Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

L’hôpital des ados

Réconcilier les jeunes avec eux-mêmes et les ouvrir aux autres. Telle est la vocation de l’hôpital de jour Adolescent du CHU de Nantes où collégiens et lycéens en souffrance consultent pour des troubles du comportement alimentaire (TCA), des maladies chroniques (diabète, mucoviscidose...) ou des troubles psychosomatiques.

Réconcilier les jeunes avec eux-mêmes et les ouvrir aux autres. Telle est la vocation de l’hôpital de jour Adolescent du CHU de Nantes où collégiens et lycéens en souffrance consultent pour des troubles du comportement alimentaire (TCA), des maladies chroniques (diabète, mucoviscidose…) ou des troubles psychosomatiques.
Ouvert en janvier 2013, l’établissement dispose de locaux et de personnel dédiés mais il ne s’agit pas d’une création ex nihilo. Au CHU de Nantes, les premiers soins spécifiques aux adolescents ont été dispensés voici une dizaine d’années, sous l’impulsion du Pr Michel Amar, des Docteurs Georges Picherot et Laurence Dréno et de Claire Jolly, ergothérapeute. Au vu des bilans positifs, l’équipe a décidé de pérenniser et structurer cette initiative.

Les docteurs Laurence Dréno, pédopsychiatre, et Emmanuelle Caldaguès, pédiatre, co-responsables de l’unité  parlent avec le même enthousiasme de leur engagement : « Les jeunes que nous accueillons sortent en général d’une hospitalisation classique. Leurs problèmes sont d’ordre physique et psychique. Ils souffrent aussi de difficultés relationnelles. Ils ont tendance à se replier sur eux-mêmes, à s’isoler et à dépendre de leur famille. A l’hôpital de jour, ils vont trouver, une équipe au mode de fonctionnement collaboratif nourri d’interrelations étroites. Il s’agit de leur offrir le meilleur accompagnement et pour cela nous devons dépasser notre formation qui nous a formés mais aussi formatés. Nous apprenons beaucoup en travaillant de manière pluridisciplinaire. Pour les adolescents, cette coopération revêt une dimension thérapeutique et les incite à s’intégrer, à devenir partie prenante de leur traitement ; avec eux, nous élaborons des contrats de trois mois qui comprennent des soins somatiques et psychiques dispensés dans le cadre d’une prise en charge régulière -une à trois visites par semaine- aussi longtemps que cela s’avère nécessaire. Une formule qui a fait ses preuves puisque nous réussissons à éviter une réhospitalisation. »

Les locaux de l’unité sont adaptés aux besoins des jeunes patients souvent déscolarisés : salle de réunion pour les groupes de parole, médiathèque et ateliers pour découvrir et créer, salle commune pour préparer et déguster les repas, salle de soins pour renouer avec son corps et se réconcilier avec lui (massage, maquillage, coiffage…).  
Un tiers des ados voit sa prise en charge allégée après un premier contrat, quelques-uns peuvent même s’en passer. « Nous obtenons de très bons résultats dans le traitement des syndromes douloureux et des troubles du comportement alimentaire, et tous nos patients ont repris leur scolarité. » déclarent les praticiens avec fierté.

Les professionnels de l’unité sont en relation avec les parents de leurs patients, leurs enseignants extra-hospitaliers… Avec cette organisation nous avons réussi à faire tomber les barrières entre disciplines et métiers, souligne Valentine Tognetti, cadre : «Le nouvel hôpital dans l’hôpital a permis de doubler le nombre de jeunes traités spécifiquement »

En pratique
Chaque hospitalisation de jour inclut une consultation médicale avec le médecin ou l’interne du service. L’équipe comprend une cadre de santé (0,3 ETP), une puéricultrice et une éducatrice à plein temps, une ergothérapeute (0,7 ETP), une orthophoniste (0,40 ETP), une diététicienne (0,25 ETP), un kinésithérapeute (0,5 ETP), un psychologue (0,3 ETP), un pédopsychiatre à temps plein, un pédiatre (0,5 ETP), une secrétaire (0,5 ETP), un interne en pédiatrie à plein temps, un interne en psychiatrie à mi-temps, et ponctuellement, une assistance sociale.
L’unité accueille 50 patients par semaine (10 places par jour).

Commentaires

Il n’y a pas encore de commentaire pour cet article.

Sur le même sujet

L’ICI, nouveau temple de la cancérologie

Le CHU de Brest vient d’inaugurer son nouvel Institut de Cancérologie et d’Imagerie, surnommé ICI. Ce centre, promesse d’un hôpital centré sur l’humain et doté d’une technologie de pointe, est amené à devenir l’un des fers de lance européens dans le traitement du cancer, avec une capacité de 50 000 patients par an.

Dossier : La maladie de Parkinson 

Décrite pour la première fois dans An Essay on the Shaking Palsy (1817) par James Parkinson, un médecin anglais, la maladie de Parkinson, mentionnée souvent en abrégé « Parkinson », est une maladie neurodégénérative irréversible d’évolution lente. La maladie s’installe ainsi au cours d’une longue phase asymptomatique de plusieurs années. Les premiers symptômes ne se font en effet ressentir que lorsque 50 à 70% des neurones dopaminergiques du cerveau sont détruits. Ils se déclarent essentiellement progressivement sous la forme d’un tremblement de repos, d’un ralentissement des mouvements et d’une raideur musculaire. Néanmoins, de nombreux troubles moteurs et non moteurs peuvent s’ajouter à la liste, devenant de réels handicaps dans le quotidien de ceux qui la subissent.

Voici comment le CHU de Rennes agit pour contrer Parkinson

Ce jeudi 11 avril a lieu la Journée internationale de la maladie de Parkinson. L’occasion pour les CHU de valoriser leur implication sur ce sujet, notamment à travers les Centres Experts Parkinson (CEP) affiliés. Le Centre Hospitalier Universitaire de Rennes ne manque pas à l’appel, mettant en valeur des actions qui garantissent à la fois une offre diagnostique simplifiée et une prise en charge multidisciplinaire, adaptée au profil de chaque patient.

L’IHU toulousain dédié au vieillissement officiellement lancé

L’Institut Hospitalo-Universitaire HealthAge a officiellement été lancé le 2 avril à Toulouse. Porté par le CHU, l’Inserm et l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, cet IHU, le seul exclusivement dédié au vieillissement en France, se donne pour ambition de contribuer au vieillissement en bonne santé des populations et de devenir le centre de référence européen en Géroscience.

Un patient Parkinsonien entreprend le tour du monde à la voile 

Le 10 septembre dernier a retenti le “top départ” des quatorze monocoques participant à l’Ocean Globe Race 2023, une course à voile en équipage autour du monde. A bord du voilier Neptune, deux personnages : le Dr Tanneguy Raffray, ophtalmologue à la retraite, et Bertrand Delhom, ancien moniteur de voile atteint de la maladie de Parkinson. Leur aventure, jalonnée de nombreux défis, est suivie de près par plusieurs professionnels de santé du CHU de Rennes, dont l’avis est à entendre dans le podcast “Qui ose vivra !”