Quand l’alimentation et l’image du corps font problèmes

Créée récemment, l'unité des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) propose une prise en charge adaptée aux adolescents souffrant d'anorexie et de boulimie. Le Dr Guy Carrot et son équipe présentent cette nouvelle unité.

Créée récemment, l’unité des Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) propose une prise en charge adaptée aux adolescents souffrant d’anorexie et de boulimie. Le Dr Guy Carrot et son équipe présentent cette nouvelle unité.

Depuis une vingtaine d’années, les troubles du comportement alimentaire sont en progression constante. 9 patientes sur 10 sont des filles. La boulimie et l’anorexie touchent plus particulièrement les filles qui souffrent plus de troubles liés au corps tandis que les garçons présentent plus des troubles du comportement.

La reconnaissance de ces pathologies par la société a entraîné une prise de conscience plus rapide par les familles et a généré une demande plus importante à laquelle l’unité des Troubles du Comportement Alimentaire du CHU de Saint-Etienne essaie de répondre.

L’unité a ouvert en août 2003. Elle accueille des adolescents ou de jeunes adultes souffrant de boulimie* ou d’anorexie* soit avec un suivi en ambulatoire soit en hospitalisation complète. Six lits d’hospitalisation ont d’ailleurs été créés depuis juin 2003 pour accueillir les cas les plus sérieux. « L’unité est donc récente mais le CHU de Saint-Etienne est un centre de référence dans ce domaine depuis longtemps et le service du Pr Lang effectue des travaux à l’échelon européen. » commente le Dr Guy Carrot.

L’unité a permis de développer le travail corporel au travers de nombreuses activités appelées aussi médiations que le service ne pouvait offrir auparavant. Il s’agit d’activités centrées sur le corps et toutes liées entre elles : la psychomotricité, la gymnastique douce, les soins esthétiques, le maquillage, la balnéothérapie, la musicothérapie& Ces activités font partie du projet de soins défini par le médecin. Ces médiations permettent aux patients de ressentir leur corps, de pouvoir en parler, de libérer leurs émotions, de se percevoir de l’intérieur tout en développant l’estime de soi, mais encore d’apprendre à se regarder et à être regardé. Elles contribuent à reconstruire l’image du corps.

Une activité informatique et vidéo est également proposée. Espace de liberté, cet atelier permet aux patients de partager des expériences de vie au-delà des frontières via internet ou au travers du journal qu’ils ont créé. L’autre activité importante de l’unité, précise le Dr Carrot, est tournée vers l’alimentation. Tous les jours, une dizaine de patients participe soit au repas pris en groupe pour réapprendre la convivialité soit à des repas thérapeutiques individuels pour retrouver des repères. »

Le psychisme tient une place importante
Les problèmes liés au poids sont souvent somatiques c’est pourquoi la prise en charge est toujours bifocale : psychomotrice et psychique. L’objectif poursuivi par le patient est d’arriver à se détacher du symptôme. Ce sont des prises en charge longues et lourdes qui se poursuivent trois à quatre ans après la reprise de poids.

Une équipe pluridisciplinaire
– chef de service : Pr François Lang
– médecin responsable de l’unité : Dr Guy Carrot
– Dr Vanessa Girard
– cadre infirmier : Henri Odde
– équipe infirmière : Nicole Grataloup, Dominique Peagno, Rose-Marie Soutrenon, Christian Flandin, Bernard Pichon.
– aide-soignante : Martine Joubert
– psychologues
– psychomotricienne : Odile Gaucher-Hamoudi

D’après un article d’Isabelle Zedda – chargée de communication

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