Réouverture de l’unité de réanimation

L'unité de réanimation, fermée en raison de la présence d'une bactérie Acinetobacter baumannii ayant entraîné une épidémie, a été réouverte le 4 mai 2006. Cette décision intervient à l'issue des travaux de désinfection des locaux et équipements et des résultats négatifs obtenus sur les 175 prélèvements effectués.

L’unité de réanimation, fermée en raison de la présence d’une bactérie Acinetobacter baumannii ayant entraîné une épidémie, a été réouverte le 4 mai 2006. Cette décision intervient à l’issue des travaux de désinfection des locaux et équipements et des résultats négatifs obtenus sur les 175 prélèvements effectués.

Au total, 19 patients ont été trouvés porteurs de cette souche, quatre patients ont développé une infection dont trois une infection pulmonaire et l’un d’entre eux en est décédé. A ce jour, cinq personnes, porteurs de cette bactérie, demeurent hospitalisées. Elles font l’objet d’une vigilance renforcée et de mesures d’isolement, conformément aux recommandations établies par les centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (C.CLIN).

Définition Acinetobacter baumannii est une bactérie multi-résistante. Elle est responsable d’infections nosocomiales, notamment de pneumonies en réanimation, essentiellement chez des patients fragilisés. La transmission se fait à partir d’une source commune ou de patient à patient. Elle est facilitée par une colonisation importante des patients, une survie prolongée dans l’environnement sur des surfaces sèches ou les mains, et une faculté à développer ou acquérir des caractères de résistance à beaucoup de classes d’antibiotiques.

Mesures prises par le CHU
Dès le déclenchement de l’épidémie au CHU de Poitiers, les premières mesures avaient consisté en un regroupement des patients colonisés dans un secteur isolé avec du personnel dédié et en des mesures de désinfection des secteurs inoccupés. A l’issue de deux semaines de surveillance renforcée et en l’absence de nouvelle transmission, le service de réanimation chirurgicale avait accueilli de nouveaux patients et maintenu les mesures d’isolement.
Fin mars, l’apparition d’un nouveau cas avait conduit à la suspension immédiate de toute nouvelle admission jusqu’à la fermeture complète du service pour une désinfection totale. Les patients de réanimation chirurgicale non colonisés, mais nécessitant la poursuite d’une prise en charge de réanimation lourde, compte-tenu de la gravité de leur état clinique, ont été transférés dans une unité spécialement aménagée et organisée (isolement).
Cette décision a permis de procéder sans délai aux travaux de décontamination des locaux de réanimation chirurgicale et des équipements. Au sein de cette unité spécialement aménagée, quatre personnes ont été prises en charge. L’une d’entre elles, colonisée, dont l’état clinique le permettait, a quitté l’unité. Sur les trois personnes restant dans ce secteur, les résultats des prélèvements connus ce jour font apparaître deux personnes colonisées et une personne non colonisée.
61 personnes des équipes médicale et soignante ont fait l’objet d’un contrôle pour rechercher un portage éventuel parmi les agents. Tous les résultats ont été négatifs.

Information : le souci de transparence
Une information a été faite aux représentants du personnel, le 3 mars, lors d’une réunion exceptionnelle du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Une nouvelle réunion exceptionnelle de ce comité s’était tenue le 26 avril.
La Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) a été informée ainsi que le C.CLIN Sud-Ouest. L’information avait été transmise à l’Institut national de veille sanitaire (INVS).
Le 6 mars 2006, la Haute autorité de santé a communiqué la mise en place de deux outils d’information interactifs relatifs aux infections nosocomiales : – un numéro Azur « Infonosocomiale Ecoute » : 0810 455 455 (coût d’un appel local) du lundi au vendredi de 9h à 18h ; – un site internet: www.infonosocomiale.fr

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

Dossier : L’obésité

Elle concerne 17% des adultes en France, a des origines multiples et peut entraîner de nombreuses complications – cardiovasculaires, hépatiques, rénales, respiratoires, dermatologiques, cancers, diabète – : cette maladie, c’est l’obésité. Alors que la journée mondiale le l’obésité a eu lieu le le 4 mars, la rédaction a souhaité lui consacrer un dossier.

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.