Regroupement de la Pharmacologie et de la Toxicologie

Le 13 décembre 2002, le CHU de Montpellier a inauguré le regroupement sur l'hôpital Lapeyronie de 5 des 6 unités fonctionnelles de la pharmacologie Médicale et Toxicologie. Ces unités étaient auparavant implantées sur 4 sites géographiques distincts (St-Charles, Institut de Biologie, Hôpital Lapeyronie, Hôpital St-Eloi).

Le 13 décembre 2002, le CHU de Montpellier a inauguré le regroupement sur l’hôpital Lapeyronie de 5 des 6 unités fonctionnelles de la pharmacologie Médicale et Toxicologie. Ces unités étaient auparavant implantées sur 4 sites géographiques distincts (St-Charles, Institut de Biologie, Hôpital Lapeyronie, Hôpital St-Eloi).

Le professeur Jean-Pierre Blayac, chef de service apprécie les avantages d’une organisation plus rationnelle, plus proche des services de soins et dotée d’une assistance technique permanente.
«Les complémentarités, qui étaient bridées par les distances, s’exercent pleinement aujourd’hui. Ceci se traduit déjà par une meilleure prise en charge des problèmes qui nous sont soumis. La présence sur le même site de personnes qui ont des compétences variées et complémentaires rend notre travail encore plus intéressant, encore plus fécond. Le rapprochement des unités médicales (Centre de Pharmacovigilance, le Centre de Pharmacodépendance ou l’Antenne Médicale de Lutte contre le Dopage) du plateau technique est une nécessité, rarement réalisée : beaucoup de CHU ont opté pour des séparations biologie / services médicaux ou vigilances. » regrette le Pr Blayac.


Les différentes unités du service de Pharmacologie médicale et Toxicologie

Le Service de Pharmacologie médicale et Toxicologie (Chef de Service : Professeur Jean-Pierre Blayac) comprend 6 Unités fonctionnelles qui correspondent à des activités bien spécifiques et qui, à des niveaux d’expertise différents, ont pour rôle l’évaluation de l’efficacité, de la tolérance clinique et de la dangerosité ou de la toxicité des médicaments ; ainsi que l’identification de substances non médicamenteuses auxquelles notre organisme peut être confronté (produits toxiques, médicaments utilisés dans un but de suicide,…).


1 – Unité de pharmacomonitorage

(Directeur : Mme le Docteur Dominique Hillaire-Buys)
Cette unité a pour rôle d’évaluer les concentrations circulantes de certains médicaments (antiépileptiques, anticancéreux,…). Cette évaluation est essentielle, car elle permet d’éviter les sur- ou sous-dosages et donc d’utiliser des posologies adaptées. Une adaptation posologique peut alors être proposée aux cliniciens.


2 – Unité de toxicologie analytique

(Directeur : Docteur Jean-Claude Mathieu-Daudé)
Cette unité a pour but d’analyser dans les liquides biologiques (sang, urines, cheveux, tissus issus de prélèvements médico-légaux) les médicaments et les substances étrangères (y compris illicites, prises par des toxicomanes) : alcool, opiacés, psychotropes, métaux lourds,… L’activité médico-légale ne cesse de croître et correspond à des demandes d’analyses à la suite de plaintes, d’accidents du travail ou de crimes (viols et recherche de drogues de soumission utilisées fréquemment dans les tentatives de viols), ou encore d’identification de comprimés, gélules, poudres suspects. Une activité récente a été mise en place pour répondre à la recherche de substances médicamenteuses ou illicites (alcool, stupéfiants, psychotropes) chez les personnes impliquées dans un accident mortel de la circulation routière.
Ces deux unités sont regroupées sur un plateau technique équipé de spectromètres de masse gazeux et liquide, absorption atomique… Ce plateau technique répond – grâce à la mise en place d’une activité de garde 24h sur 24h – aux besoins d’urgences de notre CHU et des autres établissements de santé de la région Languedoc-Roussillon.


3 – Centre Régional de Pharmacovigilance (CRPV)

(Directeur : Professeur Jean-Pierre Blayac)
Ses trois principales missions :
– recueil et analyse de tous les effets indésirables graves ou non décrits des médicaments qui sont déclarés par les médecins, pharmaciens et odontologistes de la région.
– renseignement et information des professionnels de santé (médecins, pharmaciens,
odontologistes, infirmiers,…) concernant la gestion des effets indésirables des médicaments. Une grosse partie des questions qui sont posées par les praticiens de la région concernent les interactions entre médicaments et grossesse (et également allaitement). La sinistre affaire du thalidomide qui a été rendu responsable de 10 000 malformations très graves de nouveau-nés est encore dans toutes les mémoires.
– recherche dans le domaine de la prévention de ces effets indésirables : évaluation de leur fréquence, détermination de groupes de patients à risques, gestion du risque, etc…

L’activité du Centre Régional de Pharmacovigilance s’exerce majoritairement sur le CHU de Montpellier qui est un pôle d’excellence en matière de vigilance sanitaire. Le CRPV aide les établissements de la région et les praticiens installés en libéral à développer cette politique de recherche de qualité.


4 – Centre d’Evaluation et d’Information sur la Pharmacodépendance (CEIP)

(Directeur : Professeur Jean-Pierre Blayac)
Ce centre a des missions assez proches de celles de la pharmacovigilance. Les méthodes utilisées sont différentes. L’objectif ici est l’évaluation du potentiel de dépendance des substances médicamenteuses (tranquillisants, antalgiques morphiniques ou non morphiniques, certains antidépresseurs et/ou coupe-faims) et des substances illicites telles que l’héroïne, la cocaïne, l’ecstasy, le cannabis, les drogues de soumission, etc…

Le CEIP a une mission de recueil d’information sur les produits circulants dans la région. Des outils pharmacoépidémiologiques adaptés ont été développés. Ils ont été standardisés, pour la plupart à l’échelon national, et européen pour certains :
– Notification spontanée faite par les corps de santé qui sont soumis à la déclaration
obligatoire des produits pouvant donner une pharmacodépendance
– Analyse par un réseau « sentinelle » de pharmaciens des ordonnances falsifiées, modifiées, raturées par les patients,
– Enquêtes sur la consommation de produits toxicomanogènes réalisées auprès de
toxicomanes traités dans des centres de traitement de la toxicomanie (centres méthadone, centres de post-cure, services de psychiatrie accueillant des toxicomanes).
– Analyses clinique et toxicologique des cas de morts brutales et suspectes qui peuvent permettre d’identifier des cas d’overdoses ou de morts par abus de prises de plusieurs toxiques.

Ce type de recueil de données est important car il permet de mettre en évidence les dérives d’utilisation de médicaments (morphiniques par exemple : Skénan®, Moscontin®) ou de produits illicites qui peuvent avoir lieu dans la région en laissant aux autorités de tutelle le soin de prendre les mesures qui s’imposent.


5 – Antenne Médicale de Lutte contre le Dopage (AMLD)

(Directeur : Professeur Jean-Pierre Blayac)

Toute nouvellement créée (novembre 2002), cette antenne est destinée à recevoir en consultation, et dans l’anonymat le plus strict si cela est souhaité, les sportifs qui ont été ou qui sont confrontés à une pratique de dopage. Comme chacun le sait le dopage peut faire appel à des médicaments mais aussi à des substances illicites qui sont parfois identiques à celles qui développent des pharmacodépendances.

Cette unité créée par convention entre le Ministère de la Jeunesse et des Sports et le CHU de Montpellier s’inscrit dans ce souci de recueil d’information en provenance des milieux sportifs, de retour d’information pour ces mêmes milieux sportifs, mais aussi d’aide personnalisée pour les sportifs impliqués dans une conduite de dopage.


6 – Centre d’Investigation Clinique (CIC)

(Directeur : Professeur Pierre Petit)
C’est la seule structure qui n’est pas située à l’hôpital Lapeyronie mais à l’hôpital Saint-Eloi. Elle a été créée par convention passée entre le CHU de Montpellier et l’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). Le CIC permet l’étude de nouvelles molécules (futurs médicaments) notamment chez le volontaire sain. Elle est le fer de lance de la recherche clinique et elle travaille avec la Délégation à la Recherche Clinique (Pr Jacques Sany). Le personnel assurant le fonctionnement de ce Centre fait partie du Service de Pharmacologie Médicale et Toxicologie.


L’installation à Lapeyronie en chiffres

– Travaux : Total : 966 305,00 Euros
– Achats Investissements médicaux :
Spectromètre AAnalyst 600 montant TTC 69 869,34 Euros
machine à laver la verrerie 9 038,70 Euros
Etuve 4 467,69 Euros
Système de purification d’eau 6 341,19 Euros

Total : 89 716,92 Euros

– Achats Investissements non-médicaux :
Total : 81 000,00 Euros

soit ensemble 1 137 021,92 Euros

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