L’étude du rapprochement entre le Centre hospitalier universitaire de Poitiers et le Centre hospitalier de Montmorillon commandée en janvier 2015 vient d’être approuvée par les élus, les personnalités qualifiées, les représentants des médecins et du personnel. La fusion des deux établissement est désormais programmée. Elle prendra effet au 1er janvier 2016.
Les conseils de surveillance des deux établissements, présidés respectivement par Alain Claeys, député-maire de Poitiers, et Yves Bouloux, maire de Montmorillon, ont approuvé ce rapprochement, après avoir recueilli la semaine dernière l’avis de leurs instances : commissions médicales d’établissements, comités techniques d’établissement, commissions de soins infirmiers, de rééducation et médico-techniques, comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
Cette décision qui exprime la solidarité territoriale entre établissements publics, assure aux 40 000 habitants du bassin montmorillonnais un égal accès aux soins de qualité ; une ambition inscrite au projet médico-soignant du territoire de la Vienne.
Cette fusion est le point d’orgue de coopérations médicales, logistiques et administratives engagées depuis des années entre Poitiers et Montmorillon marquées par l’instauration d’une direction commune instituée en mai 2012. Trois ans après sa fusion avec le Centre hospitalier de Lusignan, le CHU de Poitiers, confirme son engagement dans le développement de l’offre de soins de la Vienne, conformément aux orientations stratégiques définies dans son projet d’établissement 2013-2017, « Une nouvelle offre de soins, de nouveaux territoires ».
Un contexte particulier
L’étude de la fusion entre le Centre hospitalier de Montmorillon et le CHU de Poitiers est intervenue dans un contexte particulier. En effet, les problèmes d’attractivité médicale et les contraintes économiques ont rendu légitime l’interrogation sur la meilleure manière de permettre à un hôpital de proximité tel que le Centre hospitalier de Montmorillon de relever tous ces défis. « Nous savons l’attachement de la population et des professionnels à l’hôpital de Montmorillon. C’est la preuve que celui-ci a toute sa place sur son territoire. Son activité en témoigne. » soulignent les responsables.
Implantée dans une ville de 7 000 habitants, située à 50 km de Poitiers, l’hôpital de Montmorillon, emploie 430 personnels et compte 278 lits et places. Son éloignement de tout autre établissement de soins fait de lui un établissement indispensable et le fragilise en même temps en rendant problématique le recrutement médical. Une situation paradoxale qu’il a su dépasser hier en se rapprochant du CHU de Poitiers et pérenniser demain en fusionnant avec le CHU.
Urgences, chirurgie, cancérologie, filières de soins: les principaux enjeux du rapprochement Poitiers / Montmorillon
– Maintien d’une offre de soins publics pour un bassin de population proche de 40 000 habitants ;
– Organisation à partir du CHU, la permanence des soins d’urgences sur le site ;
– maintenir une activité chirurgicale pour les populations ;
– réaliser une prise en charge cancérologique à Montmorillon.
De façon plus large, cette fusion permettra d’organiser des filières de soins entre les deux établissements pour les courts séjours, les soins de suite et les structures de personnes âgées. L’adossement au CHU permettra aussi à l’hôpital de Montmorillon de moderniser son plateau technique et de bénéficier de toute l’expertise indispensable à cette évolution.
Par cette nouvelle la gouvernance le Centre hospitalier de Montmorillon maîtrisera davantage son avenir, à la fois dans son organisation et dans les processus décisionnels. L’organisation du site de Montmorillon en un pôle unique va faciliter le maintien de sa cohérence et de son unité et des
instances locales telles qu’une commission des relations avec les usagers, une commission formation, une commission mobilité suivront son évolution. Enfin, les deux établissements ayant une situation financière équilibrée, cette fusion sera neutre budgétairement.
La conduite du projet
L’étude a été réalisée avec une volonté de transparence et d’exhaustivité. Les réflexions ont associé un grand nombre d’acteurs des deux établissements : médecins, cadres de santé, organisations syndicales, équipe administrative de Montmorillon et directions fonctionnelles du CHU.
Bien sûr, la fusion aura des répercussions, à la fois sur les organisations, et dans quelques secteurs, sur certains postes de travail et donc pour les personnes qui les occupent. Une attention toute particulière a été portée au respect de la dimension humaine ainsi qu’au respect de l’identité du site hospitalier de Montmorillon. Seuls 5 postes sur la totalité des postes occupés par 430 agents seront transférés au CHU. La direction s’est engagée à un accompagnement rapproché pour ces situations individuelles.
Les conséquences sur les différents secteurs fonctionnels ont été étudiées et concernent : la gestion du personnel, médical et non médical, la déclinaison de la politique qualité, les finances, les achats, les travaux, les services techniques et logistiques, le système d’information. La mise en œuvre progressive des mesures de rapprochement va bénéficier des compétences et des expertises du CHU entre ces grands domaines d’activité.