Sécurité des soins, Lyon informatise ses prescriptions de médicaments

Le CHU de Lyon sécurise les prescriptions médicamenteuses au moyen d'un logiciel dédié (OPIUM) qui vient d'être déployé sur 4 000 lits. Une démarche d'ampleur inégalée en France ! Démarré en octobre 2005, le projet OPIUM (Outil de Prescription Informatisée de l'Unité Médicale) vise à sécuriser le circuit du médicament du CHU de Lyon, de la prescription par le médecin à l'administration au patient et au suivi du traitement par les soignants. Cette prescription en direct, au lit du patient (via une technologie sans fil) évite les retranscriptions sur papier potentiellement génératrices d'erreurs, et offre ainsi une plus grande sécurité et une meilleure traçabilité en cas de problème.

Le CHU de Lyon sécurise les prescriptions médicamenteuses au moyen d’un logiciel dédié (OPIUM) qui vient d’être déployé sur 4 000 lits.
Une démarche d’ampleur inégalée en France !

Démarré en octobre 2005, le projet OPIUM (Outil de Prescription Informatisée de l’Unité Médicale) vise à sécuriser le circuit du médicament du CHU de Lyon, de la prescription par le médecin à l’administration au patient et au suivi du traitement par les soignants. Cette prescription en direct, au lit du patient (via une technologie sans fil) évite les retranscriptions sur papier potentiellement génératrices d’erreurs, et offre ainsi une plus grande sécurité et une meilleure traçabilité en cas de problème.

Un projet hors norme
Des projets aussi ambitieux sont rarement menés jusqu’à leur terme dans les hôpitaux tant la complexité du déploiement est grande. Pourtant, on estime que les effets de mauvaises prescriptions génèrent plus de 12 000 décès par an en France, soit deux fois plus que les accidents de la circulation ! Avec 4 800 lits à informatiser sur 5 ans, le projet OPIUM est unique en France par son ampleur.

Conduit par une équipe pluridisciplinaire composée d’informaticiens, de pharmaciens et de soignants, le projet a avancé sur la base d’une programmation annuelle : cette année, 800 nouveaux lits ont été déployés grâce à la collaboration de tous les acteurs. Initialement limités à la prescription du médicament, les déploiements ont réussi à élargir le périmètre initial en l’étendant aux actes de soins et surveillances, afin qu’il n’y ait plus qu’un seul support de prescription et de traçabilité des soins. « A chaque pathologie correspondent des schémas thérapeutiques types (cures et médicaments) sous forme de programmes informatisés, que le médecin personnalise en fonction du patient », explique le Dr Xavier Thomas, qui a participé à la mise en place du logiciel OPIUM dans le service d’hématologie de l’hôpital Edouard Herriot, en 2009.

Depuis 2005, 10 000 soignants ont été formés et 4 000 lits sont informatisés pour plus de 90 000 prescriptions signées chaque mois. L’échelle du projet et les résultats obtenus font du CHU de Lyon, un cas unique en France dans la modernisation de la prise en charge des soins donnés aux patients.

Un outil de sécurité, traçabilité? et de maîtrise des dépenses
Le projet OPIUM s’inscrit dans le cadre du projet d’établissement 2009-2013, « Cap 2013 », visant une meilleure efficience économique du CHU de Lyon. Ainsi, au-delà de la sécurisation, les objectifs poursuivis sont la maîtrise des dépenses médicamenteuses et le respect d’un contrat de bon usage des médicaments entre les HCL et l’Etat. Ces deux objectifs, comme la progression des déploiements et la surveillance des incidents, sont suivis à l’aide d’indicateurs mensuels.

Depuis sa mise en place en 2005, l’informatisation du circuit du médicament permet une maîtrise accrue des dépenses pharmaceutiques. Le contrat pluriannuel signé avec l’Agence Régionale de Santé est ainsi scrupuleusement respecté. Comme prévu, la chaîne des vigilances a en effet été dynamisée par cette informatisation et par la participation de chaque métier.

L’échelle du projet et les résultats obtenus font du CHU de Lyon un cas exemplaire dans la modernisation de la prise en charge des soins donnés aux patients.

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