Pr Xavier Le Loët,Chef du service de rhumatologie à l’hôpital de Bois-Guillaume, a lancé le « Projet VErA » (Very Early Arthritis). Ce projet vise à identifier le pronostic de la polyarthrite rhumatoïde dès les tout premiers mois. Il tente donc de répondre à la question que se pose tout patient dans cette situation : que vais-je devenir ?
Trois cent dix patients de la Haute Normandie et de l’agglomération d’Amiens ont accepté de participer à cette cohorte et donc d’être suivis pendant dix ans. A leur entrée, de nombreuses données cliniques, biologiques, radiologiques et génétiques sont réunies ; elles le seront ensuite tous les six mois.
Le but est d’identifier quelques facteurs simples, recueillis dès le début de la maladie et qui permettent de définir avec une forte probabilité ce que le patient va devenir cinq ou dix ans plus tard. Les premières analyses ont montré qu’avec trois paramètres simples, tous biologiques, on pouvait classer correctement les patients. En d’autres termes, on peut dire, dans la majorité des cas, s’ils vont ou non détruire leurs articulations.
Pour le rhumatologue, cette prédiction est un outil important qui va permettre de choisir un traitement « personnalisé » : si la polyarthrite a peu de chance de détruire, un traitement peu agressif sera proposé. A l’inverse s’il y a un grand risque de voir apparaître une destruction articulaire, le traitement sera beaucoup plus incisif, dès le début de la maladie, de façon à la contrôler très précocement.
Ce projet, promu par le CHU-Hôpitaux de Rouen, a bénéficié de deux programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC), l’un national, l’autre régional, du soutien de la Fondation de la Recherche Médicale, de la Société Française de Rhumatologie et de plusieurs industriels pharmaceutiques.