« Préparer la nouvelle génération d’hôpitaux » : l’ambition partagée des 500 participants aux journées de l’Architecture en Santé

Le chantier est d’ampleur, il s’agit de préparer la nouvelle génération d’hôpitaux centrés sur le patient. Mais cette grande ambition se heurte à l’absence de temps de réflexion commun aux concepteurs, utilisateurs et prestataires. Un manque désormais comblé par les premières journées de l’Architecture en Santé qui viennent d’ouvrir un intermède convivial dans l’agenda des professionnels. Organisées pour la première fois à Menton du 28 au 30 octobre 2019, elles ont réuni 500 participants, une trentaine d’exposants et accueilli 35 conférenciers de tous horizons, brésiliens, danois, français, italiens, marocains. A l’origine de cette initiative, Gérard Huet, président de l’Union des Architectes Francophones en Santé a répondu aux questions de Réseau CHU.

Le chantier est d’ampleur, il s’agit de préparer la nouvelle génération d’hôpitaux centrés sur le patient. Mais cette grande ambition se heurte à l’absence de temps de réflexion commun aux concepteurs, utilisateurs et prestataires. Un manque désormais comblé par les premières journées de l’Architecture en Santé qui viennent d’ouvrir un intermède convivial dans l’agenda des professionnels. Organisées pour la première fois à Menton du 28 au 30 octobre 2019, elles ont réuni 500 participants, une trentaine d’exposants et accueilli 35 conférenciers de tous horizons, brésiliens, danois, français, italiens, marocains. A l’origine de cette initiative, Gérard Huet, président de l’Union des Architectes Francophones en Santé a répondu aux questions de Réseau CHU.

Pourquoi s’être engagé dans l’aventure des journées de l’Architecture en Santé ?

Gérard Huet : En dehors du dialogue compétitif dans le cadre des appels d’offres, il n’existe pas de temps de rencontre entre managers du public et du privé, architectes, constructeurs, fournisseurs d’équipements. Or, nous ressentons un fort besoin d’échanges, de partage, de mises en relation et de confrontations d’expériences sur un spectre très large afin de répondre aux nombreux défis de l’hôpital de demain. En nous réunissant aujourd’hui, nous montrons notre capacité à dépasser les situations de concurrence pour nous projeter ensemble dans l’avenir. Avec mes partenaires, nous avons pris plaisir à organiser un événement réellement fédérateur. C’est une belle satisfaction et en même temps une grande responsabilité. 

L’architecture hospitalière française a-t-elle des particularités ? 

G. H. : Il existe une architecture hospitalière typiquement française, pas au sens d’une originalité que l’on pourrait revendiquer, mais une originalité due à notre mode de financement de la santé qui repose sur la solidarité nationale. Les bâtiments hospitaliers sont publics dans leur état et leur fonctionnement mais aussi publics dans la place qu’ils occupent dans la cité. Ce sont des sortes de balises urbaines qui jalonnent notre territoire et c’est une singularité tout à fait française.

Quelle est votre vision de l’hôpital de demain ?

G. H. : Les maladies chroniques ramènent le patient vers son domicile et le numérique aide à réinstaller un parcours de soins au service de la patientèle. L’architecture hospitalière va évoluer afin de conjuguer l’excellence d’un plateau technique et interventionnel avec des structures intermédiaires, proches du patient. Il me semble que nous allons quitter ce monde de l’efficience, de l’hôpital usine construit principalement autour de la communauté médicale et redessiner des établissements pour le patient. Nous devons nous nourrir de la transformation digitale. Il y a toute une architecture à imaginer, en contrepoint des modèles qu’on a connus dans les années 70, dans le respect de la nature et de la culture des territoires. 

Focus sur la première journée de l’Architecture en Santé sous le signe de l’international

Durant la première journée, il était question d’architecture génératrice de santé et de bien-être par le Pr. Stefano Capolongo, Polytechnique de Milano, de nouveaux concepts d’hôpitaux de réadaptation avec le Dr Lucia Braga, présidente du réseau SARAH (Brésil), du nouveau CHU d’Aarhus présenté par Julian Weyer, Architecte, (Danemark), de la salle d’opération hybride dans un environnement opératoire et structurel complexe par le Pr. Alessandro Morganti, Polytechnique de Milano, (Italie). L’assistance a aussi découvert l’évolution du patrimoine hospitalier marocain décrit par Amina Bouazza, architecte hospitalier et pu apprécier la large concertation menée en amont de la construction du nouveau CHR de Metz-Thionville. Le plan stratégique de l’AP-HP décliné en 6 opérations immobilières majeures a été dévoilé par Cécile Gamblier et Arnaud Lunel. Quant aux techniciens, ingénieurs hospitaliers et biomédicaux, ils ont exposé les exigences de leurs professions méconnues avec Bruno Cazabat, président de l’Association des Ingénieurs Hospitaliers de France et de Généviève Gaschard-Wahart, Directeur technique du Biomédical du CHU de Poitiers.
Sur le même sujet
Architecture en santé : les nouvelles tendances explorées à Menton 28-30 oct. 2019
L’architecture en santé en effervescence à Menton du 28 au 30 octobre 2019
Marie-Georges Fayn

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.