Sclérose latérale amyotrophique (SLA) : découverte d’un nouveau marqueur, le DPA714

L’équipe 3 de l’INSERM U930 vient de développer un nouveau marqueur au fluor 18, le DPA 714 grâce au cyclotron (CERRP) et a pu montrer chez 10 patients SLA, l’existence d’une activation de la microglie qui dépasse les régions motrices cérébrales dans les stades précoces de la SLA.

La SLA se caractérise par une faiblesse musculaire lente et progressive qui va conduire à l’installation d’une paralysie des membres, d’une perte de la parole, de difficultés majeures pour s’alimenter en raison de l’atteinte des muscles intervenant dans la déglutition et enfin d’une paralysie des muscles respiratoires qui conditionne le pronostic. Cette affection ne s’accompagne pas habituellement de troubles intellectuels : le patient reste conscient tout au long de l’évolution de son état moteur. On estime que chaque jour, 4 nouveaux cas sont diagnostiqués.

Les mécanismes responsables de la mort des neurones moteurs restent inconnus mais il est clair que les phénomènes inflammatoires jouent un rôle prépondérant dans cette dégénérescence. Cette neuro-inflammation est liée à une activation de la microglie (les macrophages du système nerveux central). L’hypothèse neuro-inflammatoire repose principalement sur des études autopsiques faites à des stades avancées de la maladie.
L’imagerie TEP offre l’opportunité d’étudier la microglie chez des patients vivants grâce à l’utilisation de marqueurs spécifiques appelés radiopharmaceutiques. L’Unité Inserm 930 a mis au point un marqueur au fluor 18 de cette microglie activée, le DPA 714 grâce au cyclotron (CERRP) qui présente l’avantage d’avoir une meilleure affinité pour la microglie que ce qui était observé avec le PK11195 jusque-là considéré comme le marqueur de référence. L’équipe a pu montrer chez 10 patients SLA, l’existence d’une activation de la microglie qui dépasse les régions motrices cérébrales dans les stades précoces de la SLA.

Ce résultat qui nécessite d’être confirmé sur un plus grand échantillon, ouvre de nouvelles pistes thérapeutiques orientées sur le contrôle de cette activation de la microglie. Des recherches de financement sont en cours pour mettre sur pied une grande étude dont les équipes hospitalo-universitaires tourangelles seraient les promoteurs.
L’Unité «Imagerie et Cerveau» Inserm UMR930, Université François Rabelais de Tours s’intéresse au développement cérébral normal et pathologique, de la période périnatale à l’âge adulte. Son principal objectif est la mise en place, la validation et l’utilisation en recherche clinique de méthodes d’imagerie afin d’aider à la compréhension des mécanismes physiopathologiques impliqués dans le développement et le fonctionnement du cerveau. L’unité associe 5 équipes ayant des expertises complémentaires en imagerie, en neurosciences et en recherche clinique dans les domaines du neurodéveloppement, de la neurodégénérescence et des troubles affectifs. Cette complémentarité permet une approche translationnelle des thématiques visant à développer de nouvelles méthodes de diagnostic et à promouvoir la mise en place de nouvelles stratégies thérapeutiques
Le CHRU de Tours, centre national de compétence SLA
La reconnaissance en 2003 des centres de compétence et de référence a permis depuis lors une prise en charge multidisciplinaire définie par des recommandations avec un effet positif sur la qualité de vie des patients et des aidants. La médiane de survie des patients reste néanmoins inférieure à 36 mois.
Le CHU de Tours est l’un des 17 centres nationaux de compétence SLA.

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