Schizophrénie et dépression : éducation thérapeutique en psychiatrie

Des séances d’éducation thérapeutique sont proposées aux personnes atteintes de schizophrénie ou de dépression. « Il s'agit de donner aux patients des connaissances et des compétences pour les aider à comprendre leur maladie et leur traitement, explique le Dr Marion Espitalier, spécialisée dans les soins aux dépressifs en psychiatrie 1.

Les personnes souffrant de schizophrénie ou de dépression bénéficient désormais d’ateliers d’éducation thérapeutique : « Ils visent à donner aux personnes des connaissances et des compétences pour les aider à comprendre leur maladie et leur traitement, explique le Dr Marion Espitalier, spécialisée dans les soins aux dépressifs en psychiatrie 1. Les patients sont adressés par leur médecin pour une consultation de diagnostic effectuée par deux membres de l’équipe pour évaluer l’indication, savoir où la personne en est, quelles sont ses représentations de sa pathologie. »

Lors des ateliers, divers outils et supports facilitent l’échange et l’expression. Les patients dépressifs participent à trois séances à deux semaines d’écart entre chacune, par groupes de trois à six personnes. Dans l’intervalle, l’équipe se réunit pour préparer la séance suivante. Un rappel est programmé trois à quatre mois plus tard. Pour les schizophrènes, l’équipe constituée par le Dr Pascal Hénaff (psychiatrie 2) propose huit séances qui se succèdent à un rythme hebdomadaire. « Nous constatons que l’information que nous transmettons en consultation habituelle est insuffisante ou insuffisamment intégrée. En éducation thérapeutique, on prend le temps de se poser dans un milieu différent. L’efficacité de telles séances, prouvée par les études, est confirmée par la réaction des participants, qui considèrent ces ateliers comme un moment important dans leur prise en charge. Ils expriment le sentiment d’avoir vécu un moment privilégié dans une relation différente avec les soignants et avec d’autres patients. La plupart souhaiteraient recommencer. »

L’équipe soignante est composée de cinq infirmiers et deux médecins volontaires, qui ont suivi une formation spécifique. Ils animent les séances en binôme médecin/infirmier, dont au moins un est présent d’une séance à l’autre. « Les équipes ont consenti à un gros effort afin de libérer du temps pour ces séances. »
Deux nouveaux ateliers en 2015
Courant 2015, deux nouveaux ateliers seront proposés, destinés aux personnes souffrant de troubles bipolaires et aux familles de schizophrènes, pour les aider à comprendre la maladie de leur proche afin de l’accompagner au mieux.

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

CHU de la Réunion, se préparer au cyclone

Au cours de la nuit du 20 au 21 février dernier, l’île de la Réunion a évité le choc qu’aurait pu causer le cyclone baptisé Freddy, finalement passé à environ 190 km de ses côtes. Face à l’alerte orange, le CHU de la Réunion a lancé son plan cyclone pour anticiper les conséquences d’une potentielle catastrophe. Retour sur les mesures mises en place.

MARADJA, une décennie à accompagner les jeunes atteints de cancers

En France, environ neuf cent adolescents (15-18 ans) et mille quatre cent jeunes adultes (18-25 ans) sont touchés chaque année par le cancer. Au CHU de Bordeaux, un lieu particulier leur est destiné, MARADJA (Maison Aquitaine Ressources pour Adolescents et Jeunes Adultes), qui fête ses dix ans. Nous y avons rencontré Lucile Auguin, traitée à vingt-trois ans pour une leucémie aiguë.

Lactarium Raymond Fourcade, la page se tourne à Bordeaux

Le 5 décembre dernier, sur le site de l’hôpital Haut-Lévêque (Pessac), était posée la première pierre du futur Lactarium Raymond Fourcade. Le projet qui sera livré l’an prochain, 1200 m2 de bâti neuf doté d’équipements dernier cri, doit venir “conforter la place du CHU de Bordeaux comme le plus important lactarium au niveau national” ; et prendre le relais de l’actuel site de production basé à Marmande (Lot-et-Garonne), en fonctionnement depuis près d’un demi-siècle et que le CHU avait acquis en 2012.

Dr Jean-Victor Blanc : « On sort des tabous qui ont trop longtemps englobé les troubles psychiques »

Changer le regard du grand public sur la santé mentale. C’est la mission que s’est donné Jean-Victor Blanc, psychiatre à l’hôpital Saint Antoine à Paris et auteur du livre Pop & Psy. Et pour déstigmatiser et sensibiliser le plus grand nombre aux troubles psychiques, quoi de plus accessible que d’utiliser les films et les séries. Rencontre.