisé. C’est un vrai travail de création artistique en duo. Le résultat est souvent étonnant et touchant de vérité.  confie le Dr Guignery-Kadri qui apprécie la subtile contribution des danseurs au mieux-être des personnes. Grâce à eux, le résident retrouve une place de choix dans la création artistique et réinvestit une fonction sociale ; dimension dont il est souvent dépossédé à son entrée en institution. »
Plusieurs compagnies ont pu travailler au Sudio grâce au soutien du programme régional Culture et Personnes âgées : la Cie de marionnettes La Magouille, l’Escouade, la Cie de danse SHIFTS…

Cette intervention artistique a été sélectionnée dans le cadre de l’opération Fenêtre sur l’art

Une fois par mois, RESEAU CHU ouvre une fenêtre sur une initiative artistique en territoire de santé. Chacune témoigne de l’impact positif des projets culturels dans les soins apportés aux personnes en souffrance/usagers/patients. Ces fenêtres éclairent la notion partagée et citoyenne du "prendre soin" menée par les établissements de santé. 
Fenêtre sur l’Art est le fruit d’un partenariat culturel 2015-2016 conclu entre Réseau CHU et la Commission culture des CHU et CHS présidée par Yann Bubien, directeur général du CHU d’Angers.
Pour retenir 12 projets parmi les 37 reçus de 21 établissements en réponse à l’appel à candidatures envoyé le 10 octobre 2014, un jury s’est réuni le 10 janvier 2015 et a établi une sélection rigoureuse en fonction des critères suivants :
 
– Le professionnalisme des intervenants artistiques et culturels
– la notion partenariale des projets
– la contextualisation des actions culturelles
– la dimension innovante des projets
 
Le jury présidé par Yann Bubien était composé de 
– Marie-Georges Fayn, éditrice de Réseau CHU
– Xavier Collal, chargé de mission du programme culture-santé, ministère de la santé et des affaires sociales
– Gilbert Labelle, chargé de mission culture-santé, ministère de la culture et de la communication
 
et du groupe Communication de la Commission Culture
– Sophie Bellon-Christofol, attachée culturelle de l’APHM.
– Karine Fraysse, déléguée aux affaires culturelles du CHRU de Lille;
– Maud Piontek, responsable de la culture et de la communication à l’EPSM de l’agglomération lilloise
– Céline Le Nay, directrice déléguée aux affaires générales du CHU d’Angers
– Delphine Belet, attachée culturelle du CHU d’Angers
– Denis Lucas, attaché culturel du CHU-Hôpitaux de Rouen

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

A Lyon, l’IA prédit désormais des résultats d’essais cliniques

Le 11 septembre dernier, le groupe pharmaceutique AstraZeneca a publié les résultats d’un essai clinique sur un traitement pour soigner le cancer du poumon. Jusqu’ici, tout paraît à peu près normal. Ce qui l’est moins : trois jours avant cette publication, une intelligence artificielle a permis de prédire avec justesse les résultats de ce même essai. Une grande première au niveau mondial.

AVC : COURSE CONTRE LA MONTRE AU CHU DE MONTPELLIER

Les conséquences d’un Accident Cardiovasculaire (AVC) peuvent être lourdes, voire fatales. Première cause de dépendance et troisième cause de mortalité en France, cette pathologie due à une mauvaise irrigation du cerveau fait de plus en plus de victimes. Face à cette réalité alarmante, le CHU de Montpellier a annoncé fin août la mise en place d’un nouveau plateau technique offrant aux patients un parcours de soins optimisé. Et de promettre désormais une “prise en charge en neuf minutes”.

Hépatite C : à Strasbourg, Frédéric Chaffraix dirige le service qui l’a soigné

C’est tout près de l’hôpital Civil (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) que nous avons croisé la route de Frédéric Chaffraix, Responsable du Service Expert de Lutte contre les Hépatites Virales en Alsace (SELHVA). Ce service, l’homme de 42 ans le connaît bien. Car avant d’en prendre la tête – lui qui n’est pas médecin -, Frédéric l’a côtoyé en tant que patient, après avoir vécu vingt-trois ans, et sans le savoir, avec le virus de l’hépatite C. Rencontre.

Dossier : la maladie de Lyme

Dans ce dossier, nous abordons la piqure de tique et la transmission de la bactérie Borrelia, à l’origine de la très médiatisée maladie de Lyme. L’occasion, sur la base de travaux et d’études scientifiques, de démêler le vrai du faux à l’heure où les controverses et fausses informations pullulent sur internet.