Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA) : projet de recherche européen porté par Nîmes

A faible dose, l’interleukine 2 (IL-2), molécule naturellement produite dans notre corps et qui aide à réguler notre système immunitaire, est-elle efficace contre la SLA ? Peut-elle pour modérer les réponses immunes nocives qui aggravent la SLA ? Telles sont les questions auxquelles le Dr Gilbert Bensimon, du CHU de Nîmes entend répondre. Coordonnateur scientifique du projet de recherche MIROCALS*, il espère « franchir une nouvelle étape dans le traitement de la SLA en ralentissant significativement la progression de la maladie par une faible dose d'IL-2 » En mai 2015, le projet MIROCALS a été retenu

A faible dose, l’interleukine 2 (IL-2), molécule naturellement produite dans notre corps et qui aide à réguler notre système immunitaire, est-elle efficace contre la SLA ? Peut-elle pour modérer les réponses immunes nocives qui aggravent la SLA ? Telles sont les questions auxquelles le Dr Gilbert Bensimon, du CHU de Nîmes entend répondre. Coordonnateur scientifique du projet de recherche MIROCALS*, il espère «  franchir une nouvelle étape dans le traitement de la SLA en ralentissant significativement la progression de la maladie par une faible dose d’IL-2 » En mai 2015, le projet MIROCALS a été retenu dans le cadre de l’appel d’offres du programme européen « Horizon 2020 » et reçu une dotation de 5,98 M€. Un soutien supplémentaire pour les centres cliniques a été décerné par le Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) en France et d’autres sont en cours d’examen par la MNDA au Royaume-Uni.
À ce jour, un seul médicament, le Riluzole®, est utilisé pour ralentir la progression de la SLA, mais ses résultats sont insuffisants pour améliorer significativement la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie. De nombreux autres médicaments ont été testés depuis 20 ans, sans aucun succès. Or des études montrent qu’à faibles doses l’IL-2 est pourrait traiter des maladies affectant le système immunitaire (diabète, arthrite, maladies du foie, de la peau et rejets de greffes,…)  et donc peut-être la SLA. Le Pr Nigel Leigh, du Brighton and Sussex Medical School, co-responsable du projet, déclare: « Nous sommes ravis de collaborer sur ce projet avec des équipes de recherche d’envergure mondiale et leader dans le domaine du développement de biomarqueurs, de l’immunologie, de la génétique et de l’expression génique. Nous allons progresser ensemble dans la connaissance de cette maladie et des mécanismes qui en sont responsables. Ces informations doivent nous permettre d’explorer la variabilité individuelle des réponses au traitement conduisant ainsi à une médecine personnalisée ».
La recherche est menée grâce à un partenariat entre des médecins et des chercheurs de premier plan en France, Royaume-Uni, Italie, Suède, Irlande et l’association de patients « MNDA » (Motor Neurone Disease Association) au Royaume-Uni.
MIROCALS : une innovation porteuse d’autres avancées
Au-delà de la recherche biomédicale, MICROCALS pose une nouvelle approche pour des essais cliniques avec l’incorporation de biomarqueurs pour évaluer l’activité de la maladie, l’état du système immunitaire et leurs réponses à de faibles doses d’IL-2. Autre évolution, le recrutement de patients se fait au moment du diagnostic. Ce critère permet aux chercheurs d’évaluer l’effet du traitement au stade le plus précoce de la maladie, permettant ainsi d’augmenter les chances de détecter les bénéfices de faibles doses d’IL-2.
La recherche est complétée par l’étude de facteurs génétiques complexes pouvant contribuer à la réponse au traitement par le Riluzole® et/ou de faibles doses d’IL-2. Le projet débutera en septembre 2015 pour un recrutement des premiers patients en septembre 2016. Les premiers résultats de l’étude sont attendus en 2019.
Le Pr Leigh ajoute: « En plus de développer un nouveau traitement contre la SLA, MIROCALS vise à fournir une nouvelle approche pour les essais cliniques afin de sortir de l’impasse du développement de nouveaux traitements pour les troubles neurologiques évolutifs qui incluent la SLA, la démence et la maladie de Parkinson ».
En savoir plus sur
La sclérose latérale amyotrophique (SLA)
Aussi connue sous le nom de maladie de Charcot, du nom du neurologue français qui la décrivit pour la première fois en 1865, la SLA est une maladie mortelle, qui évolue rapidement et qui affecte le cerveau et la moelle épinière. La SLA attaque les nerfs qui contrôlent les muscles de la motricité : les malades peuvent encore penser et sentir, mais leurs muscles sont paralysés. Elle peut laisser les malades prisonniers de leur corps, incapables de bouger, de parler, et finalement, de respirer.
La SLA touche toutes les communautés. Chaque année en Europe, 13 000 personnes meurent de la SLA, 30 % dès la première année et plus de 50 % dans les 2 ans qui suivent le diagnostic.
Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement curatif contre la SLA
À propos du traitement
De faibles doses d’IL-2 augmentent le nombre de cellules immunitaires appelées cellules « T régulatrices » (TReg). Ces cellules ont démontré une action protectrice à l’encontre des réponses immunitaires nocives.  Des recherches antérieures en Europe et en Amérique du Nord ont montré qu’il existe une forte relation entre le nombre de cellules TReg dans le sang et la vitesse d’aggravation de la SLA. L’objectif de MIROCALS est donc d’utiliser de faibles doses d’IL-2 dans l’espoir de ralentir la progression de la maladie, en rétablissant l’équilibre entre les mécanismes responsables de la maladie et ceux qui renforcent la protection voire la réparation. Bien que la SLA ne soit pas considérée comme une maladie auto-immune, il est clair que des mécanismes immuno-inflammatoires contribuent de manière significative aux lésions neurologiques.
Le consortium MIROCALS
Le consortium MIROCALS est coordonné par le Dr Gilbert Bensimon, collaborateur du CHU de Nîmes (promoteur de l’essai), et le Pr Nigel Leigh (investigateur principal de l’essai clinique) de la Brighton and Sussex Medical School, RU. Le partenariat rassemble un office de transfert de technologies  expert dans le management des projets de recherche collaborative internationaux – Inserm Transfert assurant le management Européen du projet, et une CRO (Contract Research Organisation) basée en Irlande – ICON plc, qui possède une vaste expérience dans les essais cliniques internationaux. ICON plc sera responsable du contrôle de la qualité de l’essai en accord avec les normes des organismes de réglementation Européens.
L’Association MNDA aura un rôle crucial dans la communication avec les personnes touchées par la SLA, la diffusion au public des actualités concernant l’avancement de l’essai et assurera un rôle de conseil sur les aspects éthiques de l’étude.  Les contributeurs scientifiques comprennent d’éminents scientifiques et cliniciens de six laboratoires européens de pointe. Les Dr Cecilia Garlanda et Massimo Locati (Humanitas Clinical and Research Hospital, Italie) et le Dr Timothy Tree (King’s College London, Royaume-Uni) mèneront des études sur les aspects immunologiques du projet, tandis que les travaux sur les biomarqueurs cérébraux destinés au suivi de la progression de la maladie seront dirigés par le Pr Henrik Zetterberg (Göteborgs Universitet, Suède) et le Dr Andrea Malaspina (Queen Mary University of London, Royaume-Uni). Les recherches sur l’expression génique sont coordonnées par le Pr Dame Pamela Shaw et le Dr Janine Kirby (University of Sheffield, Royaume-Uni) et les études de séquençage de gènes par le Pr Ammar Al-Chalabi (King’s College of London, Royaume-Uni). Le Dr Safaa Saker (Généthon, Evry) supervisera la biobanque d’échantillons MIROCALS.
Le CHU de Nîmes
Acteur majeur en termes de soin, d’enseignement et formation, le Centre Hospitalier Universitaire de Nîmes est également une structure de premier plan dans le domaine de la recherche clinique. En étant lauréat du programme Horizon 2020 de l’espace européen de recherche, MIROCALS permet au CHU de Nîmes d’être pour la première fois initiateur et coordonnateur d’un projet de recherche à dimension européenne. Lors de cet appel d’offre, sur les 293 dossiers présentés, la Commission Européenne a retenu 10 projets dont 2 seuls sont portés par des établissements français. Par sa participation, aux côtés des autres acteurs du projet MIROCALS, le CHU de Nîmes s’inscrit bien dans ses missions de service public et dans l’objectif du programme H2020 : « permettre, grâce à une collaboration constructive et à des échanges facilités, de travailler ensemble sur la recherche d’aujourd’hui pour faire avancer la médecine de demain ».

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”