Prise d’otages : la réaction de l’AP-HM et ses 30 mesures pour assurer la sécurités des personnels

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille réagit au critiques de certains médias lui reprochant d'avoir passé sous silence la prise d’otages survenue la nuit du 12 au 13 août 2013 dans le service de chirurgie thoracique de l'Hôpital Nord (AP-HM).

L’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille réagit au critiques de certains médias lui reprochant d’avoir passé sous silence la prise d’otages survenue la nuit du 12 au 13 août 2013 dans le service de chirurgie thoracique de l’Hôpital Nord (AP-HM).
Jeudi 5 septembre, Jean-Michel Budet, directeur adjoint de l’AP-HM  interrogé par la presse relativisait l’incident. « On a procédé à l’expulsion d’un malade qui était détenteur d’une arme à feu et menaçait verbalement le personnel […] Je n’appelle pas ça une prise d’otages. » cite la Provence.
L’institution a également diffusé un communiqué où la Direction générale réaffirme "que rien n’a été caché, bien au contraire. C’est d’ailleurs sur la base de cet événement et de l’agression par arme blanche d’un infirmier que le Directeur général a très exceptionnellement sollicité par courrier du 19 août l’aide des pouvoirs publics, après consultation du maire de Marseille, président du conseil de surveillance et en relation étroite avec le directeur général de l’Agence Régionale de Santé. "
Lors  de sa venue le 20 août, le Premier ministre a  demandé au directeur général de l’agence régionale de santé  et au Préfet de police  l’organisation sans délai  d ‘une réunion entre  l’hôpital,  les responsables de la police nationale et de la mairie de Marseille,  pour le renforcement des dispositifs  garantissant  la sécurité des personnels et des usagers. Ce travail est cours sous l’animation du  directeur général de l’ARS et du Préfet de police.
L’AP-HM rappelle qu’une administration, sauf cas extrêmement encadré par la jurisprudence, ne peut se constituer partie civile au lieu et place d’un de ses salariés, dès lors qu’elle n’est pas la victime directe de l’infraction. Dans cette affaire, les soignants n’ayant pas souhaité déposer plainte par crainte de représailles et en l’absence de flagrant délit (l’arme n’ayant pas été retrouvée sur le patient), il n’a pas été possible de saisir le procureur de la République.
Enfin, depuis le 20 août, un plan de prévention de la violence interne à l’AP-HM a été élaboré à partir notamment de rencontres avec les professionnels de terrain et sera présenté au Comité d’hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail (CHS-CT) central du 09 septembre.
L’hôpital a besoin d’être tranquille et protégé pour travailler dans la sérénité et redevenir le sanctuaire qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. »
Plan de prévention de la violence de l’AP-HM
"Nous ne pouvons pas nous satisfaire de ces constats.
Nous ne changerons pas la société, mais il nous appartient de tout mettre en oeuvre pour sanctuariser
l’hôpital tout en respectant  les principes fondamentaux d’accueil, de confidentialité, d’égalité et de protection des malade" note la direction générale de l’AP-HM  qui, en réponse à un phénomène menaçant et grandissant, a élaboré un plan de prévention de la violence qu’elle a diffusé, le 12 septembre 2013.
Le plan "pour garantir la sécurité des personnels de l’AP-HM" comporte 30 mesures : 12 d’ordre général et 18 spécifiques aux urgences d’autres plus pratiques, d’autres encore nécessitent des modifications architecturales
MESURES D’ORDRE GENERAL
1. Comité de suivi des axes d’amélioration de la sécurité des personnels de l’AP-HM
2. Responsable de la sécurité des biens et des personnes
3. Redéfinir les interventions des sociétés de gardiennage
4. Améliorer la sécurisation de certaines unités
5. Aménager quelques chambres avec sas de sécurité
6. Limiter les points d’entrée la nuit
7. Equiper certains personnels de dispositif d’appel individuel
8. S’assurer de la protection des personnels dans les parkings
9. Accompagner l’agent dans les démarches de plaintes et l’informer des suites données à un dépôt de plainte
10. Créer un document simple pour la déclaration des actes de violence
11. Compléter la formation des personnels
12. Actualiser la convention hôpital-police-justice
MESURES SPECIFIQUES AUX URGENCES
13. Réaliser un diagnostic de sécurité des urgences
14. Améliorer la réactivité des services de police
15. Réaliser des patrouilles nocturnes
16. S’assurer de la présence d’un vigile H24
17. Optimiser la vidéosurveillance avec enregistrement des données
18. Mettre en place une médiation – information – Mettre en place des gestionnaires de lits
19. Accompagner le projet de service des Urgences de l’hôpital Nord.
20. Parfaire l’organisation des futures urgences Timone (adultes et psychiatriques)
21. Revoir l’organisation des autres sites d’urgences si besoin
22. Mettre en oeuvre une signalétique dissuasive
23. Revoir l’organisation matérielle des salles d’attente
24. Suivre les demandes de réparation des mobiliers et des dégradations des salles d’attente
25. Organiser la prise de poste des nouveaux agents
26. Mettre en place des groupes de parole et/ou des groupes d’analyse des pratiques professionnelles selon les objectifs.
27. Systématiser les séances de débriefing après un acte de violence caractérisé
28. Mettre en place des actions de communication offensives
29. Mettre en place des formations spécifiques sur la problématique confessionnelle ou d’usage des patients et de leur entourage
30. Mieux utiliser les dispositifs PASS

Télécharger les 30 mesures du plan sécurité

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